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EAN : 9782330171902
192 pages
Actes Sud (05/10/2022)
3.11/5   59 notes
Résumé :
Je lui avais pris la photo des mains, j'avais regardé le visage de près. J'avais vraiment décollé, tout de suite, m'étais embarquée pour cet homme que je voulais merveilleux, sûrement un voyageur, évidemment un voyageur ! Il suffisait de regarder le portrait, le profil, il avait de l'étoffe, de la tenue. Adieu mes gueux, mes paysans, mes ouvriers ! Je tenais un artiste ! Prise en flagrant délit d'orgueil.
C'était de lui que je venais, toutes mes failles, mes ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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En 2020, la narratrice/autrice met à profit le confinement pour reprendre une enquête, une quête entamée des années auparavant. Elle avait alors rendu de nombreuses visites à son grand-père, un bébé abandonné, afin de lui extorquer les souvenirs épars qu'il avait de son propre père, Victor, personnage central d'un récit, nécessairement romancé, auquel elle fait allusion ici.
Taraudée par les zones d'ombres de son histoire familiale, elle essaie à nouveau de comprendre qui était cet énigmatique arrière grand-père, l'artiste de la famille, celui avec qui elle se trouve peut-être le plus d'affinités.
Recherches généalogiques sur internet, photos jaunies, archives numérisées, visites de cimetières et exploration de lieux du passé, les éléments se mettent en place, telles les pièces d'un puzzle qui restera inévitablement incomplet.

« Il m'a fallu du temps pour les retrouver. Mes pauvres démunis. Mes petits passants. Tous des bosseurs, des ombres.
Je viens d'eux. Mes gestes, mes forces, mes manques, mes ténacités. Même de ceux que je n'ai pas trouvés. »

Victor est un récit intime, introspectif, extrêmement personnel. Trop ?

Si j'y ai retrouvé la sensibilité de l'autrice, je dois dire que j'ai tout de même préféré ses fictions, notamment Les Déferlantes, Seule Venise et Avant l'été.
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Malgré ma déception pour son dernier ouvrage,
je réitère avec la lecture de Victor,
car oui, j'aime vraiment les écrits de Gallay.
Celui ci est très intime, peut être un peu trop.
Elle se livre comme jamais auparavant.
Le confinement la ramène à des recherches
entamées 30 ans plus tôt ,
sur son énigmatique arrière grand père .
Elle avait alors extorqué des souvenirs
enfouis et douloureux au père de sa mère.
Elle ne le lâchait pas, le poursuivait
de ses investigations poussives.
Elle avait ensuite rédigé un opus de trois cents pages.
L'abandon de son grand père par un géniteur
possiblement "artiste"la captive absolument.
Cette filiation la renvoie à ses aspirations propres
peut être insufflées génétiquement par Victor.
Claudine Gallay se demande aussi
si son entreprise peut intéresser quelqu'un ...
Là, est la question.
Pourquoi nous raconter ça ,comme ça ?
Les mails échangés avec les états civils,
les cimetières ,les diverses archives numérisées
ne sont pas tout à fait passionnants.
Elle fait partager ainsi ce chemin trop personnel
vers cet histrion sans grand relief.
L'ensemble est parsemé
de petites anecdotes du quotidien .
Plaisant mais terne.




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Victor de Claudie Gallay
Actes Sud

« 80% de ce que nous sommes vient de nos gènes, le reste c'est de la liberté (...) 20% c'est peu. Peu ne veut pas dire rien. Une marge de liberté étroite donc, mais si on utilise bien ces 20%, c'est déjà pas mal. C'est même beaucoup. le problème, c'est l'utilisation.
Il en découle qu'on ne vient pas au monde tout seul, on est porté par quelques autres, les vivants d'avant, des disparus, qu'on se choisit, à tort ou à raison, dans la généalogie funèbre, pour se sentir moins seuls, moins tristes, et qui nous font poursuivre ce qu'ils n'ont pas pu faire ou pas achevé, par manque de temps, par manque de force, par lassitude aussi. Et nous devons continuer pour ne pas les trahir. »

C'est un récit intimiste que nous propose Claudie Gallay, c'est le livre de sa recherche des origines, l'histoire d'un fil presque invisible, familial et intrinsèquement lié à son arrière-grand-père Victor, l'artiste, un personnage.
Son grand-père n'a pas été élevé par ses parents, abandonné il a été recueilli par Philomène qui lui a offert le gite, le couvert, l'éducation, l'amour d'une mère et un frère de lait. Néanmoins, son père biologique n'était pas un inconnu. « Son vieux » disait-il avec pudeur pour parler de ce papa, il gravite autour de sa nouvelle famille, toujours en périphérie, plus copain que père.
Grand-mère ne veut pas remuer le passé pour préserver son époux. Les petites filles se permettent parfois de bousculer l'ordre des choses. Claudie va poser les questions au grand-père taiseux, celui-ci va répondre avec parcimonie, rares et précieuses paroles qui permettront de dévider les fils des origines, de vieux papiers en photos fatiguées, d'archives en cimetières, souvenirs fragiles et mémoires trouées.
« Ce que la mémoire retient. Parfois, des détails. Et ce qu'elle oublie. Parfois l'oubli troue la mémoire, il n'en reste que des fragments ».

Un texte personnel et sensible, une histoire qui m'a impressionnée tant elle fait écho à mes propres recherches. Cette histoire au final surprenant permet de comprendre l'importance de remettre chaque chose à sa bonne place et de comprendre enfin...réparer peut-être.
« Je viens d'eux. Mes gestes, mes forces, mes manques, mes ténacités. »

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J'aime beaucoup le travail de Claudie Gallay. Je suis entré dans cette histoire avec curiosité. le court lui va-t-elle bien ? Je crois que oui. Certains de ses livres qui m'ont un peu déçu, étaient je trouve trop long. Celui-ci n'a pas eu le temps de me lasser. La quête autobiographique est prenante. Les aller-retours entre narration, enquête, fiction, dialogue, retours à l'écriture et réflexions personnelles ; rythment certes, mais parfois dissolvent un peu le propos, je trouve. Il n'empêche que le personnage qu'elle décrit est intriguant, truculent, prenant... Je comprends l'envie et le besoin de digresser, mais à la fois cela nourrit-il vraiment le propos ? La très belle scène finale du violon sur la barque passe presque à la trappe tellement la préparation de celle-ci paraissait anecdotique. le violon, oui, mais les autres personnages... Bref, l'équilibre n'est pas toujours au rendez-vous, mais cela ne ternit pas non plus cette histoire touchante, prenante et nécessaire.
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Abandonnée puis reprise à la faveur du confinement de 2020, la quête des origines pousse l'autrice à la recherche son arrière-grand-père. de cet homme inconnu, ou presque, il ne reste qu'un vague prénom, une silhouette peut-être.
Mais il faut remonter à la phrase lâchée il y a des années par sa propre mère « le pépé n'a pas de mère » pour comprendre le noeud de silences pesants et les trous dans l'histoire familiale. Alors, patiemment, doucement, l'autrice reprend tous les fils, remonte toutes les pistes. Sans relâche, elle visite son grand-père taiseux pour recueillir quelques souvenirs bien enfouis. Elle parcourt les lieux, rencontre de vagues témoins, échafaude des hypothèses où la fiction rejoint parfois la réalité, pour mieux rejoindre l'inconnu. de pages en pages, elle travaille autant la mémoire que l'oubli.
Avec une délicatesse doublée de retenue, Claudie Gallay partage avec ses lecteurs la face obscure de sa famille, ses failles résultant de l'abandon originel. Son histoire singulière, dénuée de toute affectation, ne peut que nous toucher par sa sincérité et sa prose dépouillée.
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critiques presse (1)
LaCroix
21 novembre 2022
En partant à la recherche de ses ancêtres, Claudie Gallay dresse son propre portrait dans son dernier livre, Victor.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Ma famille était férocement patriarcale. Je suis née fille, je sais parfaitement comment ça se passe. Une domination silencieuse, insidieuse, dès la petite enfance. Les filles se marient jeunes, elles perdent leur nom, elle s'effacent, s'érodent, se soumettent, deviennent ombres.
Et ainsi, la maison de grand-mère devient celle de grand-père et personne jamais ne rectifie.
(p. 40)
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C'est pour ça que j'ai voulu enseigner, pour rattraper les rêveurs, les collés au carreau, ceux qui n'avaient pas confiance, se plaçaient au dernier rang, les perdants d'entrée.
A ceux là, je leur disais que le savoir est aussi de la liberté. Et qu'on peut être humilié quand on ne sait pas. Et qu'il y a du plaisir à apprendre. Je ne les lâchais pas. Je leur martelais ça, que l'instruction libère, et qu'il ne faut pas marcher dans les sillons étroits qu'on nous trace. Que ces chemins sont tracés pour qu'on s'en écarte.
Je leur disais.
Je m'emportais.
J'oubliais leur âge.
Les chemins qu'on nous trace. Les cases.
(p. 43)
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Souvent, on regarde le Rhône couler alors qu'il faut s'y jeter dedans. Dans le courant. Mon professue d'art nous répétait cela, et aussi qu'on a tous un dessin en nous, un dessin merveilleux, et qu'à force de desiner, on finirait par le mettre au jour. Ce dessin ne serait peut-être pas plus beau que les autres, mais il serait vrai et il serait nous. ll disait que tout le monde n'et pas capable de parvenir à ce desin, mais qu'il fallair s'en approcher, essayer, encore et encore, et surtout ne pas vouloir copier sur le voisin, car copier c'est s'eloigner, ce que fait le voisin e'est LUI et pas VOUS, vous comprenez ? ll s'emportait. ll ouvrait les placands, sortait les feuilles, les crayons, les pastels. Il affichait nos dessins sar les murs. Il s'agissait de dessiner une chose qui avait déjà été desinée mille fois, mais qui semblerait pourtant être montrée pour la première fois. Ceux qui parviennent à ce desin sont libres.
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Ces deux-là font partie de moi, de mon génome et aussi de mon imaginaire, et je les aimais infiniment. Mais au fond je les connaissais peu. On ne sait pas grand-chose de qui sont les gens, même nos très proches’ leurs émotions profondes, leurs sentiments, les souffrances qu’ils éprouvent, les joies qui les traverse et. On est souvent à côté de leurs bonnes comme de leurs mauvaises pensées. A côté, et pourtant fortement reliés. Mais parfois tellement loin. Comme étrangers. Et seuls.
Et avec, pourtant.
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L'enfant le sait, cet arbre est désormais à lui, et il en est responsable. Ce chêne sera sa force, sa droiture, sa fierté. Il répète que pour le couper, il devra avoir très faim ou très froid, ou une très bonne raison. Et si ce jour vient, il devra se demander s'il a vraiment à ce point faim ou froid, ou si sa raison est bonne. Et si les malheurs de la vie font que sa raison est bonne, alors il devra le faire lui-même et il prendra la hache et l'abattra.
J'aurais aimé qu'on me confie un jour un grand chêne, j'en aurais pris soin comme de ma propre vie. Mais je suis une fille, et on ne donne pas les grands chênes aux filles.
(p. 42)
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Vidéo de Claudie Gallay
Grandir, trouver son chemin, sa place dans le monde, rêver, évoluer et s'adapter, c'est le grand défi de la jeunesse. Luc Chomarat "Le fils du professeur" (La Manufacture de livres), Clara Dupont Monod "S'adapter" (Stock) et Claudie Gallay "Avant l'été" (Actes Sud). Animée par Élise Lépine, journaliste
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