Elle était une effraction de la réalité. D'une manière absurde, son visage conservait les traces de l'innocence propre à son âge.
Il veut qu'elle se dépasse, la mettre à l'épreuve, il ne supporte pas ses possibles faiblesses, son amour est une intransigeance, un égoïsme, l'antichambre d'une haine ?
Sublimes, ces moments d'amour des premiers jours où l'on s'enivre de la connaissance de l'autre, où raconter sa vie et son passé est une manière de se relier au futur.
Nous voulions surtout rompre avec les illusions des autres, des parents et de la pression sociale qui attendent qu'on se fonde dans le moule, qu'on s'euthanasie à la discrétion bourgeoise. Comment ne pas vouloir tout saccager de cette absurdité tracée, de ce lendemain sans saveur, si ce n'est celle de l’amertume et de la résignation.
- C’est vrai qu’on ne se connaît pas… mais j’ai le sentiment que tu ne parles jamais vraiment de toi…
- Je ne sais pas… peut-être… En tout cas, je ne crois pas être un bon sujet de conversation.
- C’est faux. Tout le monde peut l’être. Il suffit juste de gratter un peu.
Je ne dressais pas toujours un portrait sombre de la société ; il me semblait qu’on pouvait trouver des parcelles de bonheur et peut-être, il est vrai, fallait-il les chercher dans un certain égoïsme.
Et ce seront les naissances d'orphelins et de veuves
Ne pas partager avec lui c 'est mourir
Chaque homme est le chien d'un autre homme
La sensibilité la plus acide est souvent là . dans l 'ennui