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EAN : 9791091365635
120 pages
Le Realgar (05/07/2018)
3.3/5   5 notes
Résumé :
Isabelle Flaten puise la matière de ses textes dans les relations humaines dont elle saisit la complexité avec délicatesse en construisant une œuvre minutieuse où l’altérité est sans cesse remise en question. De drôleries en effrois, elle émeut et rend palpables les êtres qui traversent ces courts récits. Les relations aux autres ont-elles un dénominateur commun ? Peut-on vivre sans l’autre ? Et finalement, peut-on réellement vivre avec ? Isabelle Flaten use de sa p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ainsi sont-ils, donc, les gens qui vivent autour de nous, nos voisins, amis, conjoints, collègues, nos fils ou nos parents.
Décrits en quelques phrases, nous les découvrons au fil de récits sans titre, portraits souvent peu flatteurs de nos contemporains. Atteints de tous ces tics narcissiques devenus obsessionnels : le blog, le selfie, la traque sur des sites de rencontre, les dîners conventionnels. Des individus peu reluisants, mesquins, vulgaires, résignés, conformistes, prétentieux. On espère ne pas leur ressembler, on le craint parfois.

Un recueil à la tonalité pessimiste et désabusée. Une écriture brutale, assez cynique. Aucune empathie pour les personnages.
Le tout fait penser à un règlement de comptes, alimenté par la colère, la déception, l'amertume. Une misanthropie qui n'épargne personne, et laisse le lecteur étrangement froid et distant.
Une seule exception: un texte de deux pages nous invitant à partager la journée de vacances d'un jeune enfant chez ses grands parents à la campagne.

"Les gens ont un coeur de pierre. Pour sa part, elle n'en a pas, c'est plus simple". "Éviter les hommes, telle est sa devise."
Un long travail d'écriture qui ne semble pas avoir réconcilié l'auteur avec son humanité.
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Ici, tout est authenticité, justesse. La réalité mise à nue, dans sa plus loyale exactitude. Aucun pion ne se déplace sans risque, sans entrechoc. Les fragments subrepticement remontent à la surface et assignent les histoires de vie, de tout à chacun et qui sont la somme d'un tout. Ce qui foudroie, bouleverse, bouscule et dérange. Verres brisés sur le sol des doutes fragilisés. Solitudes lianes, volets fermés, les silences chape de plomb, les vêtements lourds de pluie, figés. Parfois, l'étincelle persienne, les survivances, les rebonds, ricochets. Les relations humaines, la foudre, les grincements, la rudesse, fleurs arrachées dans les contre-jours. Isabelle Flaten est douée. Elle sait le chemin, le meilleur à prendre pour donner à voir, interpeller, bousculer. Ecoutez ! sa voix effleurer les lignes. Dire les fables communes, les pages arrachées d'un cahier trop dense, trop silencieux. « Sans doute attendait-il trop des autres, des choses qu'il ne pouvait plus se donner à lui-même certainement. Mais quoi ? » « Vivre en communauté et puis quoi encore ? S'épouiller les uns et les autres tant qu'on y est… » Isabelle Flaten écrit les errances, les aigreurs, le caustique d'un mur lézardé d'indifférence, ce qui remonte à la surface, l'implacable, saut dans la flaque. Observatrice, elle rassemble cet épars qui nous est commun, sans compromission. « Dans les couloirs de l'Assemblée nationale ce matin, il a essayé de consoler une collègue députée-maire qui croulait sous les récriminations de ses administrés. Elle en pleurait. ». « Selon un dernier sondage, une large majorité de gens pensent que le monde va droit dans le mur mais personne ne veut y penser. » Isabelle Flaten conte le monde, l'humanité vacillante. Ses écrits fables mi-nues exaucent les fraternités, accueillent les voeux concorde. « D'effroyables distances parcourues, des cabanes planquées dans les arbres, des abris de fortune éparpillés au hasard du chemin, des tentes arrachées sous les ponts, des sacs-poubelle en guise de bagages, de longues errances dans les rues de la ville inconnue, le fracas des bombes aux trousses, l'espoir d'un ailleurs meilleur et, au bout de la route, personne pour souhaiter la bienvenue. » « Vivre avec les autres ou vivre avec des livres, quelle différence ? » « Ainsi sont-ils » est un kaléidoscope humaniste, nécessaire qui ne cède rien. Que serions-nous sans le Vivre-Ensemble ? Sans l'autre cet étrange (er) parfois voisin de palier ? Isabelle Flaten pointe du doigt là où ça fait mal. Corbeille salvatrice et livre blanc. « Ainsi sont-ils » est un message. Un livre bleu nuit, hospitalier, qui accueille et pourvoit, éclaire et alloue. Un livre des certitudes à reconstruire, un livre d'appel, un livre alarme et dont la clairvoyance est un modèle. Magistral.
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je me suis plongée, vautrée, roulée dans ce recueil, et je me suis régalée. C'est, à mes yeux, du tout bon Isabelle Flaten que je place aux côtés de « Se taire ou pas » et « Les empêchements ». Comme à son habitude, elle scrute les autres… enfin nous, toi, moi, le voisin, le frère ou le collègue et l'époque. En une phrase, une page ou deux, elle parvient à pointer et à si justement décrire nos petits (ou gros) travers… ou qualités.

Du coup, j'ai été surprise lorsque je suis venue sur Babelio ajouter ce livre à ma liste. La note m'a surprise, alors j'ai lu les deux commentaires de lecture ce qui n'a fait qu'accroître mon étonnement : j'ai eu l'impression de ne pas avoir lu le même livre, ni surtout la même auteure. Étonnant vraiment, les différentes lectures que l'on peut faire d'un livre et plus généralement, les différentes interprétations que l'on peut avoir des dires, des gens, de la réalité.

Ainsi, si je prends ce recueil d'Isabelle, là où d'autres voient du pessimisme, une absence d'empathie, de la misanthropie, de la colère, et cetera, et cetera… Je vois tout l'inverse : une grande tendresse pour l'être humain et ses imperfections, une empathie et un accueil énormes et… de l'optimisme ! En tout cas moi, je ressors toujours attendrie d'une de ces lectures. Déjà, parce qu'Isabelle braque également son zoom sur de « belles personnes » et surtout car elle ne critique ni ne juge les « défauts » de ses personnages et de notre époque, elle les constate, les pose sur le papier : l'humain est donc imparfait, il doit faire avec les autres, la société… il y arrive plus ou moins… nous y arrivons tous plus ou moins et c'est certainement ce qui nous réunit le plus… Ainsi sommes-nous !

Alors, pour moi, définitivement, Isabelle Flaten a un grand coeur. Simplement, il est réaliste ce coeur et ouvert à tout ce que nous sommes (le « bon » comme le « moins bon »).

Je terminerai par préciser qu'il ne manque pas d'humour ce recueil (d'accord, un peu cynique parfois… comme la vie), car finalement nous sommes surtout drôles vu de nos petits-grands vices-vertus !
Lien : https://etsisite.wordpress.c..
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Déçue au premier abord du format original du livre: ce n'est pas un roman, ni même des nouvelles; mais une suite de courtes voir très courtes histoires (de quelques lignes à 3 pages maximum) sur le thème de la vie en société.
Le tout formant une critique acerbe de notre société, souvent violente, triste, et rarement joyeuse^^ On y découvre des personnages souvent peu enclins à vivre avec les autres, qui n'arrivent pas à cohabiter avec leurs voisins, maris ou femmes, famille, …. Ce n'est pas joyeux, et je me demande quel message veut faire passer l'auteure ? Faire tomber les faux semblants et exposer les gens comme des êtres individualistes, qu'on "force" à vivre en société alors que ce n'est pas leur nature ?

L'avantage c'est que le livre ne fait qu'une centaine de pages et se lit très vite car le style est fluide et bien écrit. Certaines histoires pourraient même être plus développées et mériteraient quelques pages de plus à mon sens, une petite touche d'optimisme ne ferait pas de mal ! Mais ça serait dénaturer le livre tel qu'il a été pensé et le message de l'auteure!
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
C’est un fait, le monde est vérolé de partout. La terre est à bout de souffle, l’eau est polluée, l’air asphyxié, la forêt moribonde et le ciel est très sombre. Cependant la vie continue et chacun doit être responsable de sa santé physique et psychique, l’un étant évidemment le corollaire de l’autre. Par conséquent, il rappelle que vivre bien et longtemps n’est pas sorcier. Il suffit d’un peu de bon sens. Tout d’abord, il est indispensable de manger bio, d’oublier la viande, de ne lésiner ni sur les graines, ni sur le soja, de pratiquer régulièrement le jeûne afin de se débarrasser des toxines aussi bien corporelles que mentales. Parallèlement, il faut se mettre au yoga, au vélo, éviter les soucis, et pour ce faire, méditer c’est parfait, l’acupuncture ça aide. Afin de finir centenaire, il suffit de savoir compter : cinq fruits et légumes par jour, zéro cigarette et zéro gluten évidemment, trente-cinq minutes de marche rapide quotidienne, huit heures de sommeil au minimum par nuit, cinquante abdominaux au réveil, aucun stress, ni grignotage, trois cuillers à café de levure de bière dans le müesli, une protection UV indice cinquante, un demi-verre de vin, pas plus, six cent calories par repas, pas plus non plus. Voilà, c’est aussi simple que cela. A la maison, qu’ils pensent à aérer, à bannir tous produits chimiques, à se munir d’un diffuseur d’huiles essentielles etc., toutes ces petites choses que plus personne n’ignore et qui vous prolongent une existence. Enfin, et c’est là le plus important, qu’ils se méfient de leur environnement, qu’ils l’évitent absolument, sinon gare à un décès prématuré.
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D'effroyables distances parcourues, des cabanes planquées dans les arbres, des abris de fortune, éparpillés au hasard du chemin, des tentes avachies sous les ponts, des sacs poubelle en guise de bagages, de longues errances dans les rues de la ville inconnue, le fracas des bombes aux trousses, l'espoir d'un ailleurs meilleur et, au bout de la route, personne pour souhaiter la bienvenue.
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Sans doute attendait-il trop des autres, des choses qu'il ne pouvait plus se donner à lui-même certainement. Mais quoi?
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Videos de Isabelle Flaten (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Isabelle Flaten
"Pour cette onzième rencontre qui se déroulera, pour la première fois, dans le cadre de l'opération La Voie des Indés (http://lavoiedesindes2013.wordpress.com/), l'équipe des Soirées de la Petite édition convie la maison d'édition strasbourgeoise La Dernière Goutte. Fondée par Nathalie Eberhardt & Christophe Sedierta en 2007, la Dernière Goutte s'est fait une spécialité de défendre des textes forts aux univers grotesques, bizarres ou sombres (comme le dit si bien leur site web). Rééditions d'auteurs français oubliés, création contemporaine à fleur de peau ou mystérieuse, mais aussi textes rares allemands, hongrois côtoient toute une jeune génération d'auteurs argentins qui, pour autant qu'ils sont sombres, n'en oublient pas moins d'embarquer les lecteurs dans le rêve, la farce ou la mélancolie.
Au programme de cette soirée, on effeuillera les empêchements de la vie quotidienne avec Isabelle Flaten, on partira à la recherche du poète Endsen dans les rues de Prague avec Pierre Cendors, on jettera un œil Derrière le mur de briques hongrois de Tibor Déry, on visitera les prisons de Poritsky, on partira (ou on restera) à Buenos aires, avec Mariano Sisikind, on tâtera La Peau dure de Fernanda Garcia Lao, on parlera d'un Affabulateur, des romans oubliés de Jacques Sternberg, de L'homme de trop, on pénètrera dans la Casa Balboa de Mario Rocchi et l'on produira une Thèse sur un enlèvement avec Diego Paskowski. Et bien entendu, nous finirons la soirée autour d'un verre!
Nous serons accompagnés, dans l'exploration de ces mondes fantasmatiques par Christophe Sedierta, l'un des éditeurs, et ses invités: Pierre Cendors et Isabelle Flaten, auteurs, et Frédéric Gross-Quelen, traducteur de l'espagnol. Il se pourrait que d'autres invités se joignent, un peu plus tard à la soirée.
De plus, l'éditeur a accepté, spécialement pour les Soirées, de proposer son nouveau titre: Enfer, s'écria la duchesse, une satire surprenante de Michael Arlen qui ne sortira en librairie que le 3 novembre. Avis à ceux qui aiment les avant-premières!
Pour en savoir plus sur la maison, les traditionnels liens:
le site http://www.ladernieregoutte.fr/ la page facebook : https://www.facebook.com/pages/Editio...
Pour être informé de l'actualité des soirées de la petite édition, retrouvez-nous sur notre page facebook: https://www.facebook.com/SoireesDeLaP...
ou sur Libfly.com: http://www.libfly.com/soirees-de-la-p...
La Voie des Indés est une opération d'exploration collective de l'édition indépendante. Plus de renseignements ici: http://lavoiedesindes2013.wordpress.com/"
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