Je poursuis la découverte du travail de
Jean-Marc Flahaut.
Deadline est un ouvrage de haute voltige. Une partition alternant théâtre, témoignage, récit, et poésie ; le tout dans un dispositif poétique court, ramassé, éclaté et néanmoins parfaitement cohérent. L'auteur fait le pont entre l'intime d'un terroriste et tout le toutim des médias et des messes basses décomplexées. Non sans rappeler Patrick Bouvet,
Israël Horovitz ou
Wajdi Mouawad, ce texte vit par la force des mots et des images. On a envie d'entendre ces paroles, pour faire vivre les images, les émotions ; alors on se surprend à les dire à voix haute. Ce livret d'une symphonie de la catastrophe appelle des sons, aux rythmes, des harmonies, la puissance des cuivres, des cordes et des voix toutes nues. Ce texte est remuant, mais booste à la fois. Non, la poésie engagée non manichéenne et non sclérosée dans des thématiques étroites ultra-cérébrales, n'est pas morte. Autopsier ce qui nous arrive de cette manière offre un reflet profondément humain. Bravo l'artiste !