Ce qui m'a donné envie de lire ce livre, c'est clairement l'aspect historique par rapport à la Bête du Gévaudan. Mais au final j'ai été déçue à ce niveau là car le rapport n'apparaît que très tard... Ca reste un thriller correct, mais un peu trop "scolaire", je veux dire, au niveau de la structure, des tournures de phrases: ça fait très "rédaction". Cela vient sûrement du fait que l'auteur n'est pas écrivain de métier ("
Au nom de la bête" est d'ailleurs son 1er roman, paru aux éditions "Nouvelles Plumes"). L'intrigue est là, mais la réalisation est un peu maladroite.
Par moment l'auteur essaye de faire de l'humour mais c'est assez poussif, ça m'a fait penser à mes parents qui essayent de montrer qu'ils sont à la page. Exemple (p15): "Adeline Triboz sortit de la poche arrière de son jean un appareil dernier cri, un de ces trucs qui permettent de tout faire, et accessoirement de téléphoner". de +, il alterne d'une page à l'autre langage familier et + soutenu, et ce pour un même personnage. Ca fait très amateur. C'est un peu déroutant et encore une fois je pense que c'est dû au fait que l'auteur débute.
Vu les réactions parfois étranges des personnages, je pense que l'auteur a écrit + avec son coeur qu'avec de véritables connaissances solides. Par exemple ce passage où tous sans exceptions (policiers, légiste...) sont tétanisés et près de vomir devant un cadavre: ils sont pourtant censés avoir l'habitude, même si c'est sûr que ça n'a rien de réjouissant. La police semble également entretenir de très bonnes relations avec... un journaliste. C'est pour le moins surprenant, dans quel monde vit
Robert Ferraris?!
Malgré tout, l'histoire a le mérite de se tenir à son intrigue sans partir dans tous les sens, ce qui la rend très lisible la plupart du temps. C'est un roman policier classique mais efficace, je conseille ce livre à ceux qui débutent dans la lecture de thrillers. En ce qui concerne les investigations policières à proprement parler, j'ai trouvé ça un peu léger: avec les techniques de pointe employées aujourd'hui... soit ces flics ne sont vraiment pas très futés, soit c'est l'auteur qui n'est pas très documenté!
Le texte devient très confus quand les policiers établissent des correspondances entre plusieurs cartes. L'idée était bonne, mais si l'auteur voit où il veut en venir, il perd un peu le lecteur en route à ce moment là, où les raisonnements sont vraiment très tortueux! de + ils se répètent, ce qui finit par nous donner envie de lire en diagonale... Heureusement, vers le milieu du livre l'enquête se débloque, ce qui donne un second souffle à l'ouvrage. Certaines questions restent sans réponse (l'âge des enfants?) et l'histoire est certes romancée, mais j'ai tout de même apprécié de pouvoir un peu mieux situer le contexte historique des attaques de la bête du Gévaudan.
On ne peut pas dire que le final soit magistral: beaucoup de longueurs dans les procédures judiciaires, un coupable que je soupçonnais depuis un moment mais dont je n'ai au final pas totalement compris le mobile, plutôt bancal... Difficile de détailler + sans spoiler! Bref, ce livre se lit plutôt bien, mais ce n'est pas un incontournable, loin de là...