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EAN : 9782070362868
320 pages
Gallimard (19/12/1972)
3.62/5   69 notes
Résumé :
Dans son arrière-boutique, la fleuriste cultivait des arrière-pensées.

Et le soleil d'avril étalait tous les diamants de la couronne sur la verrière du marché couvert.

Le poussin favori de la garde-barrière mourut de peur à la vue du train de 15 h 27.

Dans son arrière-boutique, folle d'amour, la fleuriste effeuillait toutes les marguerites.

Et le soleil d'avril semait du blanc d'argent sur les gouttières.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
J'ai aimé le Triporteur, roman de René Fallet, livre rencontré au hasard d'une location de vacances, mais je sais aussi qu'il ne révolutionnera pas la littérature française. D'ailleurs, sans doute est-il déjà un peu passé aux oubliettes, malgré l'adaptation cinématographique mettant en scène un Darry Cowl espiègle et naïf, dont le zézaiement allait passer ainsi à la postérité.
Oh, ce n'est sans doute pas la meilleure cuvée de René Fallet, pourtant ce petit roman vaut le détour et se laisse déguster avec plaisir.
Difficile de résumer l'intrigue car il n'y en a pas vraiment, à vrai dire.
Nous sommes à Vauxbrelles-en-Bourgogne (Côte-d'Or), célèbre pour son clocher du XVème siècle, son usine de boutons de porte, son bistrot le Thermomètre, la saveur des lèvres de la fille du charcutier et l'arrière-boutique de la fleuriste... Nous faisons la connaissance d'Antoine Peyralout et de ses amis. Grand dadais de dix-neuf ans, Antoine Peyralout, fils du quincailler, fait le désespoir de ses parents, il est fainéant, membre de l'Amicale des amis de la belote et du 4.21 réunis, supporter du club de football local, le R.C. Pommard et poète qui s'ignore.... Il est désigné par ses amis, - véritable confrérie maniant avec dextérité le verbe autant que le verre -, pour aller encourager l'équipe locale de football, lors de la coupe de France à Paris. Il acquière ainsi un triporteur aux enchères pour trois francs six sous, le sauve in extremis de la décharge à laquelle il était destiné, l'Amicale baptise l'épave du doux prénom d'Augustine, avec une bouteille, vide s'il vous plaît, faut tout de même pas exagérer ! et hop ! le voilà parti sur la Nationale 7 où beaucoup de rencontres et de mésaventures vont l'attendre...
J'ai aimé le charme désuet de ce road-movie façon vélocipède ou plutôt tricycle. Ce charme tient à trois fois rien...
C'est un hymne à l'amitié, à l'irrévérence et à la liberté, véritable ode du zinc, de la paresse et des chemins buissonniers.
Ici, le pastis qui coule de la bouteille au verre et du verre au gosier, - je m'arrêterais là -, ressemble à un fleuve d'Amérique du Sud.
Ici, Il y a une poésie de l'insolite et du quotidien. Les oiseaux font du xylophone, tandis que des milliers de grenouilles font vibrer leurs trombones : chez René Fallet, les bruits de la nature, c'est un concert de Count Basie. Les papillons de nuit, les lucioles et les constellations sont aux manettes pour nous donner l'illusion, le temps d'une cavale, que la vie est vraiment féerique. Et puis, drôle et instructif à la fois, j'ai découvert que les limaces avaient une conscience mathématique : le chemin le plus court pour passer d'un point à un autre est bien une droite, même si sur cette droite, qui peut laisser des traces visqueuses, se trouve le visage d'un voyageur vélocipédique endormi dans une prairie !
Ah ! Et puis les noms, les surnoms... Suce-la-glace, Comme-la-lune, Mouillefarine...
Et puis de temps en temps, il y a l'amertume de l'amour qu'on croyait là au bord du chemin...
J'ai aimé ce ton canaille, jamais vulgaire, pourfendeur du travail, de la maréchaussée, de l'ordre établi et de l'opinion publique, un ton que n'aurait pas renié Georges Brassens ; d'ailleurs les deux artistes étaient amis, René Fallet a chroniqué avec délice les chansons des albums vinyles du chanteur. C'est comme cela d'ailleurs que j'ai fait la connaissance de l'écrivain.
Jubilatoire !
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Une lecture charmante, pleine d'humour et de poésie.
Un hymne à l'amour et à la liberté.
Une douce mélodie rythmée par le temps qui passe, par le temps qu'il fait.
Un chant d'espoir pour la jeunesse et ses rêves les plus fous.
Un intermède naïf pour les amoureux des fourmis, des escargots, des pissenlits et de la rosée du matin.
Un clin d'oeil narquois au monde bêtement matérialiste.
Une médaille pour les habitants du village de Saint-Flebène.
Une apologie de la paresse gourmande, philosophique, constructive et somnolente.
Une symphonie tonitruante pour un match de coupe de France.
Un sourire à la vie sans souci…

Une plume merveilleuse, qui se lit comme un poème, qui se boit comme un chocolat chaud, qui se déguste comme une dame blanche, qui donne chaud au coeur et fait sourire et rire et sourire encore.
Une histoire sans prétention, d'un jeune homme sans prétention, d'un rêve, eh bien, qui n'est pas le mien mais qui passe bien car les mots pour le dire sont tellement beaux que le sujet devient finalement secondaire.
Un auteur oublié qui mérite le détour ;-)
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J'ai eu un peu de mal au démarrage...
Et au moment du départ du triporteur j'ai adhéré à l'histoire.
On suit Antoine et son triporteur (nommé Augustine) à travers les chemins et les routes. Il n'est pas le bienvenu sur la nationale 7 avec son triporteur, il va donc se diriger vers la campagne dans une ferme.
Là, il se fera embaucher comme berger. Mais il faut dire qu'il est un peu comme Bécassine, il se met souvent dans des situation loufoques et abracadabrantesques.
A noter que certains personnages sont assez portés sur la bibine...
J'ai moins aimé à la fin la scène du match.
René Fallet a un style d'écriture plein d'humour et de poésie.
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Si le film a passablement vieilli, le roman lui est d'une fraîcheur à toute épreuve. Poétique, drôle, truculent, il se savoure sans peine et se relit avec plaisir. Un roman bien de chez nous, qui passe tout seul et vous laisse un goût d'anisette...
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Un pur moment de poésie , de douce folie et de rêveries sans fin . Un hymne à l'utopie également que ce road trip avant la lettre . Ce roman n'a pas pris une ride depuis sa création et l'écriture de Fallet ne sonne pas démodée . Un classique que je relis toujours avec plaisir .
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
- Vous comprenez, Popeline, la vie, ce n'est pas l'argent, ce n'est pas la guerre, c'est encore moins la politique, les études et le travail. Ce n'est même pas l'amour pur des feuilletons. La vie, c'est tout ce qui est naturel. L'amour c'est le paravent de "faire l'amour" qui est la nature. Le sentiment, c'est possible, mais c'est aussi extravagant que la folie. Il y a toutes les joies du corps, toutes celles de l'esprit lorsqu'elles consistent à raffoler des aubes claires, des sous-bois, des animaux pas méchants, de toutes les fleurs, du soleil, des nuits chaudes, et il n'y a plus rien, à part les feux de bois, les jeux de l'eau, l'amusette du vin et la beauté irraisonnée des femmes.
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Qui donc, après quelque dispute mémorable avec l'un ou l'autre auteur de ses jours, n'a juré au moins une fois de fuir vers de nouveaux rivages mais est resté au port faute de moyen de locomotion ? Par une heureuse conjoncture, Antoine Peyralout trouve l'engin idéal pour garçon de dix-neuf ans riche de muscle et pauvre d'argent à l'heure même où il décide de planter là son quincaillier de père et ses clous pour aller encourager au nom de son club le grand Dabek Sariéloubal, idole des jeunes footballeurs et gardien de but du du RC Pommard qui doit disputer la finale de la coupe de France avec le CM Haut-Médoc, au stade de Colombes.
Il y a loin de Vauxbrelles-en-Bourgogne à Paris et Antoine possède pour tout viatique un sac de flageolets, mais il a cet engin rafistolé par les copains : Augustine, le Triporteur.
Pas d'argent ? Il se fera berger pour gagner son pain et le prix du billet d'entrée au stade - vaillante résolution que met en déroute le troupeau Barquignat. Renfloué grâce au défunt vélocipédiste Polbaron, dépouillé par un cheminot cynique, il parvient à Saint-Flebène pauvre comme Job.
Comment Antoine obtient le précieux billet et ce qu'il advient de lui avant et après la fameuse finale, c'est ce que conte avec verve cette joyeuse odyssée bourguignonne pétillante de gaieté, éclatante de jeunesse.
(quatrième de couverture de l'édition de poche parue en 1970)
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Cette nuit du premier au deux mai méritait bien son nom: elle était la clé des songes fourrée dans la serrure du printemps. Elle bruissait d'aveux câlins, d'eau sous les ponts de bois, de murmures de fleurs rêveuses et tous les grillons de la terre se frottaient en musique les mains, tout fiers d'avoir choisi pour vivre la plus belle des saisons.
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Les verres souffrirent de cette fâcheuse sécheresse qui est leur maladie chronique. On les soigna. En une seconde, ils furent sur pied.
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Pas de patron, nous !
Pas de femme, pas d'enfants,
on est libre comme l'alouette,
on connait le nom de tous les oiseaux, de tous les insectes, de toutes les fleurs, on mange quand on a à manger, pas avant, (...)
- c'est formidable.
On fait cuire des pissenlits
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Videos de René Fallet (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de René Fallet
22 janvier 1977 René Fallet, dans son bureau parle du chat en général et présente son chat Siamois, Bonnot. Pour lui il y a quelque chose de féminin chez le chat. Photographies de Georges Brassens.Photographie de chat.
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