AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La mémoire des feuilles mortes (8)

Elle était la descendante d'une grande famille roumaine, les Bratianu. Son arrière-grand-père puis son grand-père contribuèrent à la constitution de l'État roumain ; il y a des rues, des places, des statues qui portent son nom. Son père était historien et homme politique. Il est mort dans un camp et ma grand-mère fit trois ans de prison politique. Tout cela, autant le dire, je l'ai entendu à satiété.

(p. 21)
Commenter  J’apprécie          380
Georges Bratianu était le descendant d'une lignée de célèbres hommes politiques qui ont joué un rôle déterminant pendant toute la période (1860–1919) où la Roumanie a recouvré progressivement son indépendance. Il fut en quelque sorte de droit, le président du parti libéral roumain. Il était député au Parlement. Fondamentalement et professionnellement, il était un historien (la Sorbonne lui a proposé une chaire). S'il avait vécu, sans aucun doute serait-il aujourd'hui généralement reconnu comme le grand historien qu'il est déjà pour ceux qui l'ont lu. Tout débat sérieux sur la globalisation devrait s'accompagner d'une réflexion guidée par son livre sur les conditions à réunir (selon les leçons données par l'histoire des nations… depuis l'Empire de Babylone) pour établir la paix dans le monde.

(p. 10)
Commenter  J’apprécie          270
Marie-Hélène est peintre. Elle a suivi l'enseignement des Beaux-Arts de Paris et de l'École du Louvre. Elle a, pendant dix ans, eu pour élèves des détenus de la prison de Fresnes. Elle nous dit : « les hasards de ma vie m'ont conduite à étudier de près le mythe d'Œdipe chez Sophocle ». Elle tournera, dans l'enceinte de la prison, deux films sur ce thème, dont « Œdipe, mon frère ». Les acteurs sont des détenus à l'exception d'un seul. L'équipe soignante avec qui elle mena ce projet, craignait qu'un prisonnier s'identifiât trop au rôle d'Œdipe.

(p. 14, extrait de la Préface de Paul Fabra, 11 mai 2016)
Commenter  J’apprécie          90
Si, pour les Roumains, les noms de Bratianu et Sturdza appartiennent à l'Histoire, en France, ils sont quasiment inconnus. J'ai été marquée depuis toujours par ce destin propre à ma grand-mère et à ma mère d'avoir non seulement perdu leur pays mais aussi leur nom (ou leurs renom ?). Et moi j'étais entre ces deux mondes, sans savoir auquel j'appartenais vraiment. C'est pourquoi j'ai commencé par ce qui était le véritable déclencheur de ce livre : le deuil de ma mère car dans le grande et triste pays des Orphelins, il n'y a pas beaucoup d'étrangers.

(p. 251)
Commenter  J’apprécie          70
Pour vous j'ai tenté de traduire ces quelques vers d'Euripide qui raconte une aube grecque à Delphes :

Le char poli aux quatre coursiers
D'Hélios, déjà illumine la terre
Et les astres fuient l'Éther
Qui s'embrase dans la nuit sacrée !
Nos cimes du Parnasse inviolé
De violet sont inondées
Et cueille comme un fruit lourd
Pour l'homme, le disque du jour.

(p. 137)
Commenter  J’apprécie          50
Georges Bratianu est un historien dans l'âme, une discipline qu'il a choisie pour son exigence ; il s'est voué à raconter et à conceptualiser l'histoire, la grande histoire (la paix et la guerre). Cela étant, cette vocation n'est-elle pas aussi là, accessoirement mais obsessivement, pour se cacher d'autre chose ? D'une très probable maladresse incorrigible et inaptitude à vivre la vie de tous les jours (encore aggravée, par sa taille de géant : 2,10 m). Pis : la mission qu'il s'est donnée ne lui vaut-elle pas renonciation au plaisir, voire au goût, d'agir ou de réagir sur l'instant ? En d'autres termes, le vif et l'éphémère de chacune des minutes qui passent, le décousu du vivre ne l'affole-t-il pas ? Comme si, en l'absence de recul du temps, certains êtres se trouvaient impuissants ! En continuant sur la même lancée, j'en arrivais à attribuer à cet ascétisme professionnel non seulement le fiasco conjugal, mais aussi… [une] certaine faute de jugement politique !

(p. 12)
Commenter  J’apprécie          30
Hélène, l'épouse sinon tout à fait la femme de Georges, née princesse Sturdza (une des grandes familles de la Roumanie), avait de grandes qualités de cœur et d'esprit, vite obnubilées par un insupportable orgueil (sans doute de caste, mais cela n'est pas le plus déterminant). Elle connut aussi la souffrance et l'humiliation, donc la route des victimes comme l'a si bien vu Marie-Hélène. Sans autre prétexte que son origine d'une classe « pourrie, exploiteuse du peuple », elle fut en même temps que son époux incarcérée en 1950, mais dans un autre pénitencier, plus proche de Bucarest. Elle y resta presque quatre ans. Les « feuilles mortes » font allusion à la corvée à laquelle elle était astreinte de ramasser, une à une et sans s'arrêter, les feuilles tombées dans la cour.

(p. 8)
Commenter  J’apprécie          30
Un palais roumain pour le prix d'un deux pièces à Paris, qui prend ?

(p. 103)
Commenter  J’apprécie          30



    Lecteurs (1) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les écrivains et le suicide

    En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

    Virginia Woolf
    Marguerite Duras
    Sylvia Plath
    Victoria Ocampo

    8 questions
    1767 lecteurs ont répondu
    Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}