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EAN : 9782363390141
208 pages
Finitude (23/08/2012)
2.33/5   6 notes
Résumé :
Il y a une heure encore, je parlais de ma mère au présent. Maintenant, et pour le reste de mes jours, elle sera au passé. Elle sera mon passé.
Je sais si peu d'elle. Je sais que sa propre mère l'appelait la bâtarde. Je sais qu'elle était cruelle et enjôleuse, je savais qu'elle avait aimé mon père, je sais qu'elle m'aimait éperdument, plus que tout autre, et qu'elle me l'a fait payer.
Tout ce que je peux faire maintenant, c'est laisser l'écrivain que je... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce ne sera pas un coup de coeur. Je m'admire d'être allée au terme de la lecture en résistant à la tentation d'attenter à mes jours. Je sors donc vivante mais passablement exaspérée.
Encore une autofiction à ajouter dans le paysage littéraire français. Je peux aimer cela, les autofictions, à condition que... il y ait beaucoup de talent. Christian Estèbe sait écrire, certes, mais il écrit pour lui. Et je n'ai pas vocation à être psychanalyste-potiche.

Dans la première partie, nous sommes sommés d'assister à la mort sordide de maman (dont la photo, jeune, constitue la couverture du livre). Estèbe accumule les détails sordides; cela aurait pu devenir intéressant. Mais il hésite et a beau évoquer Calaferte (que j'adore), sa plume ne crache pas, ne vomit que de petits jets faiblards. On reste à la porte de la HLM dans lequel gesticule cette mère qu'il voudrait peindre comme outrancière et haïssable. Et à peine rapporte-t-il quelques pénibles éruuctations maternelles et narre-t-tl les inconvenances de cette femme qui put faire des passes entre deux ménages, qu'il se reprend et nous sert de l'analyse de comptoir (ça, ça m'a énervée).
Ainsi, justifie-t-il l'achat d'un perroquet par la recherche d'un père: le père OK. Ben oui. Maman était une bâtarde. Et il récidive Christian. L'éphémère, c'est évidemment, l'effet mère. Heureux lecteurs que nous sommes, nous avons échappé au "tort tue" qui aurait pu expliquer les achats compulsifs de tortues.

La seconde partie joue la rupture. Christian Estèbe se centre sur ses 10 ans, n'évoque plus que son amour pour sa mère. Ses tentatives de créer un personnage romanesque à la Folcoche s'éteignent. Etait-ce donc la peine d'essayer? Puis, il revient sur un personnage maternel fort adouci. Et dérape stylistiquement. L'écrivain se prend d'affection pour les allitérations, énumérations, etc. On passe de "sur lequel rien ne s'écrit, rien ne se marque, rien ne se remarque" à "cadre de vie, cadre de mort" et entre les deux je vous épargne trois énumérations conséquentes où les mots ne servent qu'eux-mêmes.

Pour finir mon exercice de défoulement, vous serez heureux, amis lecteurs, de savoir qu'après avoir assisté à la mort de maman qui a déclenché l'écriture du livre, vous finissez par l'agonie de papa (antérieure) et qui avait déjà donné lieu à l'écriture d'un livre d'après ce qu'en dit Christian Estèbe.

Moi, j'espère que cet homme ne sera pas traumatisé par la mort de son chien et de son poisson rouge.
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"Allons, il faut poursuivre. Ce livre sera son seul tombeau. Même si mon cahier d'écolier à gros carreaux rechigne à la besogne. "(p. 29)

Une nouvelle commande aux éditions Finitude, d'un texte de Christian Estèbe. Publication rédigée après la mort de sa mère. Personnage central de la vie de l'auteur dans le positif comme dans une sorte de possessivité toxique.
Un ouvrage émotionnant,exaspérant, agaçant, à la fois joyeux, sombre, violent, tendre , âpre ; tous les balancements, contradictions d'un attachement filial complexe, tour à tour constructeur et dévastateur !

Toujours ce très "dur métier de vivre", de grandir...et l'écriture pour tenir debout, coûte que coûte..., pour trouver du sens!

Une figure maternelle très contrastée... ambivalente, excessive; femme ayant subi maltraitances et abondance d'humiliations dès sa plus tendre enfance...Cela vous endurcit prématurément le "cuir" !!! Un très beau texte... qui ne fait pas dans la guimauve !

Comme dans de nombreux textes de Christian Estèbe, un livre ou des livres deviennent des fils conducteurs... Dans cet hommage filial, c'est l'autobiographie de Violette Leduc qui nous accompagne..."La Bâtarde",
comme un miroir troublant de la vie de la mère de l'auteur...

"Ma mère ne m'a jamais donné la main" C'est Violette Leduc qui écrit.
Je ne savais pas que ma mère était aussi fragile. Qu'elle gardait de son enfance meurtrie des cicatrices indélébiles. Probablement une dépression masquée dont j'avais subi les effets dévastateurs.
Nous ne savions pas, nous étions trop pauvres, trop préoccupés à survivre. Mais je sais aujourd'hui que, si nous avions été "riches", rien peut-être n'aurait été différent. La douleur se moque des comptes en banques." (p. 104)

Une lecture qui m'a , bien sûr, émue , captée...en même temps, je suis assez partagée sur le ressenti général... Il y a bien sûr de la lumière, des moments d'éclaircie, mais un sentiment d'oppression, de tristesse intense nous traversent le coeur et les os, au final ! Le style toujours alternativement étonnant, poétique, cru, gouailleur, rigolard, tragique, et toujours fluide !!

J'achève ce billet par cet extrait très significatif :
"Je continue à lire -La Bâtarde- comme si je voulais y retrouver l'histoire de ma mère...
Voilà que Leduc rencontre Maurice Sachs, l'auteur du -Sabbat-. Violette est fascinée par le personnage. Je l'ai été aussi par sa franchise littéraire lorsque je l'ai lu.
C'est Maurice qui va mettre Leduc en état d'écrire, plus même, en état de devenir écrivain. L'art, l'écriture, seront la revanche éclatante de la Bâtarde. Est-ce pour les mêmes raisons, que j'écris depuis si longtemps, avec tant d'acharnement ? Pour offrir une revanche à ma mère ? (p. 116)"
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Ce livre était sur l'étal de mon libraire, au milieu de ses coups de coeur. Ouvrage anonyme parmi les « grosses pointures »….Je lui ai donné sa chance.
Roman autobiographique, la gardienne du château de sable est l'histoire de sa mère, et de sa relation un peu compliquée qu'il a eue avec elle. Cette mère qui n'a pas eu la vie facile ; son enfance est émaillée de coups, d'insultes, et de désamour. Sa vie d'adulte est pour le mois agitée. Elle aura 2 filles et un fils.
Si l'écriture de Christian Estèbe est belle, agréable, je n'ai pas été plus emballée. le climat général oscille entre tristesse, ressentiment, colère, tendresse douceur sans pour autant donner une couleur, une pâte à ce roman. J'ai plus l'impression d'une thérapie personnelle dans l'urgence, plutôt qu'un projet murement réfléchi et travaillé.
Raconter sa vie, ses deuils, ses douleurs d'enfant…oui, pourquoi pas ; mais encore faut-il que cela fasse avancer les choses, et apporte quelque chose au lecteur. Hélas je n'ai pas été très réceptive à cet hommage filial.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Écrire sur sa mère, rappeler à soi les souvenirs plus ou moins précis, plus ou moins nets, évoquer quelques uns de ses secrets à elle, découverts après sa mort, et également prendre conscience du vide, de l'absence...c'est étreindre l'intime pour en faire ressortir les joies, les bons moments mais aussi les souffrances et la tristesse, c'est toucher la corde sensible du lecteur, c'est se mettre à nu indubitablement.
C'est un roman intimiste, déchirant de sincérité, que nous offre Christian Estèbe, auteur que je découvre, grâce à Soazic (fanfanouche24 sur Babelio).
J'ai aimé la fluidité de la plume, un peu moins les passages profondément tristes. Et pourtant, ce sont ces passages qui m'ont semblé les plus vrais, sans pathos aucun.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
"Ma mère ne m'a jamais donné la main" C'est Violette Leduc qui écrit.
Je ne savais pas que ma mère était aussi fragile. Qu'elle gardait de son enfance meurtrie des cicatrices indélébiles. Probablement une dépression masquée dont j'avais subi les effets dévastateurs.
Nous ne savions pas, nous étions trop pauvres, trop préoccupés à survivre. Mais je sais aujourd'hui que, si nous avions été "riches", rien peut-être n'aurait été différent. La douleur se moque des comptes en banques. (p. 104)
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Je vais tenter de raconter ce qui s'est vraiment passé. Je sais pourtant que raconter, c'est vouloir retenir un nuage, se remémorer un chant ancien qui s'est tu. Mais dire, c'est parfois tout ce qui reste, lorsque se taire n'est pas encore possible.
(P177)
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C'est la réunion bimensuelle de ma boîte. Dans une salle surchauffée, des éditeurs médiocres et sûrs d'eux défilent pour nous présenter leurs impérissables bouquins. Pimprenelle, ma directrice commerciale, sourit aux anges. J'ai pour elle de la tendresse. Bien entendu, nous avons tous sur le visage notre masque en carton, un sourire taillé au cutter et notre chiffre d'affaires en bandoulière. Nous sommes des commerciaux et fiers de l'être. Une vraie équipe liée seulement par la convergence d'intérêt, qu'on voudrait nous faire prendre pour de la fraternité. En fait, tous liés à notre solitude, à l'angoisse de ne pas faire le chiffre. Certains compensent par la bouffe, le sexe, l'alcool. Les filles gèrent mieux, mais beaucoup abandonnent le métier une grossesse ou deux.
(P92)
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J'étais heureux et fier d'avoir publié ce livre chez un éditeur exigeant. Je n'écris pas pour devenir riche et célèbre, j'écris simplement parce que moi aussi, je vais mourir. (p. 49)
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Allons, il faut poursuivre. Ce livre sera son seul tombeau. Même si mon cahier d'écolier à gros carreaux rechigne à la besogne. (p. 29)
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Vidéo de Christian Estèbe
Rencontre avec Christian Estèbe, “La vie fugitive mais réelle de Pierre Lombard, VRP” (Finitude) Rencontre présentée par : Elodie Adde et Sarah David, étudiantes en apprentissage dans le cadre de la licence professionnelle librairie de l'IUT Bordeaux Montaigne.
Pierre Lombard a tout perdu : un poste prestigieux dans un grand groupe d'édition, sa femme, ses ambitions d'écrivain. Amer et désabusé, il accepte un poste de représentant en librairie pour de petits éditeurs. Tournée après tournée, dans la solitude de sa voiture, il se nettoie des faux-semblants de sa vie antérieure et se reconstruit par la lecture.
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