AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,49

sur 116 notes
5
8 avis
4
24 avis
3
5 avis
2
4 avis
1
0 avis
Les critiques précédentes ont quasiment tout dit, je voudrais juste rapprocher ce livre de celui de Thomas Coppey : "Potentiel du sinistre" où, là aussi, un cadre supérieure est confronté à la cruauté du monde de l'entreprise.
Commenter  J’apprécie          00
Sans aucune transition avec le roman d'Evains WECHE, « Les brasseurs de la ville », et c'est tout le charme des 68 premières fois !

Alors que la vie en Haïti repose sur la satisfaction de besoins vitaux, en France, dans certains milieux parisiens, le luxe y est roi !

Lisez plutôt :


Excellente soirée, madame, excellente soirée, monsieur !" Claire et Antonin avancent du bon côté de la barrière que le vigile ouvre pour eux. Claire est fière de sentir sur elle les regards des badauds qui ralentissent le pas devant le Centre Pompidou. Tout privilège suscite chez ceux qui en sont exclus l'envie d'y accéder. C'est la base du marketing, créer le désir de faire partie du club. Aujourd'hui, c'est sa soirée, seules les jeunes recrues les plus performantes sont conviées au cocktail concluant l'assemblée générale de Nutribel. P. 9


Claire fait partie de ces heureuses recrues, pour le meilleur et pour le pire.

Tout commence avec le meilleur bien sûr ! Claire surfe sur une vague favorable. du point de vue professionnel, elle occupe un emploi digne des élèves sortis des grandes écoles dans le domaine du marketing. Elle est en osmose avec sa supérieure hiérarchique qui voit en elle un bon élément. Elle pilote un projet qui lui apporte la reconnaissance de ses collègues, de l'entreprise en général, et bien au-delà. Dans sa vie privée, tout se passe également dans le meilleur des mondes. Elle la partage avec un jeune homme dont la carrière est égalementflorissante, dans le domaine du trading. Leur appartement parisien est digne des magazines de décoration et ils fréquentent les meilleurs restaurants de la capitale. Rien n'est trop beau pour ce couple au sommet de sa gloire. Mais, voilà, les arbres ne montent pas jusqu'au ciel ! le succès sera-t-pérenne ?

C'est à cette question qu'essaie de répondre Stéphanie DUPAYS.

L'écrivaine brosse le portrait d'une certaine jeunesse française, parisienne, qui brille dans les salons. Ce microcosme respecte des codes, ceux de la perfection et donc de l'apparence.

Quelques principes fondamentaux s'appliquent :

* Rien ne doit être laissé au hasard, dans la vie professionnelle comme dans la vie privée, en commençant par la tenue vestimentaire, en passant par la présence sur les événements pour assurer sa visibilité jusqu'à la qualité irréprochable des diaporamas des réunions de travail. Il faut


Toujours tout contrôler. P. 11


Pour être apprécié(e) de ses pairs, il faut pouvoir être reconnu(e) :


Devant elle, les deux cents plus hauts managers de Nutribel. Ils ont tous un air de famille. Les gens finissent par se ressembler à force de vouloir les mêmes choses, de vivre dans le même environnement, de se conformer au même modèle. P. 19


* Etre en réseau en permanence, il convient d'échanger, de partager, les données mais aussi les coordonnées pour élargir le cercle des « amis »

* Communiquer avec des modalités adaptées pour aller toujours plus vite...


Tout autour, les doigts crépitent sur les claviers des smartphones. L'homme s'est adapté au produit. le petit clavier rendant l'écriture inconfortable, les phrases se sont raccourcies, la pensée simplifiée, la ponctuation oubliée, le sens surligné grâce aux smileys. La brièveté est devenue un signe de pouvoir. Plus le temps de développer un raisonnement et de s'encombrer de formules de politesse, on est trop occupés pour ça. P. 26


J'avoue trouver cette citation particulièrement juste et adaptée, non seulement dans le milieu socio-professionnel approché par Stéphanie DUPAYS mais bien par tous, de tous âges, et dans le monde entier ! Il semble bien que les comportements du 21ème siècle évoluent dans le même sens. Il est peut-être temps d'avoir peur !

Et comme dans toute société, il y a des droits et des devoirs !

Il est par exemple proscrit d'avouer une quelconque faiblesse, dans sa vie privée comme dans sa vie professionnelle. Impossible de partager ses peines, ses doutes, ses pertes de confiance. Seuls les résultats, et encore favorables, peuvent et doivent être divulgués.


Demander l'aide d'une amie consisterait à reconnaître qu'il y a un problème. Elle préfère faire semblant. P. 84


Autant la communication est reine quand il s'agit d'épater, de séduire, de briller, autant elle devient un interdit quand le vernis commence à craqueler. Les subtilités de langage deviennent une priorité majeure :


Parler est risqué, parler révèlerait l'écart entre le discours obligé et les mots qu'elle voudrait prononcer. P. 84


Je vous évoquais le meilleur, mais finalement c'est peut-être le pire, chacun jugera...

Ce portrait ne m'a pas séduite. J'avais déjà un a priori avec la photo de couverture : des talons aiguille rouges, entrée très stéréotypée s'il en est une de la réussite professionnelle des femmes. le titre n'est pas venu me rassurer, un peu trop bling bling pour être vrai ! Quant à la chute, j'ai trouvé qu'elle manquait un peu de caractère, à l'image de cette jeune femme prête à tout pour sauver les apparences. Ce cercle restreint de privilégiés angoissés par la perte de leur notoriété m'a agacée même si je reconnais qu'il puisse exister et qu'il puisse générer des nuits sans sommeil pour celles et ceux qui le vivent. J'ai trouvé globalement ce roman un peu facile et sans aucune originalité.

Par contre, j'ai apprécié les quelques sursauts, très rares et très brefs, trop à mon goût, en faveur de la culture. J'ai aimé cette parenthèse que Claire s'est offerte en tout début de roman avec une déambulation au Musée Pompidou pour apprécier les toiles à sa portée :


Claire s'assoit, ses chaussures lui font moins mal ainsi, elle plonge dans le bleu du tableau. Elle est seule dans la salle. Antonin a raison, ils sont tous en train de réseauter en bas. La contemplation l'apaise et la lave de tout le stress de la journée et des dernières semaines. P. 17


Il y en a eu une autre en faveur de la littérature et de son pouvoir sur les individus mais là, on commence à être déjà loin !


L'écriture hypnotise comme lorsque, enfant, elle s'immergeait dans un roman, sourde aux bruits du monde et insensible à la famille qui s'agitait autour d'elle. P. 145


En dehors de ces 2 passages auxquels j'ai été particulièrement sensible, et malgré une écriture fluide, je n'ai malheureusement pas trouvé dans ce roman quelque chose qui lui assure une petite place dans ma mémoire. Il manque de brillance justement, de cachet, de prestance, de personnalité, de caractère, quoi !
Lien : http://tlivrestarts.over-blo..
Commenter  J’apprécie          00
C'est avec un profond sentiment de malaise que je referme ce livre. J'avoue ne pas y connaître grand chose au monde dans lequel évolue Claire: l'open space, la guerre que se livrent les jeunes loups affamés qui sortent de prestigieuses écoles de commerce, les cadres qui rivalisent d'ingéniosité pour être dans les petits papiers de leurs supérieurs, les journées épuisantes et interminables où il faut toujours donner le meilleur de soi, la pression subie jour après jour pour toujours rester au top et gravir les échelons... Ce monde n'est pas le mien et je m'en félicite!

C'est pourtant celui qu'a choisi Claire, diplômée d'une grande école et cadre chez Nutribel. C'est une jeune femme ambitieuse qui se donne tous les moyens pour réussir, ne comptant pas les heures et multipliant projets et diaporamas pour satisfaire les plus hautes sphères de son entreprise. C'est donc tout naturellement qu'elle gravit les échelons et se prépare à piloter un nouveau projet.

Seulement voilà, il suffit d'une toute petite phrase pour que l'univers De Claire vacille, une félicitation de son patron lors d'une soirée et la voilà sur la pente descendante. Illogique? Pas tant que ça quand on y réfléchit...
Claire s'attire les foudres de sa supérieure, qui peine à jongler entre sa toute nouvelle condition de mère et sa carrière, et qui suite à la soirée se persuade que Claire veut prendre sa place.
Ni une ni deux, Claire se retrouve à la tête d'un projet auquel personne ne croit et dont personne ne veut, à se débrouiller pour tenter de le faire vivre quand il paraît évident qu'il est voué à l'échec.

C'est le début de la descente aux enfers pour notre trentenaire, qui se retrouve placardisée et qui n'a d'autre choix que de voir une petite nouvelle prendre sa place aux côtés de sa chef. Car ce monde du travail est impitoyable, les recrues juste sorties de l'"Ecole" ont les dents longues, et Claire l'apprend très vite à ses dépends. A ce sujet, la scène du bureau qui rétrécit est on ne peut plus explicite: plus vous êtes performant, plus votre bureau est grand. Loupez-vous, et vous verrez les centimètres se réduire comme peau de chagrin.

Ce livre est une satire féroce et sans concession de ce nouveau monde du travail où les jeunes sont prêts à tout pour se faire une place au soleil, quitte à écraser les autres sans vergogne et à tout faire pour stopper leur ascension afin de préserver leurs propres intérêts. Bref, un constat frappant, réaliste, glaçant, et pour tout dire déprimant...
Lien : http://pinklychee-millepages..
Commenter  J’apprécie          00
Roman terrible d'une société où il est préférable de "changer ses propres désirs plutôt que l'ordre du monde", où la 'culture' de l'image et du paraître est poussé à l'extrême. Après avoir brillamment réussi ses études via l' "École" et respecté les règles toute sa vie durant, Claire est maintenant une jeune cadre parisienne dans une grande entreprise; contente de ne pas être en bas de l'échelle, elle est fière de sa réussite, elle qui fut provinciale, et du temps qu'elle lui a consacré. Peu confrontée semble t-il à la réalité des hommes (enfin plutôt des femmes, en l'occurrence
émoticône wink
), la construction de son monde va être remise en question lorsque sa "n+1" la trahit. A quoi se rattacher lorsque le fondement même de ce que l'on est est remis en question ? Et les autres, que vont-ils penser ? Ce groupe d'amis si rassurant, faisant quelque part partie de soit, que devient-il alors ? Peut-on survivre à cela, a-t'on encore ne serait-ce que l'envie ?
Voilà ce qu'explore donc ce roman, tragédie au sens littéraire, d'une lecture facile et plaisante, nourrit d'une tension bien tramée au fil de l'histoire et un suspens intéressant.

"Difficile d'oser avouer l'échec professionnel quand on est programmé pour réussir. Cacher ce qui dysfonctionne, mettre en valeur ses points forts, positiver comme on le lui a appris. Et d'ailleurs, qui l'entendrait ?"
"Dans le couple comme dans l'entreprise, il faut se vendre et se présenter sous son meilleur jour. Il serait désobligeant de n'avoir rien à raconter. Comme dans ce film de Truffaut où le silence d'un couple en tête à tête au restaurant sonne le glas de leur histoire d'amour"
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (223) Voir plus



Quiz Voir plus

Et s'il faut commencer par les coups de pied au cul

Dans un film de Jim Jarmush, un tout jeune couple d'adolescents se demande : Y a-t-il encore des anarchistes à -------- à part nous ? Peu de chances. Où çà exactement ?

Paterson
Livingston
Harrison
New York

10 questions
23 lecteurs ont répondu
Thèmes : anarchie , éducation , cinéma americain , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}