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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Claire est une jeune femme à qui tout sourit : très bonne élève, elle a réussi "L'école" et a intégré un poste au service marketing d'une grande entreprise française. Elle vit en couple avec Antonin, lui aussi trader aux dents longues, dans un grand appartement ou luxe et classe sont de mises. Mais ce rythme soutenu entre performance et dépassement de soi va se rompre brusquement lorsque la responsable De Claire la remplace par une nouvelle recrue. Claire se retrouve alors "placardisée" et son monde s'écroule...
Stéphanie Dupays signe ici un premier roman cinglant. le monde de l'entreprise est décrit avec réalisme, et son écriture dévoile avec talent la difficulté de rester au sommet, coûte que coûte. le vocabulaire du marketing quitte peu à peu le bureau et s'immisce dans la vie quotidienne, preuve que la frontière pour ces jeunes cadres s'est totalement effacée...
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Claire, originaire d'Agen, est montée à Paris pour faire la meilleure école de commerce de France, puis a trouvé un travail conforme à ses désirs dans l'entreprise leader du secteur agro-alimentaire Nutribel. Elle vit avec Antonin, un trader en métaux lui aussi brillant, dans un superbe appartement haussmannien. Tout lui réussit donc, jusqu'à ce qu'un jour… ● Ce roman se lit d'une traite. le style, sans fioriture, est au service de l'efficacité narrative. ● L'univers des jeunes diplômés des meilleures grandes écoles est très bien rendu, de même que l'aporie de leurs existences et leur aliénation, une servitude toute volontaire au service d'entreprises qui sous couvert de bienveillance, les exploitent sans vergogne et avec leur consentement. ● Malgré une fin inattendue, le roman n'échappe pas, malheureusement, à la caricature, notamment lors du repas qui réunit les parents de Claire et ceux d'Antonin. Une approche un peu plus subtile n'aurait pas nui à ce roman qui malgré cela m'a beaucoup plu.
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Un roman réaliste et acide, très bien vu sur le monde de l'entreprise, sur l'entreprise parisienne, la multinationale qui dévore ses jeunes recrues.
Les recrues sortent de l'Ecole, y sont formées dans le même moule, et y rencontrent souvent leur conjoint. Pour les "provinciaux" comme Claire, agenaise, c'est encore un peu plus difficile de s'adapter. Il faut connaître et apprendre par coeur les codes sociaux parisiens et élitistes, très précis, et s'y conformer à la lettre.

Les lettres justement, Claire qui aimait les mots et les livres, Claire l'agenaise va s'en éloigner sans même s'en rendre compte. Elle ne lit plus, elle parade avec son ami et évolue uniquement dans ce petit cercle issu de l'Ecole.
Elle mène une brillante carrière, un plan de carrière parfait, sauf qu'un jour ... elle n'a pas prévu la jalousie de sa chef, enfin maman de jumeaux, lessivée, et qui va rapidement la placardiser.

Claire perd pied et la force du roman est de dépeindre une évolution réaliste lors de cette placardisation, et après. Claire peine à s'ouvrir, ce serait faire partie des losers, ce serait reconnaître son échec. Même aux amis, même à sa soeur, elle a du mal à avouer sa défaite. Elle va pourtant revoir sa soeur, et réfléchir, faire une pause ...
Brillant et à lire !
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Brillante... le titre s'applique autant à l'héroïne, une jeune femme intelligente et douée à qui tout réussit, qu'à sa vie parisienne clinquante au sein d'un microcosme privilégié et formaté, voire même qu'à l'histoire dans son entier, qui raconte (brillamment) les petites mesquineries et les grandes souffrances d'un certain monde du travail...

Ce livre me parle d'autant plus que je me reconnais un peu en Claire. Comme elle, j'ai fréquenté « L'Ecole » alors que je venais de province et ne connaissais pas les codes de la bourgeoisie parisienne. Comme elle, j'ai été fière d'avoir un bon job et d'être débordée. Comme elle, j'ai eu des difficultés (pas les mêmes) et me suis sentie complexée face à mes anciens camarades qui tous réussissaient (ou le cachaient).

La description de ce monde fait d'apparences, où toute faiblesse se doit d'être dissimulée, m'a semblé juste. de même pour la cruauté et la concurrence impitoyable qui règnent parfois en entreprise. Ou encore pour la dégringolade De Claire qui perd toute son identité en même temps que les missions clés de son job.

Pour autant, la fin m'a laissée sur ma faim. Elle est certes plausible mais un peu trop pessimiste à mon goût. Car même la jeunesse dorée peut gagner en humanité et en personnalité au fur et à mesure qu'elle grandit et mûrit... non ?
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De l'art de la satire...
Chez Nutribel, grosse (vilain mot) entreprise d'agro-alimentaire, on est beaux, on est jeunes, on est dynamique, on performe, on est minces parce qu'on ne mange surtout pas les produits maison, et on recrute des jeunes cadres, des jeunes "chefs de projet" sortis des meilleures écoles de commerce...Le top 5 des "Parisiennes" (style HEC, ESSEC...), des jeunes super motivés, au cerveau bien lavé et prêts à tout sacrifier à leur entreprise pour un bon salaire et quelques médailles en chocolat, du genre "vous êtes les meilleurs !! Youpi ! C'est vous l'avenir de la France qui travaille, qui se lève, qui bouge ! Youpihhh!! " Bizarrement, passé 27 ans, ces profils ont disparu du paysage, et se sont transformés...On va voir en quoi.
Bref, la jeune Claire, caricature complète dont il vaut mieux rire que pleurer de ce genre de créatures jeunes et motivées, vit son destin grandiose à Nutribel. Elle sort de l'Ecole (avatar d'HEC), où elle a rencontré son copain, Antonin, cheval de course dressé à la réussite sociale par sa famille de bonne bourgeoisie parisienne. Claire, elle, a un défaut de fabrication: c'est une provinciale d'Agen...Elle n'est pas tout à fait du sérail, elle a réussi ses études à la force du poignet. Les amis de ce couple brillant sont des amis de promo, qui se retrouvent fréquemment pour comparer leurs réussites et leurs divers "projets", projets professionnels, projets vacances, projets mariages, projets enfants etc...Tout doit être parfait. Stéphanie Dupays, l'auteure, manie à la perfection la novlang de ces bébés robots.
Chez Nutribel, c'est génial, Claire est sur un projet top, Love your Health, en anglais bien sûr, pour que l'image de l'entreprise reflète les préoccupations santé de la clientèle, pardon, du consommateur. Sa n+1, le jour de la présentation, doit s'absenter rapidement pour bébé malade, et Claire la remplace au pied levé...Avec un trop super Power Point en trois D, elle impressionne le numéro 2 de la boîte, qui n'a qu'un mot à la bouche : "brillante !" Oups ! La chef De Claire, revenue entre temps, a entendu...D'abord, Claire jubile, elle croit que la chef va être contente pour elle...Pauvre Claire...Elle n'a pas appris à l'Ecole que derrière un cadre trop dynamique de Nutribel de plus de 27 ans se cache un être humain, du genre prêt à tout s'il se sent mis en danger par des petits jeunes...Claire va avoir de gros soucis...
C'est un roman qui se lit vite mais qui reste dans la tête, car derrière la caricature se cache la triste réalité d'un certain monde du travail, ici présenté à la manière de 1984 d'Orwell. Big Brother (Nutribel) est partout, il s'insinue dans vos vies et vous surveille continuellement par mails et portables, dont les jeunes cadres ne décrochent jamais. Ces jeunes cadres sont présentés comme des robots ayant perdu quasiment tout lien avec les valeurs de base, amitié (tout est rivalité, aucune faiblesse admise), amour (relation fondée sur le mensonge et la non-connaissance de l'autre), reniement de sa famille (trop plouc pour Claire) etc...Une voix off récitant des sloggans publicitaires ponctue le livre, ainsi que les discours du PDG de Nutribel et du directeur de l'Ecole, tout à fait assimilables à des discours de propagande dictatoriale, et les gamins qui crient : youpihh ! Ils travaillent du matin au soir et n'ont que de petits week ends pleins de mails, mais c'est pas grave : youpihh !!
Quelque chose comme un cauchemar, finalement, avec de plus en plus de petites pilules pour Claire, comme dans le Meilleur des Mondes...
Une version bling-bling et plus satirique d'Extension du Domaine de la Lutte, mais soulevant les mêmes problèmes de la souffrance au travail et plus globalement existentielle de la femme et de l'homme modernes. Et c'est pas trop top.
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Ce n'est pas le titre ni la couverture du livre qui risquaient d'attirer mon attention. Heureusement, quelques avis plutôt flatteurs que j'ai eu l'occasion de lire, m'ont donné envie de me faire ma propre opinion sur "Brillante" de Stéphanie Dupays.

Claire est une jeune femme ambitieuse à qui tout réussit. Sa vie professionnelle est un succès jusqu'au moment où elle commence à faire de l'ombre à sa supérieure hierarchique. Placardisée, elle se retrouve dans une situation qu'elle n'accepte pas et qui la rend malade.

J'ai trouvé très intéressante cette plongée dans un monde qui m'est totalement étranger et qui n'a pour moi rien d'attrayant. Un univers impitoyable et souvent injuste où il n'y a pas de place pour une erreur ou quelconque faiblesse. Même s'il ne me fait pas rêver, j'ai admiré le parcours De Claire, une perfectionniste sûre de ses capacités qui ne laisse rien au hasard. Je me suis retrouvée un peu dans ses souvenirs de jeune fille de province éblouie par les lumières de la capitale.

J'ai lu ce premier roman de Stéphanie Dupays avec beaucoup d'intérêt. Sa description sans complaisance de l'entreprise moderne et d'une vie centrée sur le travail, le succès et le bien-être matériel est plutôt réussie.
Lien : http://edytalectures.blogspo..
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Claire, jeune trentenaire brillante, a quitté son limousin natal et la vie de province étriquée pour venir à Paris finir ses études dans une grande école cotée. Là, elle va trouver à la fois l'amour avec Antonin, étudiant comme elle puis cadre dans une grande entreprise, et un emploi à la hauteur de ses ambitions.
Dans un grand groupe numéro un de l'agroalimentaire essentiellement orienté laitages et vie saine, sous la férule de sa supérieure hiérarchique, Claire va en peu de temps démontrer ses capacités, son talent et son ambition. Brillante lors d'une présentation, elle risque de faire de l'ombre à Caroline, qui décide de lui enlever son plus important dossier pour ne lui attribuer que des affaires ou projets perdus d'avance. Ce revers de situation, le « placard », le changement du bureau, l'isolement qui en résultent mettent Claire dans la position de la perdante, elle qui n'ose même pas évoquer sa situation avec ses proches ou même dans son couple, là où tout doit démontrer la réussite et l'avancement de carrière.
Brillante démonstration par Stephanie Dupays de la descente vertigineuse qui arrive lorsque, une fois entré en disgrâce auprès d'un manager ou d'une direction, plus rien ne fonctionne. Mise au placard, perte de confiance, équipe ou projets bancals qui augmentent le sentiment d'échec, oubli d'invitation au réunions, boite mail désespérément vide, tout s'enchaine vertigineusement sans qu'on puisse l'arrêter. de l'isolement voulu par un petit chef à la mise à l'écart par le reste des collègues, ceux qui craignent pour leur propre carrière, comme si parler à quelqu'un tombé en disgrâce pouvait nuire à leur propre carrière, comme si c'était contagieux ! Tout va tellement vite, la perte de confiance, le sentiment d'être en faute, d'être soi-même le mauvais élément, le seul et unique responsable de son propre échec, la prise de médicaments, la dépression, guettent, il est rapide de sombrer, beaucoup plus difficile de remonter et se reconstruire.
Lien : https://domiclire.wordpress...
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C'est cruel mais totalement réaliste, la violence du monde du travail, de l'entreprise parfaitement bien développée.
« Brillante» c'est surtout un livre sur les apparences et l'inauthenticité de nos vies qui démontre, comment peu à peu on s'éloigne de ce qu'on est pour se conformer à une image idéale. Ce roman fait réfléchir à ce qu'est vraiment d'une vie réussie. Les scènes de groupe, les soirées entre amis, les comportements avec les supérieurs, où chacun tente de montrer qu'il brille plus que les autres, le dîner avec les parents où le fossé social qui les sépare de leur fille se creuse encore plus, sont particulièrement réussies. Ah heureusement un bon rapport avec sa soeur très attachante et cela semble sincère. L'auteur a un talent pour décrire notre société qui mise tout sur la performance, on est qui, on est quoi, mais on est fou mais que se croit… L'écriture est fluide avec un sens de la formule, de belles phrases qui retiennent l'attention.
Un premier roman brillant que j'ai dévoré.
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Réussir, ça ne s'improvise pas. Claire l'a bien compris et a mis toutes les chances de son côté : diplômée de l'Ecole, en couple avec un parisien trader, cadre supérieure chez Nutribel, toute sa vie tourne autour de sa réussite. Jusqu'au jour où elle ne réussit plus, où elle se retrouve placardisée, abandonnée par sa hiérarchie, payée à ne rien faire. Plus d'accomplissement par le travail, plus rien à dire à ses amis obsédés par la réussite, c'est la disgrâce, et elle ne sait pas comment faire face, comme exister sans sa réussite professionnelle.

Bas les masques, regardons la vérité en face. Claire est une jeune cadre dynamique comme il en existe tant, ces personnes omnibulées par leur carrière et leur statut social, portée sur un piédestal par le monde de l'entreprise pour leur propension à sacrifier leur vie et leur santé à leur travail. Stéphanie Dupays dresse un portrait sans pitié de cette fausse méritocratie contemporaine basée sur le déni de soi et le conformisme aux codes pré-établis d'un monde corporatiste tout puissant. Plus encore, elle nous révèle habilement la main mise de l'entreprise sur nos vies, depuis notre vocabulaire repris des principes de gestion de projet au slogans marketing qui peuplent notre quotidien. Tout n'est qu'image, tout n'est que commerce, tout est faux et calculé.

A travers une sorte de conte contemporain caricatural, Stéphanie Dupays nous sert une vraie réflexion sur notre mode de vie, nous montrant, à travers le personnage de Juliette, qu'il est possible de choisir une vie différente, sans s'asservir aux principes du capitalisme. Claire a vingt-cinq ans, tout comme moi, et elle est déjà incapable de sortir de l'engrenage dans lequel elle a mis le doigt. Ce livre serait-il une invitation à faire le point sur mes propres choix de vie ? J'ai pris la liberté de le croire, et j'en suis sortie grandie.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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"Brillante", certes Claire l'est, on le lui dit, on le lui répète. Mais on sait bien aussi que tout ce qui brille n'est pas or et très vite son éclat va s'amatir.
En effet, cette trentenaire, venue de sa province tranquille et ennuyeuse pour s'épanouir sous les feux de la capitale, faire ses études dans une grande école de commerce, et rejoindre un grand groupe, a tout pour être heureuse. Elle a rencontré un homme à sa mesure, est reconnue de ses pairs et de ses supérieurs. En un mot, elle fait partie des happy few. Mais… un jour, un grain de sable… et la machine se grippe.
Ce premier roman de Stéphanie Dupays se lit très rapidement, un après-midi de grisaille m'a suffi.
J'ai aimé la forme : l'écriture, d'une grande simplicité est élégante et fluide, légère, sans ostentation, mais efficace et addictive, le rythme qui passe de la vivacité à la langueur en fonction des ressentis De Claire. J'ai aussi apprécié le fond grinçant, froid et implacable. On suit intensément par mots interposés la vie des cadres dans un grand groupe où règnent en maître rivalité, jalousies, compétition ("les cadres de Nutribel n'ont pas d'horaires… dans les faits, le surmoi est plus sévère que la pointeuse »). Pas de place pour l'intime, l'amitié, la vie de famille dans ce monde où on évince sans bruit, sans coups, à petite dose d'indifférence, d'ignorance, de déni. A la manière d'un thriller, nous assistons, médusés, par petites touches, à la descente aux enfers De Claire, cette bril-lan-te jeune femme qui croyait en son avenir.
Ouvrage captivant et réussi qui traite aussi en filigrane d'un sujet important : la notion de réussite.
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