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3,21

sur 239 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
On nous ment. On ne nous dit pas tout…
A chaque interview, Marc Dugain se défend de verser dans le complotisme. Non, son projet est d'éveiller les consciences face aux discours officiels, de ressusciter l'esprit critique et révéler des secrets appris auprès de ses fréquentations dans les milieux autorisés après des enquêtes en Espionie, ce pays de bonshommes en gabardine et parce qu'il a une tête sympa. Ses complots à lui, ils sont labellisés. Ce n'est pas de la compote de comploteur sur Twitter. Promis, juré craché sur la tombe de Lee Harvey Oswald. Il ne peut pas y avoir qu'un seul tireur, l'homme n'a pas marché sur la lune… En plus, il a le gêne barbouze, Marc Dugain, car papa et tonton étaient du métier. Il n'a pas le sang bleu, mais le sang-froid. C'est même écrit sur la quatrième de couverture, comme si le CV avait besoin d'une caution. Convaincus ? Moi non plus.
Si j'avais adoré « La malédiction d'Edgar » et apprécié la « trilogie de l'Emprise », j'avais été beaucoup moins emballé par ses derniers romans, que ce soit « Ils vont tuer Robert Kennedy » ou « Transparence » et « Paysages Trompeurs » rejoint le rayon des déceptions.
Je n'ai rien à dire sur le rythme et l'action de ce roman d'espionnage. Un personnage de John le Carré aurait fait un infarctus à la troisième page. Trop de sport.
Une opération de sauvetage en Somalie tourne au fiasco avec un seul survivant, un agent du renseignement qui doit se faire oublier et qui se fait aider par un ami producteur de documentaires spécialisé dans la révélation de scandales d'état pour s'assurer une clandestinité dorée. La ressemblance de ce dernier avec l'auteur est un pur hasard. Une psychologue pas si Mossad, pardon maussade, fait du duo un trio d'agents triples. Tout ce petit monde va jouer au grand jeu du qui manipule qui, dada que les espions partagent avec les ostéos. Ils vont se lancer dans une affaire visant à délester des narcotrafiquants colombiens de leurs économies pour empêcher la réélection de Trump avec un plan digne d'un Mission Impossible un peu discount. Vous avez dit fumeux ? Oui, méga smog.
Les ficelles de l'histoire sont aussi épaisses que du fil dentaire de Mammouths mais j'aurais pu me laisser distraire par l'efficacité du récit si l'ambition de l'auteur avait été d'offrir un roman d'espionnage vitaminé. Je n'ai rien contre un bon James Bond. Mais ici, les élucubrations géopolitiques remplacent l'humour. C'est dommage car la naïveté des personnages, un comble pour des espions, aurait été un bon prétexte pour apporter un peu de second degré… si elle avait été volontaire.
Et si ce roman était en fait une diversion, un nanar destiné à transmettre un message secret à quelques initiés ? Oui, tellement mauvais que c'est forcément un coup de la CIA. Ouh, là, c'est contagieux. J'arrête.
Dugain à moudre ! Désolé.
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Tour à tour roman noir, feuilleton d'espionnage, polar, chronique géopolitique, manifeste militant, Paysages trompeurs induit une lecture dynamique, plutôt captivante, à condition d'aimer les imbroglios. L'ouvrage se compose d'intrigues successives accrocheuses, qu'il vous reviendra de remettre dans l'ordre chronologique, car l'auteur joue facilement du retour en arrière. Les personnages, dont vous ne saurez pas s'ils sont loyaux ou fourbes, sincères ou manipulateurs, ne cessent de dévoiler des activités obscures inattendues. Chacun des courts chapitres incite à s'engager dans le suivant et pour ma part, je ne me suis jamais ennuyé.

Pourtant, sitôt la dernière page tournée, je me suis trouvé dans l'incapacité d'exprimer une perception globale de l'ouvrage, de le qualifier, comme si la matière qui le constitue s'avérait évanescente. Curieux comme ressenti ! Il faut dire qu'il est largement question d'agents plus ou moins secrets. Et après tout, agir vite, puis disparaître et se faire oublier, c'est le quotidien des soldats de l'ombre.

Le narrateur est un producteur de films documentaires, ou plus précisément de reportages d'investigations sur des sujets sulfureux. Sa sécurité personnelle ayant été mise à mal, il a évolué au fil du temps et à son corps défendant, pour se retrouver dans un rôle d'agent clandestin de renseignement. Il est une proie naïve pour ses partenaires, plus expérimentés, ce qui ne l'empêche pas de rester droit dans ses bottes et engagé dans les croisades écologiques d'aujourd'hui. Ses convictions et ses valeurs l'entraînent ensuite vers le braquage audacieux et sanglant d'un transport d'argent sale à blanchir. Une bifurcation curieuse ! Enfin, si c'est pour la bonne cause…

L'auteur, Marc Dugain, est un romancier et réalisateur à succès. Il a toujours été fasciné par les mondes parallèles. Plusieurs de ses ouvrages font suite à des enquêtes sur les services secrets américains et russes. Il est un observateur critique de la sphère politique nationale et de la géopolitique à l'échelle mondiale. Il semble aujourd'hui très sensibilisé par les sujets d'urgence écologique.

Dans Paysages trompeurs, les personnages principaux, femmes et hommes, bourlinguent entre Paris et la Bretagne, atterrissent un peu partout en Afrique, pour finir au Groenland. L'auteur évoque des terres largement abîmées par l'agriculture intensive, le développement industriel et le consumérisme de masse. Même lorsqu'ils paraissent préservés, les paysages dissimuleraient une nature pervertie par les pollutions et les traitements inappropriés. Une apparence trompeuse, donc.

Les apparences sont toujours trompeuses. Par la plume du narrateur, Marc Dugain emmène son lecteur dans une réalité forcément trompeuse, car ce que le bon peuple — vous et moi ! — prendrait pour la réalité ne serait justement pas la réalité. Marc Twain, Philip Roth et d'autres avaient bien prévenu que la réalité dépassait la fiction. Marc Dugain va plus loin en plaçant en exergue de son roman une phrase de Goethe : « les gens n'ont pas assez d'imagination pour imaginer le réel ».

En dépit des aventures dans lesquelles il est embarqué, ou peut-être grâce à elles, le narrateur voudrait lutter contre l'absurdité de la condition humaine, à commencer par la sienne propre, en cherchant à être utile. Mais peut-on devenir utile à l'humanité, tout en se précipitant pour rendre des services illicites à ses proches ? Et l'intimité est-elle une option jouable, alors que la méfiance s'impose, que la trahison est monnaie courante ?

Le narrateur rêve de circonstances qui permettraient de s'opposer avec détermination aux processus de destruction planétaire, de spoliation collective et de manipulation des esprits, menés par des milliardaires prédateurs, des oligarques et des profiteurs, présents au sein de la démocratie financière américaine, de la kleptocratie russe, sans oublier les dictatures militaires, celles des mollahs et celles des cartels. Une lutte qui impliquerait de démystifier les fictions servies aux peuples, tenues pour vérité, afin de préserver les inepties commises par intérêt personnel ou par lâcheté… Reste que la démocratie libérale est l'oeuvre historique de la nature humaine. Elle montre ses limites, mais on ne lui connaît pas d'alternative.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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« J'y étais, je sais de quoi je parle ! » L'argument d'autorité de ce genre, ou ses multiples variations dont ne nous font pas grâce les consultants de CNews, a toujours contrarié mes tendances anarchoïdes à me méfier, précisément, dès lors qu'une autorité, fût-elle morale ou bien gainée de cuir et de résilles, se manifeste.
Marc Dugain est donc « issu d'une famille liée au renseignement » et visionnaire puisqu'il a écrit « un livre prémonitoire sur Poutine. » le pauvre lecteur qui ne possède guère que « Strike Back », « Le bureau des légendes » et « Homeland » comme référence sur l'espionnage contemporain est donc prié de faire confiance à Marc Dugain. La ressemblance avec les séries citées précédemment est renforcée par la multiplicité des théâtres d'opération, de la Somalie au Groenland en passant par le Maroc et Paris, la résistance des agents spéciaux aux variations de températures et d'hygrométrie forçant l'admiration. J'ai pu noter également que les espionnes échappaient hélas à la vague Me too. Leur engagement professionnel semble impliquer de ne pas connaître une sexualité consentie, y compris celles recrutées par le Mossad, le bien mal nommé, puisque ce service met un point d'honneur à concurrencer Victoria's Secret dans le choix de ses égéries. Et j'ai ri ? Bien, non, justement, tout dans « Paysages trompeurs » est désespérément premier degré. Où êtes-vous ironie de Bond, délire d'OSS, malice de Trévanian ? C'est ainsi ! J'aime le décalage dès qu'il est question de barbouzeries. L'agent fatigué qui réalise qu'il n'est qu'un pion alorsqu'il qui possède un petit coeur avec une fleur bleue contondante, ce n'est pas vraiment ma came.
Pourquoi 3 étoiles, dès lors ? Il faut être méfiant : mon cousin Martial a travaillé pour des officines, je sais donc de quoi je parle ! le cousin parait bien planqué en Creuse, derrière ses double-foyer et sa Gitane Maïs mais il est toujours informé : Guéret, nid d'espions, un vrai cagibi pour KGB ! Il m'a assuré que les Russes ont mis au point un logiciel qui permet de repérer les éléments subversifs : de l'IA survitaminée pas de l'histoire d'O, comme Cédric. Et puis, vous aviez remarqué que Babélio, c'est l'anagramme d'OBILEBA ? Vous suivez ? Voyons ! le nom de l'opération secrète menée par la Stasi, qui prévoyait d'instituer en Andorre une République populaire et d'en confier la présidence à Georges Marchais… Je vous fais peur ? Alors, surtout ne lisez pas ce livre car vous ne trouveriez plus le sommeil…
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D'un côté, Ben, l'ami du narrateur, disparaît lors d'une mission de forces spéciales dont il a la charge, et qui se termine en catastrophe.
De l'autre, deux collaborateurs du même narrateur sont assassinés dans des circonstances plus ou moins troubles lors d'une enquête qu'ils menaient.
L'auteur fait converger les deux affaires en les assaisonnant à la sauce géopolitique : derrière tout cela il y a les services secrets du Maroc, de l'Iran, des États-Unis, de la France et surtout le Mossad, sans oublier une bande de narcos, qui tous se livrent bataille à coup de dollars et de femmes fatales qui « tamponnent » - je ne connaissais pas le terme, mais pourquoi aurais-je été « tamponné », simple lecteur que je suis, bien inoffensif dans mon coin ?
Les considérations géopolitiques de Marc Dugain ne sont pas sans intérêt, encore que je sois encore sous la surprise d'avoir lu ici que pour Nétanyahou, Trump était quelqu'un à combattre et non un copain. Il faudra m'expliquer.
Quant à l'intrigue, elle est menée sobrement et avec vivacité, mais sur le fond elle se limite à « qui est derrière qui ?, qui tire les ficelles ? ». Classique !
J'ai lu bien mieux chez Marc Dugain.
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Le narrateur de ce roman qui se déroule de nos jours est un producteur de documentaires géopolitiques, surveillé par différents services secrets.
Ben, agent du renseignement français, participe au sauvetage d'otages en Somalie, sauvetage qui tourne au fiasco par sa faute. Se faisant passer pour mort il va contacter le narrateur pour lui demander de l'aide. Et celui-ci va l'envoyer à Casablanca, au Maroc. Quelques temps auparavant, deux touristes belges ont été assassinés au Maroc et les deux journalistes, collaborateurs du narrateur, qui enquêtaient sur ces meurtres, ont été tués dans des circonstances étranges.
Dans cette histoire alambiquée, Ben, le narrateur et Lévia, psychologue Israélienne, ancienne agente du Mossad, vont passer de la Somalie, à Paris, Casablanca, Marrakech et Nuuk, en compagnie des services secrets français, des narcotrafiquants, des Pasdarans iraniens. Qui espionne et manipule qui et pourquoi ? Pourquoi les services de renseignements et des gouvernements Russes, Chinois, Iraniens, Américains, s'allient-ils ? Quels sont leurs objectifs : faire tomber la France, faciliter la réelection de Trump
Les trois héros vont se "tamponner" les uns les autres, voler les 100 millions de narcotrafiquants (trop facile !), s'enfuir au Groenland, se trahir.
C'est compliqué à suivre, sauf peut-être pour ceux qui adorent les récits d'espionnage, et qui sont bien informés sur tous les conflits internationaux, les alliances connues ou secrètes.
J'ai eu plusieurs fois envie d'abandonner ce roman trop compliqué pour moi.
Lien : https://www.unebonnenouvelle..
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Parce que je suis un peu paresseux, je me permets simplement de renvoyer cette critique à celle de ODP31. ODP31 a retranscrit exactement ce que j'ai ressenti avec ce bouquin.
Je voudrais juste ajouter que Marc Dugain dirigeant la collection " ESPIONNAGE Gallimard " j'aurai intérêt à ne pas me tromper en achetant un livre de "ses" choix.
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En préambule de son quinzième roman, Marc Dugain nous avertit que ce livre est inspiré de faits réels, qui pour certains, ont pris une autre direction. La lecture à peine lancée, l'on comprend donc vite que l'intrigue est basée sur des faux semblants, des "paysages trompeurs", des retournements de situation où ce que l'on tient pour acquis ne l'est pas longtemps.
Donc "il y a des choses derrière les choses"...Cette citation de Prévert perdue autour de la centième page, elle-même issue d'un dialogue du film du "Quai des brumes" nous rend bien compte de l'atmosphère de ce bon roman d'espionnage.
Je ne résumerai alors pas l'intrigue au risque d'embrouiller le lecteur de cette humble critique et lui laisserai le soin de s'embarquer dans cette histoire d'espionnage, de contre-espionnage, d'agents de renseignements et d'opérations spéciales. Celui qui cherche un bon moment de détente y trouvera son compte et, comme je l'ai fait, le moyen de remplir une bonne nuit d'insomnie.
En bon lecteur de Dugain, parfois critique (la preuve), que je suis, j'ai encoré apprécié un certain talent pour développer une bonne intrigue autour de sujets politiques (cf.trilogie de l'Emprise, ses romans sur les Kennedy) ou géo-politiques (une exécution ordinaire).
On se demandera quand même, comme l'éditeur le précise sur la quatrième de couverture, si le fait d'être "issu d'une famille liée au renseignement" (son père était coopérant en Afrique) lui confère ce talent...?
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Petite déception que ce roman d'espionnage de Marc Dugain : Paysages trompeurs.
Si l'on était méchant, on dirait que le bouquin porte bien son titre !
Ça commence pourtant plutôt bien, façon cinéma américain, avec une opération commando foireuse en Afrique.
La prose est plutôt soignée, élégante et classique, façon John le Carré.
Le héros, une sorte d'espion malgré lui, est assez bien dessiné (mais ce sera le seul personnage à bénéficier de ce traitement) avec un passé que l'on découvre peu à peu avec sa part d'ombre.
Mais hélas, après quelques tentatives de racolage à la mode (Monsanto, Cambridge Analytica, ...), l'intrigue vire bientôt au roman photo avec une belle espionne israélienne au coeur grand comme celui de Marianne pour son Robin des Bois.
Dommage.
Pour celles et ceux qui aiment les belles espionnes.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
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Une opération en Somalie des services secrets tourne à la catastrophe, une disparition mystérieuse de deux journalistes et nous voilà embarqués dans une intrigue à fonds multiples, au coeur de laquelle le mensonge d'Etat et la manipulation occupent une place de choix.
Une course poursuite haletante nous mène à travers toute la planète et c'est passionnant.
Un bémol toutefois, sans être du tout une spécialiste de la question, il me semble que nombreuses situations sont improbables et se réduisent qu'à un simple exercice littéraire dont on devine assez vite les ficelles.
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En montagne, il est impossible de rester sur les sommets, sauf à vouloir finir congelé. Il en va peut-être de même des écrivains. Marc Dugain a longtemps tutoyé les sommets dans ses ouvrages qui traitent de sujets extrêmement divers, raison de mon admiration pour cet écrivain. Dans Paysages trompeurs, on ne peut pas dire que Marc Dugain soit au meilleur de sa forme, qui sait pourtant y insuffler des réflexions inspirées sur la marche du monde. Vox populi, vox Dei : les lecteur de Babelio ne s'y sont pas trompés en infligeant la note moyenne de 3,2 (à l'heure de cette critique) à ce roman de Marc Dugain. Pas inoubliable. C'est distrayant, il y a toujours ce talent de plume d'un écrivain doué d'une vraie pensée, mais ce roman a un je-ne-sais-quoi de bâclé et cède à la facilité d'un rocambolesque laissant le lecteur sur sa faim. Vite lu, sans doute assez vite oublié. Amis lecteurs, on peut s'abstenir sauf à nourrir quelque remord à n'avoir pas lu tout Marc Dugain. Disons pour finir que comparé à la trilogie politique L'emprise, ce dernier roman fait pâle figure.
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