Un classique du Vietnam, un long poème du début du XIX, mettant en scène une héroïne, Kiêu, dont le destin va être d'être ballottée au gré de rebondissements rocambolesques, en utilisant cet adjectif je dénature complètement cet ouvrage dont la poésie délicate s'émaille de nombreuses références et images appartenant à l'Orient. Kiêu, jeune fille d'une grande beauté maniant le pinceau, la guitare et les vers à la perfection, va devoir se vendre pour sauver son père et devient "une jeune fille aux entrailles déchirées" et ainsi, comme courtisane, va tomber aux mains de maquerelles, d'époux véreux, d'un chef de clan, tenter de se suicider. Kiêu garde au fond d'elle-même un trésor précieux, la promesse se s'unir à Kim, celui qu'elle aime, mais son parcours violent la rendra différente au moment des retrouvailles. Ce qui fait la beauté du récit c'est la délicatesse de sa poésie :"Aussitôt livrée, aussitôt revendue. Nuage errant, lentilles d'eau, en quels endroits n'aura-t-elle pas vagabondé ?"
Certes, la lecture nécessite les nombreuses notes qui l'accompagnent mais on est vite emporté, malgré cet univers très loin de l'Occident, par cette héroïne forte et lucide victime de sa beauté et de ses talents.
Commenter  J’apprécie         32
J'ai eu un peu de mal a me faire avec le style roman versifié. Mais au bout d'un moment, j'ai pris plaisir a lire ce livre. Une histoire pas très rose, mais très intéressante. On suit les aventures de Kieu, une jeune femme forte. On découvre aussi le Vietnam et ses paysages à couper le souffle.
Commenter  J’apprécie         40
Plus profonde devint la rêverie de son âme, plus incertaine son attitude, dans le silence figée. Plus sombres devinrent ses traits de fleurs : sa douleur s’épanchent intarissable, ses larmes coulèrent sans arrêt.
Dans mon rustique langage, j'ai aligné ce récit tout au long. Puisse-t-il quand même distraire le lecteur, ne fût-ce que le laps d'une veille ou deux !
Considérons que toute chose ici-bas découle de la volonté du ciel.
Un mince croissant de lune, posé en travers du ciel, jetait, par la fenêtre, son regard oblique
Fleurs et parfums avivaient le rose éclat de sa beauté. Au bout des sourcils, au coin des yeux, l'amour attisait sa flamme. Déjà, les flots de l'amour semblaient faire chavirer le jeune homme. Déjà, dans sa tendresse, perçait une certaine licence.