J`ai voulu essayer une forme différente dans Toni. L`Eveil était un roman choral qui laissait entendre les voix des deux personnages, avec beaucoup de dialogues qui apparentaient le roman au genre du théâtre, de la tragédie. Il y avait un jeu avec la temporalité éclatée, les multiples retours en arrière et emboîtements. Toni se déroule au contraire de manière linéaire. Ce roman a trait au Bildungsroman où on suit le héros dans sa quête, à travers des aventures qui le font grandir. La forme est plus sage mais le fond n`en reste pas moins bouillonnant, je crois. De L`Eveil à Toni, j`ai donc voulu essayer une forme romanesque différente. On trouve cependant beaucoup de thèmes communs aux deux livres.
Non, mais un encouragement supplémentaire !
Je crois que le Castel d`A** symbolise le lieu de l`enfance rêvée et perdue. C`est l`endroit où Toni faisait des jeux avec son cousin Ezra, le lieu où il était aimé sans condition, où sa mère l`accompagnait encore. C`est sans doute pour cette raison là que le Castel reste mystérieux, il est perdu dans la campagne allemande comme il l`est dans les souvenirs de Toni. Il est lointain, idyllique, tout comme son enfance.
Ce personnage s`est construit tout seul, d`une manière évidente. Il a sans doute évolué avec mes souvenirs et les rencontres que j`ai faites, mais il a toujours été lui-même, toujours été là. Maintenant, quand je parle de mon livre ou en entend parler, il me semble entendre des nouvelles de Toni de quelqu`un de réel, que l`on a connu. C`est un personnage fantastique, à la fois fabuleux et détestable, qui traverse des événements, des crises, essaie de se relever, avec le poids de son imagination sur son dos… On voudrait l`aider, on ne peut pas, on voudrait l`abandonner alors, on ne peut pas non plus.
Une grande partie de mon roman se déroule dans l`ambiance underground des nuits berlinoises pour deux raisons. La première, c`est que j`ai un attachement particulier pour ces lieux et ces nuits qui ont été mythiques dans l`histoire de Berlin mais aussi dans l`histoire de la musique et de la fête. La deuxième, c`est que mon roman porte sur la confusion entre l`imagination et la réalité, l`enfance et l`âge adulte. Mon personnage, Toni, est à cheval entre les deux. Or, ces nuits berlinoises me semblent assez représentatives de cette faille : entre la nuit et le jour, entre la vie active et la vie nocturne, c`est un espace d`inventions et de perdition. C`était l`espace idéal pour faire grandir mon histoire, mon personnage et son fameux Palais.
Effectivement, il y a un peu du Berghain mais aussi un peu du Sisyphos, du Tresor, du Griessmühle, du About Blank… Tous ces clubs berlinois qui ont attiré les gens pour diverses raisons. le Palais du Rire et de la Joie (dont il est question dans mon roman) reprend les codes de ces clubs là, en jouant avec d`autres codes littéraires : on y retrouve un peu du monde de Peter Pan, un peu du monde d`Augustin Meaulnes…
Toni est un roman sur l`amitié et la vie en groupe. Je pense alors à Sa Majesté des mouches de William Golding ou bien La ferme des animaux d`George Orwell. C`est un livre sur la fête aussi. J`y fais référence à Gargantua de François Rabelais, aux Paradis artificiels de Charles Baudelaire, à Opium de Jean Cocteau ou encore Les Souterrains de Jack Kerouac. Enfin, c`est un roman de formation que David Copperfield de Charles Dickens ou encore L`adolescent de Fiodor Dostoïevski et Demian de Hermann Hesse m`ont inspirée.
Je ne pense pas qu`un seul livre soit à l`origine de mon envie d`écrire, mais au contraire l`accumulation de beaucoup de livres — de toutes mes lectures. S`il fallait n`en choisir qu`un, je dirais cependant L`Odyssée de Homère, car c`est là que tout commence, non ?
Franz Kafka, par sa proximité troublante.
Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline. Je l`ai lu très jeune et je me souviens avoir fait un véritable voyage…
L`Automne à Pékin de Boris Vian, avec Trouble dans les Andains, Elles se rendent pas compte ou encore Et on tuera tous les affreux. Des poèmes musicaux à lire et relire.
Je ne ressens pas ce genre de honte, mais j`ai l`envie de commencer très bientôt La Montagne magique de Thomas Mann.
Dingo de Octave Mirbeau, l`histoire d`un chien ! Ou bien, plus récemment, 33 révolutions de Canek Sanchez Guevara, un roman mélodieux sur Cuba.
Les réputations ne sont que des opinions. Les miennes même changent d`un moment à l`autre ! Certains classiques, quand je les lis, ne me plaisent pas du tout. Mais il suffit de les reprendre quelques années plus tard, et soudain ils font écho… Je préfère ne pas arrêter d`avis.
J`en ai des carnets entiers. J`apprends beaucoup de poèmes par cœur aussi (Gérard de Nerval, Stéphane Mallarmé, Jean de Sponde, Pierre de Ronsard, Jose Maria de Heredia…)
Je lis les contes et nouvelles surréalistes d`un auteur argentin, Julio Cortazar.
Comment surmonter une rupture amoureuse ? L'autrice Line Papin raconte la reconstruction de soi après l'amour et évoque un remède : l'écriture. Retrouvez l'intégralité de l'émission par ici : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-book-club/quand-l-amour-s-eteint-8272762 #bookclubculture #litterature #amour _____________ Retrouvez-nous sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture Et abonnez-vous à la newsletter Culture Prime : https://www.cultureprime.fr/
Si c'est un homme