Cela faisait longtemps que les fameux albums de Corto Maltese de
Hugo Pratt m'intriguaient, mais c'est la reprise de la série à l'occasion du numéro 13 qui m'a été gentiment offerte.
Dans Sous le soleil de minuit, les deux auteurs espagnols,
Juan Diaz Canales (surtout connu pour la série Blacksad) et
Ruben Pellejero (beaucoup de collaborations avec
Jorge Zentner, déjà chez Casterman), reprennent les rênes de la série Corto Maltese pour tenter de faire revenir ce personnage mythique, après plus de vingt d'absence. Qu'il ait pris quelques rides ou non n'est pas la question, car à le découvrir ainsi il semble éternel.
Pourtant, de mon humble avis de néophyte sur ce personnage, qu'il semble pauvre finalement. Ok, il connaît du monde partout sur la planète, puisqu'il débute cette aventure aux côtés de Raspoutine et veut la terminer près de
Jack London. Ok, il voit du pays, puisqu'il parcourt dans ce volume une bonne partie des régions septentrionales de l'Amérique du Nord. Mais franchement, que peut-on bien retenir de cet opus ? À part que ce cher Corto se met en route pour remettre une lettre de son ami London à un « amour de jeunesse », nous ne pouvons pas tellement dire que les péripéties sont inoubliables. le lecteur a l'occasion de se perdre dans des détails inconséquents et qui détruisent plutôt le bon enchaînement des rares événements qui arrivent sur la route du héros. Contrairement à ses écrits précédents, Jean
Diaz Canales s'est un peu perdu dans tous les éléments qu'il a voulu insérer ici.
Dans sa traversée du Grand Nord, dans les vastes étendues d'un blanc éclatant, nous aurions pu nous attendre à de grands et beaux paysages. Là encore, la déception est présente. Je comprends tout à fait que
Ruben Pellejero ait fait du mieux qu'il pût pour coller à l'atmosphère de ce personnage culte, et autant cela s'apprécie concernant le rendu réaliste des personnages, autant le lecteur y perd quand même beaucoup dès qu'on s'intéresse à l'arrière-plan des cases. le fond graphique fait croire que nous sommes dans une aventure fade, sans saveur, c'est dommage.
Pas mal de déception de ma part, donc, sur ce treizième tome de Corto Maltese censé assurer la relève du regretté
Hugo Pratt…