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3,47

sur 103 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Hugo Pratt n'est plus depuis 1995.
Corto, devenu orphelin, réapparait aujourd'hui, après plus de 20 ans d'absence, sous les traits de Ruben Pellejo, porté par la verve de Juan Diaz Canales, dialoguiste de Blacksad, s'cusez du peu.
Niveau graphisme, rien à redire. Pellejo, sans faire dans le plagiat éhonté, y va de sa patte tout en conservant l'essence même du personnage. Le lecteur s'y retrouve rapidement et l'en remercie.
Non, là où le bât blesse, et je crois qu'Arletty a eu le même ressenti, c'est cette atmosphère à la fois mystérieuse et onirique habituellement si palpable et qui fait grandement défaut dans ce 13e opus. La faute à ce vilain chiffre peut-être, allez savoir.

Corto va voyager, beaucoup, trop.
Corto va rencontrer moult personnages aussitôt disparus auxquels il sera donc difficile de s'attacher, de par le fait.
Comme une impression de surenchère. L'envie de bien faire en compilant sans qu'il s'en dégage l'âme si particulière de ce personnage devenu culte.
Enfiler la redingote de Corto Maltese, c'est prendre le risque de nager dedans.
L'effort est plus que louable, le rendu un peu plus discutable.
Un 14e album permettrait peut-être quelques ajustements...
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Cette reprise est tout autant attendue que redoutée. Toucher à Corto ? Toucher à Pratt ? Mais Pratt voualit que Corto lui survive. C'est donc avec sa bénédiction tacite que ce livre paraît.
Les auteurs ont bien révisé leur Corto. Mieux, ils ont compris Corto et leur reprise n'a pas à rougir de la comparaison. Mon Corto est un peu rouillé, mais dans la structure, dans les thèmes, dans les personnages, on retrouve ce qui faisait la patte de Pratt. le dessin erre parfois un peu lorsqu'il s'agit de représenter des trognes ou des décors que Pratt n'a a jamais touché, mais Pellejero s'en sort avec les honneurs. Mais en refermant le livre, je reste partagé. le livre est respectueux, globalement réussi, mais manque indéniablement de cet art de la rêverie de Pratt. Hugo Pratt était aussi un magicien du temps et des silences. Cette dimension-là, Pellejero et Díaz Canales n'ont pas réussi à la retranscrire. Leur histoire avance mais ne respire pas. Ne soupire pas, comme Pratt pouvait le faire. Cela peut sembler anecdotique, mais c'est dans ce genre de détail que Pratt faisait montre de tout son talent. C'est donc aussi ce qui rend cette reprise un peu décevante.
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20 ans après la mort de son créateur Hugo Pratt, Corto Maltèse revient pour de nouveaux voyages. A la plume Juan Diaz Canales et Ruben Pellejero ont la lourde tache de reprendre un flambeau dont encore personne n'avais osé se saisir. D'un côté ils ont bien du courage car désormais notre beau marin ténébreux est entouré d'une telle aura qu'il est bien dur de le faire revivre et d'y incorporer ses choix envers et contre les fans qui les attendent au tournant!
Allez les nouveaux auteurs s'en sont sortis honorablement.

Porteur d'un message de son ami Jack London pour un amour de jeunesse, Corto Maltèse va traverser les étendues froides du canada.
Malgré un titre et un résumé de 4e de couverture accrocheur, le voyage n'a pourtant pas été aussi palpitant qu'attendu. le récit est souvent un peu décousu avec un manque de linéarité entre certains passages. Tellement qu'une fois j'ai cru que j'avais loupé des cases et je suis revenu en arrière. mais non, aux lecteurs de comprendre les ellipses.
Il y a pas mal de personnages secondaires. Tous ont un potentiel intéressant seulement voilà, on n'a pas le temps d'approfondir. Cela a un coté très frustrant. J'ai trouvé que les auteurs ne rentraient pas assez dans le détail, ils restaient assez superficiels. C'est un peu dommage.

Niveau dessins rien à dire. Les anciens comme les nouveaux lecteurs de Corto Maltèse devraient se retrouver.
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Cette BD me laisse un goût étrange. L'histoire est épique, fait voyager, le héros toujours aussi taciturne, mystérieux, genre beau ténébreux, le dessin est réhaussé de coups de pinceaux, mais...
Ce qui fait la force d'Hugo Pratt c'est l'aspect "carnet de voyage" de ses vignettes, pris sur le vif, et là, hormis quelques belles vignettes comme l'attaque d' l'ours polaire, on a plus l'impression que c'est fait "à la manière de", dans le style imitation, travaillé pour être le plus juste possible, les coups de pinceaux semblent systématiques pour reproduire la patte d'Hugo Pratt, et semblent rajoutés après coup, les arrières plans trop fouillés et même les contours des vignettes trop propres.
Malgré ce défaut, l'histoire est plaisante, dans l'esprit de la série, mais je n'y ai pas trouvé ce qui me touche chez Pratt, ce côté "instantané" du dessin.
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Je suis fan de BD mais je ne connais pas bien ni l’œuvre d’Hugo Pratt ni celle de son héros Corto Maltese. J’ai acheté ce dernier opus justement parce qu’il constitue la reprise, vingt années après, d’un mythe : celui du marin nonchalant adepte de l’ « understatement », à l’aise partout – et surtout là où ça châtaigne – et, finalement, nulle part. Ses vraies attaches sont auprès de ses acolytes, même les plus insupportables comme Raspoutine, de ses amis écrivains, au gré de ses rencontres. Et la résurrection des personnages de bande dessinée m’intéresse, à la fois pour son côté « tiroir-caisse » mais aussi son aspect très souvent « casse-gueule ».

Ce 13ème épisode nous ramène à l’année 1915. Tandis que l’Europe s’écharpe, Corto se retrouve dans le pays de Croc-Blanc, inspiré par son ami Jack London, parcourant les neiges de l’Alaska parmi les Irlandais et les Inuits, à la poursuite d’un trésor dont, finalement, il refusera le bénéfice. Une façon de remplir une zone géographique jusqu’ici non « couverte » par l’activité aussi violente que détachée du marin né à Malte d’une maman cartomancienne – juste évoquée ici - qui arbore la même élégante silhouette ciselée d’ombres tranchées, de pays en pays et d’année en année.

Je ne prétends pas juger de la fidélité de cet opus à la tradition prattienne, car je l’ai lu comme si c’était ma première fois. En réalité, j'avais seulement apprécié, et il y a trop longtemps, « La maison dorée de Samarkand », dont je gardais le souvenir très vif du personnage d’Enver Pacha. Dans cette histoire-ci, découpée en courtes scènes un rien abruptes, je trouve le graphisme plutôt réussi, le scénario hardi, les protagonistes foisonnants, les répliques bien senties.

En revanche, je n’apprécie pas trop la dégoulinade de bons sentiments si peu en accord avec l’esprit qui régnait à cette époque, même si le personnage de l’Esquimau lecteur assidu de Robespierre m’a bien amusée.

Bref, un bilan plutôt favorable pour ce travail d’interprétation fidèle aux codes du genre. Et qui me donne l'envie de décliner un de ces jours les albums authentiques.

Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Mon avis sur ce tome est confus. Je l'ai depuis qu'il est sorti. Je l'ai lu plusieurs fois. Je reste perplexe.
Ça n'est pas toujours facile de reprendre le travail d'un maître. Pour certains ça a été cotastrophique, pour d'autre c'est bien passé (les nouveaux Astérix sont nettement meilleurs que les derniers trucs pondus par Uderzo en solo).
Ici, on se trouve entre deux. J'aime Corto, j'aime Pratt. Ce dernier avait dit que son personnage devait lui survivre. Il voulait que d'autres continuent. Il a fallut un vingtaine pour que ça arrive. Comme pour beaucoup d'autres trucs, Corto est donc revenu (j'ai parfois l'impression que nous vivons dans la Nostalgie).
Les dessins sont conformes, je ne critique. L'histoire elle-même, pleine de références et de folies, pourrait être l'oeuvre de Pratt.
Pourtant, il y a un problème. Ça ne fonctionne pas bien.
Je n'aurais pas fait mieux.
Il manque quelque chose dans l'alchimie du bouquin. Ma première idée est que ça va trop vite. L'histoire court, alors qu'elle devrait être ralentie par la neige. Les références sont trop appuyées, elles vont dans toutes les directions.
Il manque de la quiétude et c'est dérangeant parce que, précisément, dans le grand nord, c'est d la quiétude qu nous attendions.
Ceci étant dit, l'histoire n'est pas mauvaise. Elle n'est juste pas au niveau d'un Corto.
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Tous les fans de Corto ont certainement une idée de ce que devait être Corto après Pratt, ou même s'il devait y avoir un Corto après Pratt.
Il est donc évidemment impossible de satisfaire tout le monde.

Quoi qu'il en soit pour moi le constat est sans appel : la lecture de Sous le soleil de Minuit n'est pas désagréable, le dessin est plutôt fidèle, et l'héritage de Corto est plutôt respecté... Malheureusement une foule de détails sonnent faux et le bilan est très mitigé...
Quelques exemples :
- LE RYTHME : les albums de Pratt sont plutôt lents avec quelques accélérations brutales (courses poursuites...) et longs (200 à 300 pages pour certains). Ici, le tout est liquidé (je n'ose pas dire bâclé car les auteurs ont quand même fait des efforts) en 80 pages. L'histoire n'a jamais d'espace pour respirer, s'étaler se perdre sur parfois plusieurs pages comme ce peut être le cas dans la Maison dorée de Samarkand ou la Ballade de la Mer salée. Sans oublier bien sûr les interminables digressions ne menant à rien, qui faisait tout le sel des aventures de Corto. Résultat : dans sous le soleil de Minuit, chaque case ou presque est utilitaire, les dialogues sont descriptifs et didactiques et on ne voit jamais les personnages se déplacer (page 31 : ils sont sur Melville Island, et page 32 ils sont revenus à la civilisation ; ou encore, quand ils se font récupérer par la police montée page 66, la page d'après ils sont à Dawson comme par magie).
- LES TEXTES : l'humour est très timide et quasiment absent et pourtant certains personnages avaient un beau potentiel (l'inuit lecteur de Robespierre...). de plus beaucoup de répliques ou passages sonnent "politiquement correct" et pas très "Pratt", comme par exemple page 29 quand Corto reproche au docteur Clark d'être raciste. de nombreux passages m'ont paru convenus et pas très subtils (position antimilitariste de Corto...)
- LES PERSONNAGES : vu le faible nombre de pages, impossible de donner la moindre épaisseur aux personnages (à part encore une fois l'inuit lecteur de Robespierre, malheureusement sous-exploité dans le scénario). Même Jack London n'apparaît qu'à travers des souvenirs et n'est rien de plus qu'un prétexte pour les auteurs...

Ce n'est pas une lecture désagréable, le squelette (de l'histoire) aurait pu constituer une base tout à fait honorable pour un scénario de Pratt, mais il manque (autour du squelette) tout ce qui fait la magie de Corto : l'humour, la poésie, un peu de désespoir, de la nostalgie et l'esprit des gentilhommes de fortune.

Heureusement, il reste quelques moments de grâce, page 14 quand Corto se demande si San Francisco a disparu ou la rencontre avec le marin aveugle à la dernière page...
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Nous sommes en 1915, en Europe la guerre fait rage, Corto est à San Francisco quand il reçoit une lettre de Jack London. Celui-ci se sent mourir et propose à Corto de lui donner un trésor qui se trouve dans sa cabane en Alaska.
Pour s'y rendre, Corto aidé d'un guide inuit va devoir déjouer de nombreux pièges pour y parvenir.

Je ne connais pas très bien l'univers de Corto Maltese aussi je ne peux pas comparer avec ceux d'Hugo Pratt. En revanche, j'ai toujours été fascinée par le personnage.
J'ai trouvé la lecture sympa même si parfois il y a des raccourcis qui auraient mérité plus de développement.
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L'adolescence est une époque propice à la fabrique de héros. Quand j'avais 16 ans les stars du lycée étaient Michael Jordan, Kurt Cobain, Tony Montana, James Hetfield et les indémodables Ché Guevara, Bob Marley ou Jim Morrison.

Si certains de ces personnages ont pu avoir une importance dans mon imaginaire, j'avais un autre héros qui symbolisait tout ce que j'aurais aimé être à l'âge adulte : un marin rebelle, aventurier, rêveur, érudit, romantique, bagarreur, humaniste, anarchiste, sans peur, poète, séducteur, incorruptible qui parcourut le globe terrestre au début du XXème siècle. Un gentilhomme de fortune, sans dieu ni maitre, qui se tailla la main adolescent afin d'agrandir sa ligne de chance : Corto Maltese.

J'ai adoré ce personnage dès notre première rencontre et j'ai lu et relu ses aventures avec passion pendant de nombreuses années. Puis Hugo Pratt est mort, je suis devenu adulte et nous nous sommes un peu éloignés… Ouvrir ce nouvel album était donc un moment chargé d'affects et de questionnements. Ayant perdu son créateur, il avait dû changer et moi, ayant gagné (ou perdu) quinze ans de vie, probablement aussi.

Mais dès les premières cases, j'ai retrouvé l'univers et le trait qui m'étaient si familiers et j'ai, avec le plaisir que l'on prend à dévorer une madeleine de Proust, retrouvé mon vieil ami Corto, que même mon fils de deux ans connaît et réclame tous les jours !

Alors bien sûr, il est un peu différent, le trait du nouveau dessinateur, quoi que très proche de celui de Pratt. Il ne cherche pas à faire un travail de copiste proprement dit, mais garde, outre la proximité du trait, quelques-uns des grands codes graphiques de Pratt comme par exemple les personnages dans des décors vides ou le bruit des armes à feu en lettres-bulles gigantesques. Sur ce point, l'adaptation est très réussie. Pour ce qui est du récit, on retrouve aussi nombre de gimmicks Prattiens : l'importance des songes, quelques fragments poétiques, des personnages hauts en couleurs comme ce Robespierre esquimau (l'une des grandes trouvailles du récit), des répliques qui fusent, des soldats perdus dans une guerre absurde et complexe, Jack London, Raspoutine et le flegme inimitable de notre héros.

On retrouve tout cela et pourtant… Et pourtant, je n'ai pas été embarqué comme avant. Est-ce dû à mon âge ? A un album trop court à mon goût ? A l'absence des beaux dossiers introductifs plein de références historiques et de croquis du dessinateur ? Ou peut-être qu'à vouloir mettre un peu de tout ce qui constitue le bestiaire de Corto Maltese pour ne décevoir personne, il manque une véritable ligne directrice, un parti pris à cet album ? Dis autrement les références y sont et le travail est respectueux et fidèle, mais il lui manque quelque chose, un petit supplément d'âme pour dépasser le simple hommage.

Du bon travail donc, mais pas suffisamment creusé. Peut-être faudra-t-il pour le prochain épisode oser sortir de l'ombre de l'imposante statue du commandeur Hugo Pratt et tenter d'affirmer quelques partis pris forts ainsi que de laisser un peu plus de temps au récit pour s'installer et aux personnages pour exister ?

Je serai là dans tous les cas pour retrouver mon vieil ami, même si c'est dans vingt ans !
Lien : http://coincescheznous.unblo..
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Un plaisir de se replonger dans les aventures de Corto Maltese, bien que leur auteur ne soit pas le même !
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