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3,88

sur 314 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Contrairement à la majorité mais à l'instar de quelques uns, j'ai eu beaucoup de mal à lire ce livre jusqu'à la fin, et pourtant j'avais beaucoup aimé Tout pour plaire, du même auteur. Mais ce livre-là m'a profondément dérangée, et mise mal à l'aise. Certaines scènes (une particulièrement et ceux qui ont lu le livre devineront aisément !) sont à la limite du soutenable et j'avais cette désagréable impression de voyeurisme et je n'aime pas ça du tout. Mais surtout je n'ai ressenti aucune empathie envers les deux personnages principaux Haiko et Lars, et c'est tout le problème. Ils sont aussi antipathiques l'un que l'autre, impossible de s'y attacher. Et c'est vrai que l'on ne sait pas vraiment où on va dans ce roman, quel est le parti pris ? le djihad, le terrorisme ne sont qu'une toile de fond, et cela aussi m'a dérangée, comme si l'auteur avait voulu surfer sur la vague... un point c'est tout, et c'est dommage.
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Avant de lire ce polar, j’avais acheté et apprécié « Potens », un précédent thriller de l’auteur. Cependant, je n’ai pas retrouvé dans ces « Fauves » le même plaisir de lecture.

L’intrigue est plongée dans l’actualité : celle du terrorisme radical, de l’embrigadement de jeunes à la dérive pour les envoyer se faire tuer en Syrie, de menaces contre ceux qui s’y opposent. On perçoit l’angoisse devant les islamistes radicaux de Daesh et aussi, mais de façon nettement moins appuyée, l’action tout aussi exécrable de fanatiques catholiques intégristes.

L’héroïne est une jeune journaliste issue d’une famille influente. Elle a fondé une association dont l’objectif est d’intercepter des jeunes sur le point de partir combattre en Syrie, afin de les déconditionner (une référence à l’action de Dounia Bouzar ?… mais je ne sais pas si l'anthropologue appréciera la comparaison). Sur son chemin, des opposants bien décidés à l’empêcher d’agir, à la déconsidérer auprès de l’opinion. Très intrusive, Katia, la mère de Haïko – qui tient de Christine Ockrent et d’Anne Sainclair - est en réalité sa grand-mère. Elle a élevé Haïko, devenue orpheline dans des circonstances particulièrement dramatiques, et elle continue à veiller sur elle en lui imposant une équipe de gardes du corps après qu’une fatwa ait été prononcée contre elle.

L’avocat de la famille, lui, est une copie conforme de feu Jacques Vergès. L’autre fauve de l’histoire, Lars, me fait penser à un Jean-Claude Van Damme qui serait devenu à la fois intelligent, post-traumatisé après un séjour forcé chez les Talibans et accro aux combats sans limites comme aux amphétamines : un peu cliché tout de même …Tout ça fait penser à un livre écrit sur l’instant, dans l’actualité brûlante, pile poil après les attentats de janvier, en réaction à la violence et à la cruauté des guerres de religion modernes.

L’étude psychologique est au cœur de l’intrigue comme dans les autres romans d’Ingrid Desjours, mais on y traite aussi de l’immédiateté de l’information, de la prégnance des rumeurs propagées par les réseaux sociaux, de la manipulation des foules par les médias avides de scoops, des jeunes adolescents mal informés, exclus de la société et d’autant plus crédules, de la fragilité de la vérité … Très convenu, tout ça. La qualité de l’écriture rend toutefois le livre agréable à parcourir, c’est du beau travail qui relève d’une technique maîtrisée de production d’un «page turner». On s’immerge dans des scènes de violence réaliste parfaitement visualisées : traque implacable, combats de rue, torture, étreintes, viol … comme si vous y étiez. Cependant, beaucoup de petits cailloux semés çà et là au cours du récit ne trouvent pas de réponse évidente. On ferme le livre avec un goût d’inachevé, celui d’une tâche un peu bâclée …

Bref, je n’ai pas appris grand-chose de neuf à une telle lecture, mais d’autres comprendront peut-être mieux grâce à elle la crise sociale que nous vivons aujourd’hui. J’ai aimé découvrir l’auteur mais ne suis pas totalement convaincue de son dernier opus.

Je devrai donc en lire un autre …

Ouvrage critiqué dans le cadre de l'opération "Masse critique", merci à Babelio et à l'éditeur Robert Laffont.

Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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en plus des tristes échos de la réalité qui ont fait que j'ai eu du mal à vraiment rentrer dans l'histoire, je suis resté sur ma faim.
ce face à face entre 2 grands fauves,2 bêtes blessées s'essouffle assez rapidement quand il devient prévisible et il y a trop de mensonges et de manipulations auxquels on ne croit pas pour que ça marque vraiment.
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Même si j'ai apprécié de rencontrer l'auteure et que je remercie Babelio pour leur organisation, je reste partagée sur ce roman. D'une part, car je ne suis pas convaincue des méthodes radicales de certains protagonistes et d'autre part, car je trouve qu'il manque une pensée critique concernant les causes de l'embrigadement des jeunes. en effet, puisque je ne comprends pas tout des motivations des personnages, plongés dans l'action, tout est souvent biaisé par des drogues, ou l'égocentricité de certains, leur désir de médiatisation. Qu'en est-il des raisons qui les poussent à réellement agir ainsi au delà d'un traumatisme? Mystère...
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Le résumé ne m'emballait pas plus que ça, mais comme il s'agit d'une auteure que j'apprécie plutôt bien, j'ai quand même voulu tester.

Bien mal m'en a pris, car cette lecture ne m'a pas du tout intéressée.

Commençons par des personnages tous plus imbuvables les uns que les autres : Haiko est détestable, c'est une hystérique colérique, et sans scrupule, qui s'enflamme pour un oui ou pour un non, et dénuée de toute empathie. Malheureusement, les autres personnages ne sont pas mieux, enfermés dans une idéologie moralisatrice et bien-pensante, qui se sentent obliger de juger tout le monde, et leur mode de vie (non, plutôt "critiquer la décadence et les vices de notre société actuelle"), des sermons totalement rétrogrades et arriérés, un peu irritants... Des scènes de sexe totalement gratuites qui n'apportent strictement rien à l'intrigue si ce n'est combler le vide scénaristique... Mouais... Je suis peu convaincue.

Au niveau de l'intrigue, ce n'est guère mieux. On est dans l'attente permanente. On nous fait languir les fameux secrets d'Haïko, cette fille ignoble, qui n'est soit disant pas ce qu'elle prétend, mais en fait si, mais en fait non. En fait, ces fameux secrets n'arrivent pas, jamais. L'enquête - si on peut parler d'une enquête - n'avance tout simplement pas, et en fait, le livre ne décrit que la relation entre Haïko et son garde du corps. Garde du corps qui n'est pas très utile dans un premier temps, parce que pour une fille menacée, y'a pas grand-monde qui tente autre chose contre elle que de la décréditer. Donc peu de suspense, peu de retournements de situation (ou si on peut les appeler ainsi, ils n'ont rien de spécialement étonnants, ni même intéressants.)

Et finalement, on conclut sur la frustration la plus totale : beaucoup de zones d'ombres persistent

Après, peut-être que le sujet de base - qui ne m'intéressait pas franchement - était un gros frein.

Mais clairement, je ne retire pas grand-chose de cette lecture.
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Je pense que je vais être une voix légèrement discordante dans la tonne de louanges déversées sur la pourtant charmante frimousse d'Ingrid Desjours

Pour commencer, le thème choisi par Ingrid Desjours pour ses fauves est tout sauf simple. Casse-gueule, glissant, à double tranchant, verglacé, sur le fil du rasoir… je vous laisse faire votre marché mais force est de constater que s'attaquer au djihadisme et aux occidentaux qui partent en Syrie s'embrigader chez Daesh n'est pas une mince affaire et se casser les dents y est plus aisé que d'en faire jaillir une pépite.

Haiko, responsable d'une association ayant pour objectif de déradicaliser les jeunes se radicalisant jusqu'au départ pour le djihad en Syrie, d'abord par la persuasion puis par l'enlèvement avec l'autorisation des familles (les jeunes sont envoyés à l'étranger pour subir un second lavage de cerveau), se retrouve sous le coup d'une fatwa. Vraie ou fausse ? Lancée par Daesh ou opération de publicité ? Toujours est-il que son amie et associée, sur le point de démissionner de l'association, est assassinée en pleine rue dans un simulacre qui n'est pas sans rappeler les attentats du 7 janvier… Haiko est contrainte par sa mère de prendre un garde du corps qui va monter une petite équipe pour assurer sa sécurité.

Les personnages d'Ingrid Desjours sont tous fracturés, fissurés : Haiko par son enfance (voir sa naissance), Lars (le garde du corps) par son passé de militaire en Afghanistan, Jonas (un des « assistants » de Lars par son islamisme, etc… Cela n'en fait pas pour autant des personnages avec un relief particulier car ils sont tous trop caricaturaux et mono-facette. Ils ne sont pas ce qu'ils prétendent être, ce qu'Ingrid Desjours nous laisse voir d'eux, mais ils ne sont que des masques et n'ont donc pas plusieurs facettes.

Cela étant dit, Ingrid Desjours sait clairement distiller les informations au compte goutte et envoyer son lecteur sur de fausses pistes. Sa façon de présenter les informations au lecteur selon l'angle qu'elle souhaite permet à Ingrid Desjours d'orienter notre point de vue et de maintenir un flou indispensable au suspens.

Malgré tout, je n'ai pas été emballé par ce récit qui, en voulant instiller le doute dans les motivations d'Haiko, ne parvient pas à enlever de ses méthodes la chape de violence induit par l'enlèvement (et pose clairement la question de la fin justifiant les moyens dans la mesure où Haiko répond à une manipulation des esprits par une autre manipulation… cette « double peine » n'est-elle pas trop violente pour les jeunes qui la subissent ? Quelles conséquences sur des cerveaux soumis à un lavage en bonne et due forme ?), qui aborde la question de l'équilibre psychologique des militaires rentrés choqués de la guerre en Afghanistan en en faisant des tonnes sur Lars, victime de séquestration par les talibans et humiliés psychologiquement et physiquement par ses geôliers…

Un roman donc un peu trop manichéen à mon goût qui ne laisse guère d'espoir au lecteur sur la santé mentale des uns et des autres. le monde d'Ingrid Desjours est noir mais mérite mieux que ces fauves.

Cette nouvelle collection de Robert Laffont mérite elle aussi une autre chance, à travers « Tu tueras le père » de Sandrone Dazieri ou « Tout le monde te haïra » d'Alexis Aubenque (le premier est déjà sorti, cela ne devrait pas tarder pour le second). Un jour peut-être.

Lien : http://wp.me/p2X8E2-wQ
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Ou comment surfer sur deux phénomènes de société diamétralement opposés pour écrire un bouquin (c'est bête : à 2 mois et demi près et ils auraient pu aussi utiliser les morts des attentats du 13 novembre !)...

Paris, juste après Charlie.
C'est l'histoire d'Haiko, milieu de trentaine, journaliste comme sa maman Katia (sorte de Claire Chazal ou d'Anne Sinclair niveau âge et notoriété), présidente d'une association qui, avec l'accord des familles, tente d'empêcher des mineurs de partir faire le Djihâd et, si elle y échoue, les enlève pour les envoyer à l'étranger dans des centres de déradicalisation pas tout à fait légaux.
Comme ça plait moyen aux islamistes, elle reçoit une fatwa.
Tout le monde s'en moque un peu jusqu'à ce que Nadia, sa meilleure amie et associée, se fasse descendre à coup de kalachnikov en pleine rue.
Du coup, la Katia lui impose la présence d'un garde du corps, Lars, jeune vétéran d'Afghanistan souffrant d'un gros SPT ainsi que d'une certaine dépendance à la violence et au Captagon.
Et comme ils sont tous les deux extrêmement attirants, qu'ils suintent les hormones par tous les pores et qu'en plus, sur le départ, ils ne peuvent pas se piffrer, on se doute passablement de ce qui va arriver.

Mais, même s'il faut reconnaître à Ingrid Desjours un talent d'écriture indéniable (malgré des coquilles de ponctuation, de concordance des temps et le soldat "d'aplomb"), le plus gros problème du livre n'est pas là...
Explication de texte en 24 nuances chronologiques (je laisse les 50 aux vraies pros) de... "terrorisme erotico-littéraire" (?), histoire d'essayer de comprendre le sens de tout ça :
(la suite non auto-censurée sur le blog)
Lien : http://www.delacritiquehyste..
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