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3,88

sur 314 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai commencé ma lecture complétement immérgée dans le roman. Haiko, une journaliste qui lutte pour protéger des jeunes sur le départ pour le djihad, se retrouve la cible d'une fatwa qu'elle ne semble pas prendre au sérieux. Sa mère embauche alors pour la protéger Lars, un ancien militaire atteint d'un syndrome post-traumatique.
Le thème trés actuel de l'histoire m'a tout de suite accrochée, contrairement à ce que j'aurais pu penser. J'ai également beaucoup apprécié l'utilisation d'un vrai narrateur omniscient. Ingrid Desjours nous explique donc les actions et les ressentis de chaque personnage, contrairement à la tendance du moment qui veut se concentrer sur un personnage par chapitre. de plus, étant donné l'ancienne profession de l'auteur, la description des sentiments est évidemment très poussée et confère aux personnages une réelle profondeur.
Pourtant, au fil du récit mon enthousiasme s'est étiolé. L'histoire n'a pas réellement pris la direction que j'attendais pour se concentrer presque uniquement sur les deux personnages principaux et sur leur incompréhension mutuelle. Ce qui crée, selon moi une histoire qui tourne un peu en rond et qui stagne. de plus, comme on comprend assez vite que le recit ne va tourner qu'autour de ces deux là et il n'y a donc plus vraiment de suspens et d'angoisse.
Dommage parce que j'ai vraiment aimé le début et je trouve très bon le style de l'auteur. Je remercie donc Babelio et les éditions Robert Laffont de m'avoir fait découvrir ce roman et cette auteur.
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Voici un thriller qui commence fort ! Dès les premières pages on se demande si d'un moment à l’autre les pages ne vont pas se mettre à dégouliner de sang tant il y en a et tant cet univers macabre est extrêmement détaillé ... Mais ce n'est pas que ça !

Le début est un peu difficile pour les petits lecteurs, de par la multiplication des personnages et des lieux : Rudy le jeune soldat de Daesh en Irak, Nadia et Haïko dans une brasserie à Paris, Lars l'agent de protection rapprochée, ancien militaire au passé douteux et au présent torturé, Katia Homoreanu la soixantaine huppée, éminente journaliste politique inquiète pour sa fille ...
Et enfin le nœud du problème : Haïko, fondatrice de l'association NerF, association qui sauve les adolescents de Daesh et les déradicalise à l'étranger, est condamnée à mort par une fatwa. Les premiers nœuds se font, on y voit plus clair (parfois trop d'ailleurs dans la relation d'Haïko et de Lars...) et le thriller est lancé !

Je dois avouer que le sujet brûlant du moment, Daesh, était pour moi un mauvais départ. Je trouve que c'est trop horrible et surtout trop présent pour surfer sur cette vague en littérature, surtout pour construire un thriller. Mais finalement ce cadre-là n'est qu'en arrière plan et même s'il garde une certaine importance dans l'oeuvre c'est tout de même assez éloigné et donc c'est tout à fait supportable.

Pour revenir au roman, malgré un ralentissement dans la narration après l’ascension vertigineuse des 50 premières pages, l'attention reste entière. On apprend à connaître les personnages principaux et des sous-entendus sur leur côté sombre titillent notre curiosité (heureusement d'ailleurs parce que c'est beaucoup beaucoup plus lent que le début !). Et là c'est un peu les montagnes russes ... Nouveaux personnages intrigants en vue, puis plus rien, montée de la pression et du suspens puis à nouveau du plat ... (c'est pénible à la fin).

Pour conclure c'est un avis mitigé ! Cela a très bien commencé et puis il y a eu quelques longueurs ! On a parfois l'impression que le cumul des personnages ne sert qu'à endormir le lecteur, et un bon thriller ce n'est pas ça ! C'est arriver à endormir le lecteur sans artifice ! Mais la fin est chouette, vraiment, et ça c'est l'apanage des bons thrillers et uniquement d'eux ! On ne s'y attend pas vraiment et l'effet miroir final, est assez bien trouvé ! Il est même excellent du reste mais quel dommage ce manque de lien ...
Je m'explique ! Le livre s'ouvre sur un jeune homme qui va tirer sur des mécréants, en Syrie. Mais juste après ces deux/trois premières pages on perd sa trace et on enchaîne sur les autres personnages de l'histoire. Là on se dit, bon ok mais à quoi ça sert ? Et les dernières pages nous donneront la réponse ! En soi, le procédé est juste génialissime et j'ai été vraiment bluffé. C'est intéressant dans la compréhension et vraiment bien trouvé en plus ! Mais ce qui pêche c'est que nous n'avons que trop peu d'éléments sur le premier personnage alors que nous en avons sur le deuxième personnage qui marche du coup en binôme avec lui ! Et ça c'est vraiment trop dommage !

A lire donc, ne serait-ce que pour vous faire un avis !
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Tout d'abord, je souhaite remercier Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique. Même s'il change carrément de mes habitudes de lecture, ça a été une découverte très intéressante.

Soyons honnêtes, si ce livre était apparu en face de moi dans une librairie, je n'aurais sans doute pas mis la main dessus. le sujet m'intéresse peu, le résumé me paraissait un peu curieux et c'est donc avec de bonnes surprises que j'ai terminé ce livre en quelques heures, le jour même de sa réception.
De très bons points, mais aussi des choses qui m'ont dérangées.

Commençons par ce qui m'a gênée, pour finir ensuite sur la note positive.

Les personnages. C'est mon problème majeur avec ce livre, tant ils me paraissent caricaturaux au pire, un peu agaçants au mieux. Haiko, jeune (et belle bien sûr) femme engagée qui suit les traces de sa mère, passé tragique, grande gueule et finalement fragile sur les bords. Lars, militaire bourru revenant d'Afghanistan, accroc à l'alcool et à une certaine drogue, passé trouble, syndrome de stress post-traumatique. Dimitri, frère de la jeune Haiko, artiste-hipster narcissique et cynique, forcément drogué. Etc.
Ces personnages, qui m'ont fait lever les yeux au ciel sur le début du roman, se sont améliorés finalement au cours de leur construction dans la temporalité de la narration. Ceci dit, je reste très sceptique quand à beaucoup de choses. C'est difficile pour moi de l'expliquer, mais je n'ai pas accroché à ces personnages, car j'avais l'impression d'avoir devant moi des personnages à moitié construits, ni complètement assumés dans leurs écarts (drogues, corruption, peurs etc), ni réellement nuancés. Un entre-deux un peu gênant, renforcé par les explications brèves d'un passé torturé qui mériterait vraiment à être soit réellement dilué, soit renforcé.
Je m'explique. Dans le cas de Lars, le récit des événements atroces qui sont les fondations de ce qu'il est dans le roman est tombé pour moi comme un cheveu dans la soupe. Pas assez annoncé. le leitmotiv du "fauve" n'arrive vraiment qu'à la fin, ce qui est dommage. Avec cette idée de sauvagerie enfermée en cage, on aurait pu doucement apporter les raisons qui poussent les personnages à tourner en rond, avec subtilité.
Bref, pour moi des personnages qui manquaient un peu de profondeur, d'humanité (dans le sens où parfois les répliques ont l'air réellement cliché, presque automatiques, pour moi, je pense notamment à la scène où Lars "s'explique" avec Dimitri), pour que j'accroche réellement au livre. Livre dont l'intérêt est vraiment au delà des personnages.

-Le second point qui m'a gênée, c'était ce double retournement de situation. Dans la culture populaire, on s'est mis à attendre ce genre de choses, surtout avec les séries et films. le double retournement de situation est devenu un lieu commun de la culture populaire, surtout dans les séries à suspense (il suffit de regarder une série policière pour se rendre compte que c'est un ressort narratif très utilisé). Là, je l'ai vu venir à vingt kilomètres. Ce n'est pas un mal en soi, mais le plaisir de la lecture aurait pu être plus fort si l'auteur avait tenté de brouiller les pistes en utilisant la paranoïa des personnages par exemple, en glissant beaucoup plus de fausses pistes. Ici, dans le dernier tiers du roman, tout se passe en quelques pages, sans vraiment d'explication et hop, c'est plié. Un dénouement qui m'a donc laissé sur ma faim.

Cependant, j'ai finalement relativement apprécié la forme du texte, les incises issues d'articles avant chaque chapitre, si elles annonçaient la couleur de celui-ci, étaient particulièrement bien vues. Un gigantesque bonus pour la nuance du propos, l'idée de symétrie de la guerre, tout ça est traité avec justesse et j'apprécie vraiment le fait que l'auteur analyse la situation avec finesse sans tomber dans le manichéisme.
Le rythme du roman est appréciable. On démarre lentement, puis les pages se succèdent. C'est un livre facile à lire, qui ne tombe pas trop dans le lyrisme. Les phrases sont concises, la syntaxe claire et efficace. Ce sont des points qui méritent d'être soulignés, car ils rendent la lecture agréable, surtout si vous appréciez les thrillers psychologiques sur fond de recherche bien menée.

Je vais donc conclure mon pavé avec un petit résumé de ce que j'ai pensé du livre.
En soi, le genre et les thèmes abordés dans ce livre me laissent froide, tout comme les personnages qui sont dans un entre-deux assez désagréable entre la surenchère et le manque de construction. S'ils sont efficaces pour présenter brièvement la situation qu'analyse l'auteur, on finit vite par se lasser de leurs réflexions et un peu moins de clichés dans leur construction aurait permis de s'y attacher beaucoup plus. Si le double-retournement de situation était attendu, le rythme permet tout de même un certain suspense, accentué par le travail de documentation et une narration concise et sans artifices.
Un avis mitigé, donc, probablement renforcé par mon indifférence face aux thèmes et genre du récit.
Si vous avez d'autres axes et pistes de lecture à me proposer qui pourraient me faire apprécier plus les subtilités du genre, je suis donc toute ouïe ;)

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J'ai été intriguée par la mort de Nadia, meilleure amie et collègue de Haiko Homoreanu, fondatrice de l'association N.e.r.F (Nos enfants resteront en France), qui intercepte les ado recrutés par Daesh avant qu'ils ne rejoignent la Syrie, et par l'intrigue qui s'est très vite mise en place avec une foule de questions qui ne m'ont pas quittée avant la fin. Pour ça, Ingrid Desjours s'en sort très bien, baladant le lecteur qui n'obtient que peu de réponses et surtout qui se voit douter de la sincérité tous les personnages.

Il faut dire qu'ils sont tous loin d'être blancs et la dualité, les démons intérieurs et la culpabilité de chacun les rend particulièrement troublants, voire carrément préoccupants. Lars, entre autres, ancien militaire d'une unité d'élite devenu agent de protection rapprochée, est hanté sa détention en Afghanistan, que l'on ne peut que supposer terrible (les détails arrivent tardivement mais quand ils sont là, on se dit qu'on aurait préféré ne pas savoir…) et ça ne le rend pas plus sympathique pour autant. Froid, violent, accro à certaines drogues et à la limite du brun out, il insuffle au récit (et vis-à-vis des autres personnages) une part d'incertitude intéressante et addictive..............................
Lien : http://libre-r-et-associes-s..
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