Cette dernière séance nous permet de considérer le son direct, ferment du cinéma documentaire. le genre à propos duquel le preneur de son Antoine Bonfanti disait : « le son y est politique ». Ici Loznitsa engage une grande liberté de forme, tant avec l'image qu'avec le son. Son film nous montre
comment le son peut engager notre regard à scruter l'image plus loin encore. Il nous incite à penser la forme comme dispositif d'analyse. Comment faire mieux entendre un réel saturé, fouiller dans le surgissement
des paroles? Ici, l'évacuation de tout commentaire – voix off et musique – favorise l'attention. le peu de synchronisme permet mieux à l'auteur de construire librement la progression de son récit. Pas à pas, les voix directes nous disent l'état de souffrance du pays. Et le spectateur associe ce qui est séparément offert à son oeil et à son oreille, imaginant en sous-main un synchronisme à l'ouvrage.
Cet épisode a été préparé par Catherine Blangonnet
Introduction : Nathalie Nosny
Avec : Daniel Deshays
Réalisation : Michel Bourzeix et Catherine Blangonnet
Musique : Variations Goldberg, BWV. 988 - Variatio 18. Canone alla Sexta. a 1 Clav. (Musopen)
Ce podcast a été enregistré dans les espaces du Centre Pompidou.