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EAN : 9791031206110
140 pages
Editions Ateliers Henry Dougier (06/06/2024)
5/5   2 notes
Résumé :
Récit mêlant fiction et histoire, l'auteure raconte la création d'un chef d'œuvre.L'histoire du tableau est contée par le peintre, ou le modèle ou un(e) ami(e). Le narrateur peut être également l'auteur qui mène sa propre enquête sur les mystères et les secrets du tableau. Je suis le Señor Gustavo, alias Don Gustavo, une créature de papier. Ma terre natale, mon univers quotidien, c'est le tableau. Je déambule quotidiennement dans les villes et parmi les foules que m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce livre fait partie de la collection "Le roman d'un chef-d'oeuvre". C'est une collection que j'aime beaucoup et qui m'a permis de faire de très belles découvertes d'artistes. Les livres mêlent très intimement la fiction à la réalité, chaque auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre ou d'une sculpture, en donnant la parole à l'artiste lui même, à un membre de sa famille, ou à un personnage de son oeuvre, comme cela va être le cas ici. Ce sont à chaque fois des lectures très enrichissantes, les auteurs abordent les sujets avec beaucoup de simplicité, ils mettent à la portée de tous des artistes en racontant leur vie et leurs réalisations.

Dans ce livre, il va s'agir de l'artiste peintre Antonio Seguí, au travers d'une de ses oeuvres, "Despertar de una Ciudad" (Réveil d'une ville). C'est un peintre contemporain, puisqu'il est né en 1934 et décédé en 2022. Il est né en Argentine, et a vécu plus de cinquante ans en France. Je ne le connaissais pas du tout. L'autrice de ce livre, Christine Frérot, m'a permis ainsi de le découvrir au travers d'une de ses toiles. Antonio Seguí a un personnage fétiche que l'on retrouve sur beaucoup de ses dessins. Il est généralement habillé en costume, porte la moustache ainsi qu'un borsalino sur la tête. C'est une figure caricaturale, le peintre le dessine souvent debout, en train de marcher ou non, parfois de dos. J'ai recherché sur le net d'autres oeuvres de cet artiste et en effet, ce personnage est omniprésent. Il porte des noms différents, ici, il s'appelle Don Gustavo. Il fait sa première apparition sur les toiles de l'artiste en 1966 et devient un personnage incontournable dans les années 1980. le peintre a voulu dépeindre les hommes de sa famille, et plus particulièrement son oncle. 

La toile qui nous est présentée a été réalisée en 2002. On y voit beaucoup de personnages, un peu dans tous les sens, de face, de profil ou de dos. Il y a des femmes aussi, nues la plupart du temps. Il y a aussi une chaise, des chaussures, des voitures et un avion. Et des immeubles. Les perspectives ne sont pas respectées, les personnages étant de la même taille que les immeubles. Et il y a aussi un Christ sur la croix. On y voit aussi des photos de personnes. C'est normal, car la toile a déjà été recouverte de journaux, et Antonio Seguí  a dessiné ensuite dessus, au fusain, laissant quelques images originales et les intégrant ainsi dans la toile. le peintre n'aime pas le vide, alors il le remplit par des détails parfois saugrenus, comme un pied ou une chaise. L'ensemble n'a pas un sens précis, par contre, chaque personnage est particulier. Cette toile m'a fait penser à un dessin avec le petit personnage Charlie à retrouver. Plus j'examinais ce dessin et plus je trouvais des détails. 

L'autrice va donner la parole ici à Don Gustavo et au peintre lui-même. Chacun va raconter sa façon de voir le dessin. J'ai aimé cette façon de faire, et le ton qu'a donné l'autrice à Don Gustavo, aussi excentrique dans sa personnalité que sur le dessin. J'ai appris plein de choses intéressantes sur Antonio Seguí sur sa vie personnelle, sa vie en France, sur son travail, le style de ses toiles, ses expositions. Il va faire un voyage au Mexique et y vivre, et cela sera un tournant dans son style. Il apprend les techniques de gravure sur métal, pierre ou bois. Il veut toujours faire valoir le dessin sur la peinture. Son style est plutôt naïf, il le sait et ne s'en cache pas, ce qui est intéressant c'est ce côté grinçant et satirique qu'il donne à ses dessins. Seguí dit lui-même qu'il ne met pas d'histoire dans ses peintures, il laisse le spectateur la créer. Et c'est vrai que l'on peut imaginer beaucoup de choses en regardant ses dessins. Il met toujours en scène le mouvement, rarement la mort. 

J'ai beaucoup aimé découvrir ce peintre. L'autrice a fait un travail remarquable en amont, elle donne ses sources à la fin, elles ont été nombreuses, afin d'être la plus précise possible. En parallèle, j'allais chercher sur le net les images des autres tableaux dont elle donnait les références et les caractéristiques. Cela m'a permis de découvrir beaucoup plus sur ce peintre. le style de l'autrice est très bon, le livre est écrit comme un roman, ça se lit comme tel. La parole est donnée à Don Gustavo, et à Antonio Seguí, avec l'usage de la narration à la première personne du singulier, ce qui rend les personnages plus attachants et plus concrets. Il y a, à la fin du livre, une partie intitulée "Regards Croisés", où figurent des extraits de textes de différents auteurs qui ont écrit sur Antonio Seguí, ce qui a été aussi très intéressant. 

J'ai lu ce livre en un après-midi, une fois rentrée dedans, je n'ai pu en sortir avant la fin. J'ai tout aimé dans ce livre, j'aime quand mes lectures ont ce pouvoir de m'instruire et me divertir en même temps. Je suis contente d'avoir découvert un nouveau peintre, et de nouvelles oeuvres. Je ne peux que vous recommander ce livre, afin de partir à la rencontre de ce personnage hors du commun qu'est Don Gustavo, et en même temps de son créateur, Antonio Seguí. Et en même temps, je vous recommande cette collection avec des artistes très variés, qui permet ainsi d'approfondir ses connaissances, tout en passant un bon moment. Et puis, je ne peux pas finir cette chronique sans signaler la beauté des livres, avec au début et à la fin, un rabat qui se déplie et montre la toile dans son entier et en détails. 
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le privilège de l'exil, c'est de pouvoir peindre au présent ce qui n'existe plus.
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Seguí ne traite pas l'homme comme un individu de chair et de sang, mais plutôt comme symbole d'une syntaxe sociale complexe.
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Pour fuir le monde, je suis devenu un homme de papier mais j'ai emprisonné le monde dans le papier afin de le raconter.
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Ma peinture n'a pas d'histoire, mais je donne les éléments pour que chacun construise l'histoire à sa manière.
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Video de Christine Frérot (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christine Frérot
Christine Frérot vous présente son ouvrage "Une passion mélancolique selon Frida Kahlo" aux éditions Ateliers Henry Dougier. Entretien avec David Pigeret.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2645581/christine-frerot-une-passion-melancolique-selon-frida-kahlo
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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