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sur 38 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'arnoire a fait la richesse de Korost. Enfin, d'une partie des habitants de cette prospère cité. Car seuls les forgiers et ceux qui gravitent autour du travail de ce matériau ont réussi à se bâtir une vie enviable. Les autres mènent une existence au mieux supportable, au pire misérable. Mais les tensions montent, d'autant que la guerre avec le voisin tourne mal. le chaudron qui bout va finir par exploser.

On se trouve, à Korost, devant une cité assez classique dans ce type de littérature (et dans la réalité, il faut bien le dire). Extrêmement hiérarchisée. Avec ses classes sociales privilégiées par la naissance et l'appartenance au groupe des dominants, les forgiers. Avec ses classes sociales défavorisées. Essentiellement les verriers, ceux qui maîtrisent la technique non pas l'arnoire, mais de la charbine, ce matériau surabondant dans la région, mais qui n'a pas la puissance mystique de celui qui permet de confectionner des objets indispensables à la vie quotidienne. On retrouve par exemple ce genre de division dans la cycle d'Olangar de Clément Bouhélier : l'opposition entre les deux parties de la ville est nette dans Bans et Barricades 1 et 2 ; les dégâts colossaux d'une guerre avec un voisin puissant dans le volume suivant, Une Cité en flammes.

C'est l'occasion pour les auteurs, en sus d'une histoire entraînante, de distiller une critique sociale. Car ces travers que Romain Delplancq prête à Korost, on les retrouve quasi à l'identique dans nos sociétés où la naissance fait, pour l'essentiel, la réussite. Quelques rares exceptions servent d'exemple aux privilégiés qui affirment ainsi la force de leur modèle et font tout pour ne surtout pas le changer. Il leur réussit si bien. On a un indice sur cette volonté de l'auteur d'en découdre avec les inégalités dans les remerciements : « Ce livre doit aussi son âme à tous les hurluberlus qui ont rêvé d'émancipation et dont les écrits me sont passés entre les mains, de Karl Marx à Louisa Yousfi en passant par Gramsci, Friot, Fanon, Luxembourg, Weil et les autres. »

Et Korost est un parfait exemple de lieu où sortir de sa condition est quasiment impossible, tant le mépris est monnaie courante, tant l'éducation a imprimé ses critères dans l'esprit de tout un chacun. Ainsi, Istven, jeune homme venu du bas mais qui, grâce à son travail exceptionnel à l'école, a su se hisser jusque dans l'école des maitres de l'arnoire. Au quotidien, il comprend vite qu'il ne possède pas les codes et que la plupart de ceux qui le côtoient, venus de la classe supérieure, n'acceptent pas sa promotion. Ses origines leur déplaisent et ils n'ont de cesse de l'ignorer, de le rabaisser, de l'humilier. D'ailleurs, si Istven en arrivé là, ce n'est pas grâce à la société de Korost. Mais plutôt malgré elle. En effet, c'est la volonté et la force de caractère d'une institutrice, Enik, qui lui a permis d'ainsi s'élever. Cette femme a mis toute sa vie au service des enfants, créant une école en douce, sans existence légale, mais connue de tous ceux qui veulent donner une chance à leurs filles et à leurs fils. de l'autre côté, nous suivons également Katlik, jeune fille de bonne famille qui vient de perdre son frère à la guerre et qui ne s'en remet pas. Elle va mener une enquête pour découvrir qui était vraiment son frère, car elle s'est aperçue qu'elle ne le connaissait pas dans son entièreté. Et, évidemment, sans le savoir, elle va mettre son nez où il ne fallait pas. Au centre de ce secret qui risque de mettre à mal sa ville et sa hiérarchie pesante. Au centre du conflit qui va bientôt arriver aux portes de Korost et bouleverser de façon irrémédiable toutes les existences.

Même s'il ne révolutionne pas (sauf dans ses propos) la littérature de l'imaginaire, ce roman de Romain Delplancq offre un beau moment de lecture (et quand je dis beau, je parle aussi de l'objet, avec sa couverture façon vitrail, lumineuse et très réussie à mon goût). Je me suis immergé très rapidement dans son univers foisonnant (si foisonnant, d'ailleurs, que je me suis un peu perdu avec les noms au début, mais les belles cartes et un peu de concentration sont venues à bout de ce balbutiement initial) et j'ai suivi avec attention et inquiétude l'évolution des personnages. Malgré son nombre de pages conséquent, je n'ai pas senti de besoin de faire pause ni eu envie de le lâcher avant d'avoir découvert le fin mot de l'histoire. Une belle découverte, vraiment, qui me donne envie de découvrir les oeuvres précédentes de cet auteur.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Voici mon retour de lecture sur La Ville au plafond de verre de Romain Delplancq.
Korost bouillonne.
Dans la capitale économique de l'ancien empire des Trois-Terres déjà noircie par la fumée de ses verreries, on sent désormais la poudre des arquebuses. Ses rues regorgent de blessés de guerre et de réfugiés.
La cité crépite de tension entre ses très nombreux et très pauvres verriers et les riches et savants forgiers. Ces derniers sont propriétaires de l'arnoire, le mystérieux métal capable de transformer les rayons du soleil en énergie. L'alliage de leurs sciences a bâti la renommée de Korost ; leur rivalité préfigure son explosion.
Dans ce chaudron vivent Enik l'institutrice, Istven le jeune orphelin, et Katlik, la soeur éplorée.
Trois vies, trois destins emmêlés dans l'écheveau de fils tissés par les jeux de pouvoir de la ville.
Trois mèches allumées qui, peut-être, transformeront la poudrière en bombe.
La ville au plafond de verre est un très bon roman qui nous emmène à la découverte de Korost où les riches sont.. très riches et les pauvres.. très pauvres ! Résultat, la révolte gronde.
Nous suivons Enik l'institutrice, Istven le jeune orphelin, et Katlik, la soeur éplorée. Des destins qui s'entremêlent et pourraient bien allumer des mèches dans cette cité prête à exploser..
J'ai apprécié les suivre, découvrir ce qui va leur arriver. Leur personnalité est bien construite, assez fouillée. On ne s'ennuie pas une seule seconde avec eux et il y a de nombreux rebondissements.
L'histoire en elle même est classique. Il y a des très pauvres, des très riches, la révolte gronde. Ce n'est pas original en soi et pourtant, ça fonctionne très bien.
L'univers crée par Romain Delplancq est extrêmement riche, bien construit. il est important de bien suivre au départ car il y a de nombreux noms, au départ il ne faut pas hésiter à prendre des notes :) Une fois dedans, j'ai adoré ma lecture et j'ai eu du mal à lâcher mon roman pour aller travailler !
La ville au plafond de verre est une très bonne surprise qui aborde la lutte des classes avec une grande intelligence.
Je vous le recommande et le note quatre étoiles :)
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Après la parution de l'excellent diptyque du « Sang des princes », suivie d'une absence de plusieurs années sur la scène de l'imaginaire, Romain Delplancq revient en cette fin d'année avec un nouveau roman de fantasy. L'action se déroule dans une ville industrialisée, Korost, coeur battant de l'économie impériale en proie à une agitation sans précédent. Les causes de ce bouillonnement tiennent autant aux craintes suscitées par l'approche d'une armée étrangère ayant déjà conquis une grande partie de l'Empire des Trois-Terres qu'aux suites d'une insurrection populaire ayant eu lieu plusieurs mois auparavant et ayant causé la chute du régime impérial, remplacé par un système fédéral. Fer de lance de la révolution, Korost se caractérise par une grande concentration ouvrière, mais aussi par la présence de l'élite économique du pays, les forgiers, seuls capables de manipuler l'arnoire, métal aux surprenantes propriétés énergétiques ayant fait la richesse de la ville. A cela s'ajoute désormais toute une cohorte de réfugiés ayant fui la guerre, ou de soldats démobilisés et traumatisés après les lourdes défaites infligées par les troupes de la République des Deux-Cités. C'est dans ce contexte pour le moins explosif que l'on fait la rencontre de trois protagonistes aux profils très différents que les circonstances vont réunir. La première, Katlik, est une jeune femme issue d'une famille fortunée formée à la prestigieuse Haute école des Forges qui voit son monde voler en éclat lorsqu'elle apprend le décès abrupte de son frère sur le front. le second, Istven, est lui aussi étudiant à la Haute École mais l'un des rares de l'institution à être issu d'un milieu populaire, un décalage qui va très vite l'handicaper dans son cursus. La troisième, Enik, est une enseignante à la tête d'une école clandestine dans laquelle elle tente d'instruire les enfants des ouvriers et ouvrières des quartiers pauvres. Trois destins qui vont s'entremêler suite à l'enquête menée par Katlik pour tenter de comprendre l'origine des recherches sur lesquelles travaillait son frère avant sa mort.

Captivant, le roman alterne entre le point de vue de ces trois personnages qui vont être mêlés aux profonds bouleversements politiques et économiques agitant la cité. L'auteur s'inspire très nettement ici du contexte de la deuxième moitié du XIXe, et plus spécifiquement de l'épisode de la Commune de Paris. On retrouve en effet la plupart des éléments du contexte si particulier de l'époque : une guerre piteusement menée contre une grande puissance extérieure, un changement de régime qui ne comble pas les aspirations populaires, sans oublier une cité dans laquelle les inégalités sociales explosent, autant d'éléments favorisant l'installation d'un contexte pré-insurrectionnel. Bien d'autres clins d'oeil à la Commune émaillent le roman, l'un des plus flagrant étant le personnage d'Enik, institutrice charismatique et politisée qui rappelle par à bien des égards la célèbre militante anarchiste Louise Michel. Il en va de même du dernier tiers du roman sur lequel je ne m'attarderai toutefois pas ici dans la mesure où le déroulement des événements colle presque totalement à celui de l'épisode communard. Si vous êtes familiers de la période, vous verrez de toute façon venir la conclusion, sinon je ne voudrais pas vous gâcher le plaisir. le roman comporte donc une forte dimension sociale, aussi n'est-il guère surprenant de voir l'auteur citer en remerciement des penseurs tels que Marx, Gramsci, Friot ou encore Luxembourg. le XIXe est en effet un siècle étroitement associé à l'émergence du socialisme et à celle de la question sociale sur le devant de la scène politique. Un bouillonnement idéologique et une volonté d'expérimentation politique que l'on ressent très bien dans ce roman qui met en scène des tentatives d'auto-gestion populaires, que ce soit au niveau de l'atelier, de l'école, ou de la prise de décision politique plus large au sein d'une assemblée. Enfin, l'influence du XIXe se manifeste également par le biais du degré de technologie possédé par les habitants de Korost ainsi que par la façon dont est organisée la production : utilisation d'équivalents d'armes à feu, présence abondante de petits ateliers dans lesquels les ouvriers et ouvrières sont embauchés à la journée…

La qualité du cadre dans lequel se déroule l'intrigue est toutefois loin d'être le seul et unique atout du roman. La dimension imaginaire du roman est par exemple particulièrement réussie et se concentre sur la technique utilisée par l'élite pour créer de l'énergie grâce à l'arnoire, matériau noble que seuls les forgiers peuvent manipuler après un cursus long et difficile à la Haute École des Forges. Pour familiariser les lecteurs avec le sujet et ses subtilités, l'auteur adopte la forme d'une enquête, celle que la jeune Katlik va mener pour tenter de comprendre l'histoire de ce frère soudainement disparu dont elle découvre peu à peu des pans méconnus de la vie. Ce choix narratif est particulièrement astucieux dans la mesure où il permet d'accrocher efficacement l'attention tout en ayant l'avantage de se mêler habilement au contexte politique et sociale en pleine ébullition de la ville. Parmi les autres choix narratifs opérés par l'auteur, on peut également mentionner la présence de quelques chapitres qui se décentrent du point de vue des trois personnages pour aborder les événements touchants l'entièreté de la ville et qui sont de mon point de vue très bien écrits. Les personnages sont également réussis, quand bien même la présence de deux adolescents en tant que narrateur/narratrice me laissait craindre au début de ma lecture que le roman ne lorgne un peu trop vers le young adult (je n'ai rien contre mais ce n'est pas du tout ma tasse de thé). Il n'en est rien et, si le récit met peut être un peu de temps à se lancer, on est finalement happé par chacun des trois arcs narratifs. Si Enik, l'institutrice, reste de loin le personnage qui m'a le plus émue, les deux autres ont également le droit à leurs moments de grâce qui auront sans aucun doute pour effet de les inscrire durablement dans l'esprit du lecteur. Il en va d'ailleurs de même d'une grande partie des personnages secondaires qui bénéficient d'un traitement soigné et qui donnent à voir à la fois la diversité et la complexité de la composition de la société de Korost dont on se familiarise aussi bien avec les beaux quartiers qu'avec la Haute École, les quartiers populaires, ou encore les quartiers périphériques peuplés de réfugiés issus de tout le continent.

Avec « La ville au plafond de verre », Romain Delplancq signe un roman palpitant et émouvant qui s'inspire étroitement du contexte de la fin du XIXe français, et plus spécifiquement de l'insurrection de la Commune de Paris de 1871. Mêlant considérations sociales et politiques, enquête familiale, et une bonne touche de fantasy, le récit ne souffre d'aucun temps morts et parvient à relancer régulièrement la curiosité du lecteur jusqu'à la toute dernière ligne. L'ouvrage marque aussi par la qualité de ses personnages ainsi que par l'émotion qu'ils parviennent à susciter, les rendant ainsi inoubliables. A lire !
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La ville au plafond de verre est une lecture qui se mérite. Un peu trop longuet sur sa première moitié, le roman propose un univers richement détaillé et des personnages très bien écrits et instaure progressivement une intrigue de lutte sociale qui nous évoque la Commune de Paris. Intense et émouvant, le final explosif du roman nous tient en haleine et constitue une belle récompense à l'effort nécessaire au début du livre.

Critique complète sur yuyine.be!
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Merci à Netgalley et aux éditions Les Humanoïdes pour cette lecture. Je dois bien avouer que je ne connaissais pas Romain Delplancq et son univers fantastique, ce roman fût donc l'occasion de m'y plonger. 

Bienvenue donc à Korost, une cité bouillonnante où un vent de révolte souffle dans les ruelles. Les castes qui régissent la ville s'opposent et les tensions sociales sont au plus haut. C'est en suivant le destin de 3 personnages que le lecteur va se trouver plongé dans cette poudrière. Enik, institutrice réputé qui vient en aide aux nécessiteux, Istven ancien élève d'Enik qui a tout pour devenir l'une des élites de la Ville, et Katlik, fille de la noblesse, qui vient de perdre son frère à la guerre et qui ne se remet pas de ce deuil. Ces 3 là, vont se croiser, et se donner la main pour nous conter leurs histoires. 

Ce sont d'ailleurs les personnages qui représentent la grosse plus-value de ce roman.ON s'attache sans peine à leurs histoires, leurs blessures mais surtout leurs combats, car peut importe leurs origines, on peut se sentir toucher par une quête de justice sociale, familiale, ou une quête de reconnaissance. Chaque lecteur aura son chouchou. 

L'Univers présenté par l'auteur est lui aussi plaisant même si finalement limité: on reste dans la ville dans une forme de huis-clos que l'on aimerait amplifier, et peut-être cela sera-t-il le cas dans un autre roman. 

Le seul point négatif au final est le temps que j'ai mis à rentrer dans l'intrigue. Car entrer dans l'Univers de Korost se mérite, le temps de saisir l'étendue et le foisonnement de la cité. Les premiers chapitres nécessitent de s'accrocher pour se fondre dans le moule et profiter pleinement de cette lecture. 
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N'ayant pas lu le sang des princes du même auteur, j'ai découvert la plume de Romain Delplanque avec ce roman et il faut avouer qu'elle est exquise !

Cependant, l'écriture ne fait pas tout et je dois avouer que j'ai refermé ce bouquin avec un sentiment mitigé.

Pour commencer, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire. L'auteur nous plonge dans un univers riche et complexe, c'est une lecture qui demande pas mal de concentration si on veut être certain de bien tout comprendre. Je n'étais pas du tout dedans et pour être honnête, j'ai frôlé l'abandon ! Je me suis tout de même forcée à poursuivre ma lecture et finalement, même si ce roman ne m'a pas pleinement convaincue, j'ai trouvé l'intrigue fort intéressante !

Il s'agit d'un roman choral dans lequel nous allons suivre trois protagonistes : Enik, Katlik et Itsven. Tout les oppose et pourtant leur destin va s'entremêler.

Le rythme est très lent, l'auteur prend son temps pour mettre en place son décor et nous présenter les personnages, mais une fois lancée, on se retrouve embarqué dans une intrigue laissant entrevoir une rébellion latente !Ce que j'ai le plus apprécié, c'est cette tension qu'on ressent dès le début et qui ne fait qu'accroître au fil des pages.

C'est un univers très prometteur qui nous est servi là. Cependant entre les longueurs, le côté fantasy qui n'est pas assez mis en avant à mon goût, et des personnages auxquels je n'ai pas réussi à m'attacher, la lecture fut fastidieuse.

Une histoire où il est question d'intrigues politiques, de jeux de pouvoir, de révolution... Je n'ai aucun doute sur le fait que ce roman saura trouver son public !

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J'ai lu La ville au plafond de verre, le dernier roman de fantasy de Romain Delplancq, sorti en novembre dernier. Ce roman est dans le même univers que la duologie le sang des Princes mais peut a priori se lire indépendamment… n'ayant pas encore lu la duologie, je ne peux confirmer ou infirmer.

Korost, la capitale économique de l'ancien empire des Trois-Terres, bouillonne et crépite de tensions entre ses très nombreux et très pauvres verriers et les riches et savants forgiers, propriétaires de l'arnoire - le mystérieux métal capable de transformer les rayons du soleil en énergie et qui a bâti la renommée de Korost. Dans ce chaudron nous allons suivre trois personnages…Trois destins emmêlés dans les jeux de pouvoir de la ville… Trois mèches allumées qui, peut-être, transformeront la poudrière en bombe.

J'ai beaucoup aimé cette lecture dans laquelle je me suis totalement immergée ! Je me dois toutefois de préciser ici que c'est plus à mes yeux le récit d'une lutte de classes, d'une insurrection qu'un récit de fantasy à proprement parlé , même si système de magie il y a bien.

Et c'est clairement ce qui m'a passionnée dans ce roman : assister à la naissance et au déroulement de cette insurrection, essayer d'en comprendre tous les enjeux et les imbrications au travers du point de vue alterné des 3 personnages que nous suivons. J'ai trouvé que tout était bien mené, bien ficelé et certains rebondissements m'ont prise par surprise.

Mais à mes yeux, la partie concernant la magie ne sert que de prétexte, de déclencheur pour aborder cette lutte des classes, ô combien d'actualité en ce moment ! Je me suis beaucoup attachée aux personnages et j'ai vécu avec eux et avec émotion chaque chapitre de ce roman.

J'ai toutefois un petit bémol : la plume soutenue de l'auteur, qui est très belle, m'a parfois fait ressentir quelques longueurs et a pesé sur le dynamisme du récit et de ma lecture. C'est une lecture indéniablement exigeante !

Mais, je le redis, ce fut pour moi une très bonne lecture qui me donne très entre de m'attaquer au Sang des Princes !
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Je trouve que la couverture d'un roman a rarement été aussi réussie. À elle seule elle symbolise parfaitement l'ambiance de l'histoire. Elle ressemble à un vitrail (et le verre est important dans cette histoire), est légèrement brillante et vraiment magnifique !

Passons à l'histoire.
Korost. Une ville bouillonnante d'énergie, de vie. Là où les Forgiers s'opposent aux Verriers. Les Forgiers détiennent le secret de l'arnoire, un métal capable de transformer les rayons du soleil en énergie. Les Forgiers font partie de l'élite de cette société, tandis que les Verriers eux, pauvres, travaillent sans relâche dans des conditions misérables. Dans cette fournaise vivent plusieurs de nos protagonistes. Istven, un jeune étudiant plein d'ambition; Enik, une professeure, et Katlik, une jeune femme qui vient de perdre son frère à la guerre.
Le roman va s'articuler autour de ces trois personnages, avec des chapitres dédiés à chacun, jusqu'à ce que leurs histoires respectives se réunissent.
Car ce n'est pas que l'histoire de ces personnes que nous découvrons au fil des pages mais l'histoire de Korost et de toutes ses intrigues politiques et culturelles.

J'avoue avoir eu énormément de mal à rentrer dedans. On a vraiment une multitude d'informations à intégrer dès le départ. Je ne vais pas cacher qu'il m'a fallu beaucoup de concentration pour tout comprendre et bien 200 pages pour être entièrement immergée. Mais le jeu en vaut la chandelle car l'univers construit par Romain Delplancq est unique, intelligent et très immersif.
J'ai adoré le personnage de Katlik qui a énormément évolué au fil des pages. J'ai été surprise un bon nombre de fois et émue de la fin. Une aventure gigantesque vous attend au coeur de la ville au plafond de verre !
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Bonjour à tous mes petits fromages adorés, j'espère que vous vous portez bien !
La Ville au plafond de verre est officiellement ma dernière lecture de l'année 2023, et c'est somme toute une belle façon de terminer l'année. Je remercie de tout coeur les éditions de l'Homme sans nom pour l'envoi de ce livre.

J'ai découvert Romain Delplancq avec sa duologie du Sang des Princes, j'avais donc déjà une petite idée du style d'écriture de l'auteur. Plume que j'ai retrouvée dans ce livre-ci, mais si j'avoue avoir parfois eu du mal avec certaines tournures de phrases (oopsie...).

Je ne vais pas vous mentir, il m'a fallu le temps pour rentrer dedans... En fait, le décor met du temps à s'installer et il faut s'armer de patience pour enfin voir l'action arriver. Malgré ça, l'auteur installe une ambiance assez tendue et lourde dès le début du roman, ça nous démange, ça nous dérange, et on sent que ça va partir en cacahuète... mais quand ?

Dans la ville bouillonnante qu'est Korost, on suit trois parcours différents, trois destins qui n'ont au départ rien à voir mais qui sont liés. En fait, les trois points de vue sont trois personnes issues de milieux sociaux fort différents dans Korost. Et dans une ville où les rumeurs de fronde grondent, fatalement, elles vont entrer en collision.

Je crois que ce qui m'a réellement marquée dans ce livre, outre la tension, c'est de voir à quel point on peut être pris dans les évènements de la vie alors même qu'on n'y est de base pas lié du tout. de voir comment on a beau maitriser notre destin, un élément peut tout faire basculer. Comment des destins tout tracés et des rêves se brisent sur le mur de la politique, de la fourberie, de la cupidité... (arrêtez moi, bientôt je vais vous parler de la déchirure des passions humaines).

Et j'avoue, j'aime les histoires de révolution (ouais, à l'époque j'ai saigné l'album de la comédie musicale 1789 Les Amants de la Bastille).

Bref, encore un très beau moment en compagnie de HSN !
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La ville au plafond de verre - Romain Delplancq

Je viens tout juste de terminer le nouveau roman de Romain Delplancq sorti aux éditions HSN. Mettons les pieds dans le plat: ce fut une lecture mitigée pour ma part avec des hauts et des bas, des personnages qui donnent envie et qui sont portés par une belle plume mais un rythme parfois trop lent qui je pense plaira à certains d'entre vous. Entrons dans le détail désormais.

Ce qui saute aux yeux et qui fait que je n'étais pas la cible privilégiée de ce roman c'est le rythme. Ce livre se mérite… Je m'explique. J'ai mis environ 200 pages à vraiment me mettre dedans et à comprendre les positions des différents personnages et leurs liens. C'est relativement long pour moi mais une nouvelle fois cela gênera peut être moins d'autres lecteurs. S'en est suivie une succession de hauts et de bas en termes de ressenti: des moments où je trouvais que cela manquait un petit peu d'action et d'autres où j'étais complètement immergé et j'avais hâte de connaître la suite. Sans trop en dévoiler, j'ai beaucoup apprécié l'accélération sur la fin du roman et le dénouement que j'aurais aimé peut être un peu plus percutant. Vous savez que je suis un grand adepte de combats en tout genre. Ici, ce sera plutôt orienté intrigues, jeux politiques et d'influence, quête de pouvoir qui trouvera sans nul doute son lectorat.

L'univers est très prometteur. La magie ou devrais je dire les propriétés de l'arnoire donnent à ce monde un côté vraiment très original. L'auteur nous décrit d'ailleurs par la suite d'autres applications et sortes de pouvoirs que j'aurais aimé voir plus développés. Concrètement, c'est comme si j'étais resté sur ma faim en tournant la dernière page de ce roman: « En fait, c'était bien sympa. Il faudrait que l'auteur nous sorte un autre roman dans cet univers. » Un de mes points favoris reste sans conteste l'école des forgiers et l'ensemble des métiers que l'on y apprend. Elle est finalement très représentative de la diversité de l'univers de ce roman. Les messages véhiculés à travers les conflits entre les différentes factions sont intéressants et m'ont permis de rester motivé jusqu'à la fin.

Les protagonistes sont également un des points forts du livre. Vous serez tour à tour aux côtés d'Enik, une institutrice, de Katlik, une jeune fille ayant perdu son frère à la guerre et Istven, un jeune orphelin. Vous n'aurez aucun mal à vous repérer entre chaque chapitre, l'auteur nous recale parfaitement bien. J'avoue avoir eu beaucoup d'empathie pour Enik et Istven (je fondais de grands espoirs en lui) mais c'est Katlik qui me restera en tête. Issue d'une famille bourgeoise, j'ai trouvé qu'elle s'est embellie en permanence dans cette lecture. Elle est devenue une jeune femme forte qui fait face aux différents défis de la vie (et dieu sait qu'elle va beaucoup en rencontrer). J'ai trouvé l'ensemble plutôt bien orchestré par l'auteur qui nous donne petit à petit des connaissances sur ses personnages. Vous y trouverez votre compte je pense.

J'aurais souhaité être un peu plus emballé pour cette lecture car il y avait des éléments très prometteurs. Cependant, le rythme un peu en dents de scie m'a empêché de savourer et d'apprécier pleinement cet univers. Je ne doute pas une seule seconde en revanche que ce qui m'a laissé de marbre plaira à d'autres. Je n'étais vraisemblablement pas la cible privilégiée pour cette lecture.
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