Les éditions Nathan lancent une nouvelle collection de romans graphiques, où les auteurs s'inspirent d'un poème marquant pour en proposer une variation graphique.
Grande échappée est le premier né.
Pour cet album, une variation graphique du poème « La panthère » de
Rainer Maria Rilke nous est proposée par Stéphanie Delaporte.
Ce roman graphique est un véritable uppercut. Il lève le voile sur les violences psychologiques et sur l'enfermement conjugal.
« Les violences psychologiques sont autant de barreaux à une cage invisible. Et lorsqu'on sait que les coups qui laissent des bleus font déjà difficilement réagir l'entourage, que dire de ceux qui ne laissent de traces que sur l'âme. »
Bérengère Delaporte.
C'est au travers du regard de Louise, une adolescente de dix-sept ans, que nous découvrons le lynchage psychologique dont est victime sa mère Camille.
La scène d'ouverture a lieu dans un zoo. Louise, se retrouve avec son petit frère et ses parents devant la cage d'une panthère apathique. Vincent, le père, placé derrière Louise lui précise que la panthère est enfermée pour son bien, pour la protéger. Louise ne voit pas les choses de la même façon, si la panthère est enfermée, c'est uniquement pour le bon plaisir des hommes. Cette scène du zoo est, on s'en rendra compte plus tard, une métaphore de la vie de Camille.
Lorsque Louise annonce à ses parents qu'elle veut prendre son envol et intégrer une école de danse tout comme sa mère avant elle, Vincent son père s'y oppose violemment et renvoie Camille à sa propre situation de danseuse ratée, de bonne à rien et de boulet financier. Louise, ayant par hasard surpris cette conversation entre ses parents, se rend compte de l'emprise dont est victime sa mère et va tenter de l'aider à se libérer.
Les illustrations sont à l'image de la collection : poétiques. le dessin transmet des émotions et propose des métaphores visuelles de par la couleur. Tout l'album est en lavis bleu et gris-noir sauf la panthère et la chevelure de Camille qui sont jaune vif.
Voici un album a le mérite de faire entrer la
poésie dans le monde de la bande dessinée.
« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les
Editions Nathan bande dessinée pour cet envoi. »