Une BD avec un dessin de base mais qui se laisse bien lire, en toile de fond, elle nous offre une certaine réflexion sur le monde moderne, la surconsommation, et la pression sociale exercée. Rien que la première page donne le ton. On est emprisonné dans une sorte de routine qui se perpétue de génération en génération. Les gens peuvent s'inquiéter pour nous, ou nous regarder de travers si on ne suit pas la ligne. La réussite n'est pas forcément la même chose pour tout le monde, et on doit tous faire des choix difficiles. La BD suit le rythme des saisons, et va passer les 4 saisons. Notre jeune homme a un travail classique mais qu'il déteste. Il faut dire que pour le peu de temps qu'on a vu l'ambiance à son travail, elle avait l'air nocive et les gens très idiots, y compris les chefs. On voit aussi ce jugement qu'on appose sur nous mais finalement sans nous connaître, sans savoir pourquoi on agit ainsi. Il a plus de trente ans, pas d'emploi vraiment stable, on l'accuse de vivre comme un adolescent, il a envie d'écrire mais sur une machine à écrire. Sa mère l'appelle, prend de ses nouvelles, voire s'inquiète, mais souvent elle oublie de l'écouter vraiment. Il y a le rêve, les envies, et les factures à payer. Son père était un rêveur, ou autre, on l'a peu vu. Il vivait seul, sans petite amie, mais là il ne vit plus vraiment seul, il y a un ours chez lui. Il s'appelle Ernest, il ne parle pas, mais il agit. Il est parfois un peu spécial pour un ours. Cela bouscule sa petite routine de vie, lui fait vivre des aventures, prendre des risques et rencontré Alice,une militante, opposée à son père. On s'amuse à le voir. Parfois on se demande s'il est vraiment là. Cela paraît tellement dingue, un ours dans un appartement. D'ailleurs notre jeune homme voit un psy, cela a plus l'air par habitude, il n'a vraiment pas l'air de servir à grand chose. Avec Alice, il y a une ouverture à l'autre, ainsi que des tensions. Elle aussi le bouscule. La fin est également assez spéciale. Et on sent vraiment qu'en toile de fond, il y a une grosse remise en question et réflexion sur la société moderne, ce qu'elle nous impose. Les personnages ont quand même l'air très caricaturaux. Etes-vous prêt à accueillir un ours chez vous ?
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C'est vrai que c'est parfois nécessaire d'avoir un ours chez soi mais il vaut mieux qu'il soit en peluche. Cette bd nous montre qu'un homme à qui rien ne réussi va surmonter toutes les difficultés pour retrouver une sérénité de vie. C'est le genre d'oeuvre qui fait du bien à la lecture quand on a un coup de blues.
Je trouve que cette bd est traitée d'un point de vie original par son auteur et d'une manière assez humoristique pour nous faire comprendre certaines choses de la vie. C'est une sorte de morale et de conte urbain. On passe un moment de lecture assez réconfortant.
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Jules, joli trentenaire, est célibataire, travaille dans un bureau qui ne l'enthousiasme pas franchement, n'a pas vraiment coupé le cordon avec sa mère et ne se sent pas complètement à sa place dans la société actuelle. Un beau jour, un ours s'installe chez lui.
Sa vie va en être peu à peu chamboulée à tel point qu'il va se livrer à un thérapeute qui reste perplexe par rapport à l'existence réelle de cet ours.
Un dessin agréable, une histoire qui se laisse lire et un personnage principal qui vous rappellera probablement l'une ou l'autre de vos connaissances. Au-delà de l'histoire loufoque de cette improbable cohabitation, on perçoit une interrogation sur nos modes de vie actuels, sur la distension du lien avec la nature, sur la dépression. Plaisant.
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Debuhme, dans ce livre, fait preuve d’un très beau savoir-faire. Et même si cet album n’est pas tout nouveau, il mérite, assurément, de se trouver dans la bibliothèque de tous ceux qui aiment la BD quand elle s’aventure avec humour dans la vie telle qu’elle est !
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Un premier album très subtil et vraiment attachant, qui nous permet donc de découvrir un nouvel auteur, Debuhme, qui n'a pas fini de faire parler de lui. Le style est simple, très touchant, et le dessin fonctionne vraiment à merveille ! Un album à apprécier, tranquillement calé dans un bon fauteuil !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Debhume, c’est un sonnet d’automne, qui contemple mélancoliquement les feuilles tombées. On les observe avec nostalgie, mais, de peur de déranger l’ordre du monde, on n’y touche pas. Ce binôme improbable, que viendra rapidement compléter Alice, c’est la joie paisible et un bonheur qui ne demande rien à personne.
Lire la critique sur le site : Actualitte
La vie va trop vite pour moi. Ou c'est moi qui suis trop lent ? Je dois faire partie d'une espèce aux gènes régressifs, incapable de s'adapter au monde moderne. Trop d'attentes, trop de pression. Faire des études sérieuses, trouver un boulot lucratif, gravir les échelons, gagner plus, consommer d'avantage, avoir de beaux enfants, bien les éduquer pour les envoyer dans les meilleurs universités... et perpétuer la fuite en avant ! Et moi, je regarde passer le train comme une vache.
Poissonnerie
- Vous n'avez rien de plus frais ? Ernest les aime bien frais...
- Vous tenez là un vivaneau rouge, pêché dans le golfe de Thaïlande. A plus de 9000 km d'ici ! Vous voulez quelque chose qui frétille ?! Essayez le rayon "Animaux de compagnie" !
L'éducation peut tout : elle fait danser les ours.