Un titre sucré pour un recueil amer, dur, sans concession, à l'écriture aride, sèche, cassante, et ce contraste entre ce style sans fioritures, ce style du quotidien, simple et humain et le contenu d'une extrême cruauté sur la guerre civile en Espagne et ses horreurs.
Ce sont 8 nouvelles sur l'embrigadement d'un jeune homme dans les phalanges fascistes et ses exactions, les dénonciations par vengeance personnelle, l'assassinat d'un curé, une femme qui découvre que son mari est un tortionnaire, etc.
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Superbe recueil de nouvelles, se déroulant pendant la guerre civile en Espagne. Très fort, très percutant: un grand et beau livre sur une époque pas si éloignée. Très belle écriture. A lire en toute urgence!
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En matière de « délices », cette promenade est un véritable plongeon dans l'enfer de l'Espagne franquiste. Cupidité, jalousie, mépris et rejet social, indifférence, haine et barbarie, toute la noirceur de l'âme humaine colore de rouge sang ces cinq courtes nouvelles.
Et c est écrit avec une maîtrise et une profondeur de vue qui force l'admiration. L'homme n‘est pas un loup pour l'homme, c'est une ordure qui dans la guerre donne la pleine mesure de sa puanteur.
Âme sensible s'abstenir....
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Ce fut le premier mort d'une guerre civile qui en compterait neuf cent mille selon Georges Roux, quatre cent mille selon Hugh Thomas, historiens ; chiffres tenant compte des exécutions et des assassinats dans les deux camps. D'autres sources peuvent être citées, toutes différentes. Le seul chiffre irréfutable est celui du premier mort. (Le premier mort)
Maintenant, quand je regarde en arrière, je me dis : c’étaient mes plus belles années.
J'avais trente ans, j’étais jeune, communiste. Plus tard j'ai renoncé, l'âge sans doute, et toutes ces choses qui se sont passées.
Oui je suis partie pour l'Espagne une nuit de colère.
J’étais mariée avec lui depuis cinq ans, nous avions des projets, nous allions nous installer, avoir des enfants, comme tout le monde. Sauf moi, car il y a eu cette guerre. La guerre civile.
Pour gagner du temps il se mit à compter, un jour il faut bien compter ses morts. Et ceux que l'on ne voit pas? Dont on entend seulement le cri ou, pis encore, le silence?
Dieu n'existe pas, marmona-t-il entre ses dents. (Toi et moi)
Un état d'exception comporte toujours certains désagréments. L'usage inconsidéré de munitions en temps de guerre n'est pas un fait anodin, il peut être lourd de conséquences pour l'avenir. La loi est la loi. (Contre mauvaise fortune bon cœur)
Carmelo Lain était un mauvais élève. Sec, les cheveux drus et blonds comme la paille qui recouvrait à perte de vue les terres où sa famille régnait depuis un temps immémorial.
[
Mercedes Deambrosis :
Milagrosa]
De Madrid,
Olivier BARROT présente la réédition
du roman de
Mercedes DEAMBROSIS "
Milagrosa",
chronique douce amère de l'Espagne de 1950 dont il lit un extrait