Sorti en mai dernier, voici le premier album d'un diptyque signé par
Didier Convard, Eric Adam et
Thibaud de Rochebrune. Il s'agit de l'adaptation éponyme du roman de Convard. Pour l'aider dans cette tâche, il s'est entouré de son vieil ami Eric Adam, avec lequel il a travaillé sur la série
Hertz et sur le one-shot « L'abbaye de Clairvaux« . Convard et Adam ne sont pas des novices de la BD historico-ésotérique. Pour le coup de crayon, ils ont fait appel à
Thibaud de Rochebrune. Ce dernier s'est fait connaître pour la série « Bluehope » ou dernièrement pour « Pinocchio » de la série « A l'origine des contes ».
Cet album remet en scène le prévôt Vittore que l'on découvert dans un précédent diptyque sur
Léonard de Vinci. Vous pouvez retrouver les chroniques ici : tome 1 + tome 2. L'action de l'album se passe 9 ans avant les évènements qui ont mis en scène le génie de Florence. Cela veut dire que cette nouvelle aventure du prévôt ne s'inscrit pas comme une suite.
Considéré comme un valeur sûre et même si certains diront que cet album et le suivant sont des coups de marketing bien placés avant et après les vacances, l'évocation simple du nom de
Didier Convard permet à n'importe quel lecteur de retrouver un récit captivant où l'histoire se mêle à merveille entre religion, ésotérisme et polar sanglant. Après le décès de
Gilles Chaillet en 2011,
Thibaud de Rochebrune s'est approprié le personnage du prévôt Vittore. Sa version ressemble à un
Ian Holm en provenance du Cinquième élément.
Dans l'Italie de la Renaissance, nous découvrons un un
Michel-Ange Buonarotti sur le point d'entamer son oeuvre la plus importante : peindre le plafond de la chapelle Sixtine.Et là, premier bémol pour cette BD, l'artiste toscan disparaît très rapidement. On le rencontre sur 6 planches … Espérons qu'il apportera la solution pour le dénouement final !
La fluidité du récit rend la lecture agréable. On sent que les évènements ont été placés d'une façon méthodique. le tempo est maîtrisé voir peut-être un peu trop contrôlé et cela donne cette impression qu'on ne laisse pas la place à l'improvisation. La fin de l'album vous laisse sur un p… de cliffhanger.
Que dire du coup de crayon de Thibaud de Rochebrune ? le coup de crayon est très bon, il se fond dans le classicisme du récit. le dessin est épuré et pourtant, il n'hésite pas à nous montrer de très beaux détails. La mise en couleurs de Delf est jolie mais il manque de nuances. Il ne faut rivaliser avec
Michel-Ange mais jouer avec des dégradés aurait apporté un plus.
Par contre, j'ai un problème avec le « grand méchant » de l'album. L'ennemi du prévôt Vittore se nomme Baphomet et celui-ci ressemble à une momie avec une capuche rouge. Si ce mystérieux personnage se prend pour un bûcheron, la ressemblance avec Mumm Râ, le super vilain du dessin animé Cosmocats. Je ne sais pas si dans le roman, il existe une description de Baphomet mais pour le coup, il y a un cruel manque d'imagination.
Finalement, un scénario de bonne facture qui nous montre que le duo Convard-Adam fonctionne très bien. Un dessin de
De Rochebrune simple, épuré et au service du scénario. Un Michel-Angelo absent, malgré le titre de l'album. Peut-être que l'artiste se cache sous des bandelettes ? Possible mais la réponse sera donnée en septembre.
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