Si «
La Tresse », roman de
Laetitia Colombani, m'avait plu mais sans plus car pas assez approfondi à mon goût, le film qui en a été adapté, en revanche, est tout simplement magnifique et m'a émue aux larmes. Alors pensez bien, quand je suis tombée sur ce livre, je ne pouvais que lui sauter dessus.
Livre documentaire sous forme de journal de bord,
Laetitia Colombani nous raconte comment s'est déroulé le tournage de son film, qui a eu lieu sur trois périodes puisque sur trois continents différents. Il est donc logique que ce livre se découpe en trois parties.
La première concerne toute la partie indienne, soit l'histoire de Smita et de la petite Lalita. C'est la partie du roman qui m'avait le plus touchée, mais étonnamment pas dans le film. La seconde concerne la partie canadienne, et donc l'histoire de Sarah, celle qui m'a fait pleurer comme une madeleine pendant le visionnage du film. Et la troisième concerne la partie italienne, soit l'histoire de Giulia, celle qui a été le plus "retouchée" par rapport au roman et que j'ai trouvée de ce fait bien plus intense qu'elle ne l'était au départ.
Laetitia Colombani revient sur beaucoup d'éléments : les repérages et les différentes recherches, les castings, la préparation et la mise en place des décors, les répétitions, le tournage en lui-même et toutes les difficultés, imprévus et aléas de la météo qui leur sont tombés dessus. Ajoutez à cela le "contexte covid", et vous vous rendrez compte que toute l'équipe a fait un travail de titan.
C'est en Inde que le tournage a duré le plus longtemps, étalé sur plusieurs semaines. Et c'est également là-bas qu'ils ont dû faire face aux plus grandes difficultés. le mode de vie et les coutumes n'étant pas les mêmes qu'en Occident, ils ont dû composer avec, se les approprier même pour rendre le scénario plus ancré dans la réalité. C'est plus de la moitié du livre qui est consacré au scénario indien, et c'était bien nécessaire pour qu'on prenne conscience de l'ampleur de leur travail.
L'autre moitié se partage le Canada et l'Italie où le tournage a duré moins longtemps mais n'est pas moins conséquent. Là encore, les décors ont été subtilement choisis, tout comme les accessoires, auxquels je n'avais pas vraiment prêté attention d'ailleurs. Pourtant tout a été minutieusement étudié, je m'en rends compte maintenant.
Le choix des acteurs est parfait. Chacun y joue son rôle et s'est imprégné de son personnage. Chapeau d'ailleurs à la petite Sajda, qui a été sortie de son bidonville tout exprès pour le rôle de Lalita et qui sans la moindre expérience aucune a su le jouer tout naturellement. J'ai été ravie d'apprendre qu'elle allait maintenant à l'école et qu'elle savait désormais lire.
Nombreuses sont les photographies qui viennent accompagner les différentes étapes de ce tournage. J'ai ainsi pu revoir les belles couleurs de l'Inde et les bleus de l'Italie, tout comme la manière dont Kim Raver a été "transformée" durant la maladie de Sarah.
Laetitia Colombani est revenue sur de nombreux éléments durant tout le tournage, avec des petites anecdotes. Elle revient aussi sur certains petits détails qui m'avaient échappé, notamment sur certains accessoires ou couleurs spécifiquement choisis, tels des petits symboles qui renvoient à l'une ou l'autre partie de l'histoire. Je n'avais, par exemple, ni fait attention aux cerfs-volants ni à la couleur rouge présents dans les trois scènes finales.
Mais mis à part ce travail titanesque qu'a été la réalisation de ce film,
Laetitia Colombani partage également les différents sentiments et émotions qui l'ont traversé tout du long : ses plus grandes joies comme les coups les plus durs, les fous rires comme les moments de grande émotion, la satisfaction comme la fatigue intense, ses pensées du moment et ses doutes. Je me suis rendu compte qu'elle était une belle personne. Elle m'a encore fait pleurer, mais je ne lui en tiens pas rigueur.
Et en fermant ce très beau livre, je n'ai eu qu'une envie : revoir le film. Et je ne m'en suis pas privée. J'ai ainsi fait un peu plus attention à tout ce qui entourait les personnages. J'ai pleuré, encore, évidemment, mais je n'y peux rien si je trouve le film bien plus profond et intense que son roman d'origine.