Complément de critique, spécial bibliographie :
A la fin de leur année de quatrième, Virginie et Bastien étaient très attirés l'un par l'autre. Deux jours après la rentrée en troisième, Virginie reprend contact avec lui par mail et lui propose un défi : ils n'auront plus d'autres contacts qu'électroniques tant qu'il n'aura pas séduit la nouvelle de l'école, Delphine, qui semble d'après elle être une «fille à papa» mais dont elle devine qu'il saura révéler l'allumeuse qu'elle pressent se cacher en elle. D'abord choqué, puis appâté par le fait que Delphine intéresse son ennemi juré, et enfin prêt à tout pour regagner les faveurs de Virginie, Bastien accepte et ajoute un deal : il va aussi draguer la fille la plus moche, la plus nulle, la plus coincée du collège, Audrey, pour essayer de percer son secret : ce qui la rend ainsi… de manigances en manigances, tous deux apprendront qu'à trop jouer avec le feu, on peut mettre les autres et soi-même en danger au point de le regretter «à vie».
Mon avis : Il me semble intéressant de rattacher ce livre à un essai du même auteur, "
Douée pour le silence".
Sarah Cohen-Scali y raconte son enfance et son adolescence. Dans une famille très unie et aimante, la petite Sarah est plutôt entourée de femmes, son père s'absentant souvent. Sa soeur étant plutôt jolie, alors qu'elle se trouve un physique ingrat, elle est mal dans sa peau. Elle ne sait pas dire non et elle se mure dans le silence parce qu'elle ne sait pas non plus se dire : impossible de formuler ce qui la fait rêver et, à plus forte raison, ce qui la fait souffrir. Grâce à un professeur de littérature, elle va faire du théâtre, avec passion, et en viendra petit à petit à s'accepter et à quitter son mal de vivre.
En 2003, les éditions
De La Martinière jeunesse lançaient une collection pour les adolescents. le concept en était simple : des auteurs expérimentaient un nouveau terrain d'écriture pour exprimer, au plus près, la vérité de leur adolescence. Je ne connais pas les autres ouvrages, mais celui-ci est très réussi.
Sarah Cohen-Scali dévoile l'enfant aux lèvres verrouillées qu'elle a été, comme pour inviter l'adolescent lecteur à dire ses silences. Son témoignage est vibrant de sincérité, on est vraiment au coeur de ses ressentis d'alors et le théâtre comme thérapie me semble une très bonne idée... pour qui y parvient.
Public : à partir de treize - quatorze ans, mais peut probablement aider un parent inquiet et désemparé face au mutisme de son enfant.