Si je vous dis que mon métier, c'est bibliothécaire, ça vous évoque quoi ? Des lunettes ? Un chignon ? Une personne qui adore fait "chuuuut !" ?
Et si l'on balayait les idées reçues ? Et si l'on partait à la découverte de bibliothécaires de fiction qui ont le pouvoir de changer une vie, pour le meilleur et pour le pire ? Venez, je vous emmène...
- Ce qu'il y a de bien avec les histoires, c'est qu'on peut toujours revenir en arrière.
- Que veux-tu dire ?
- C'est l'avantage qu'ont les livres sur la vie réelle. Dans la vie réelle, quand un drame arrive, on se dit : "Comme j'aimerais retourner dans le passé, profiter du bonheur d'avant !" La lecture nous donne cette possibilité : il suffit de reprendre les chapitres précédents, et on revit les moments que l'on aime chaque fois qu'on le désire."
Guillaume n'avait jamais envisagé les choses sous cet angle.
Combien y a-t-il de livres, ici ? Dix mille, cent mille, un million ? Une odeur de vieux papier, à la fois âcre et doucereuse, émane du fantastique amas d’ouvrages, dont certains ont plus d’un siècle. Couvertures de cuir, de tissu, de carton, aux tranches dorées ; parchemins roulés ; éditions rares et volumes populaires pleins de naïves illustrations ; tout le savoir du monde semble rassemblé ici. (p. 22, Chapitre 2).
- Tu me rappelles l'histoire de la tour de Nesle, me reprocha-t-elle un jour, comme je bazardais une chemise hors d'usage.
- ... ?
- C'était au XIVe siècle. Marguerite de Bourgogne y avait installé son lupanar personnel et, du haut du donjon, balançait ses amants à la Seine dès qu'ils ne la satisfaisaient plus. Quelle imbécile ! Elle les aurait remis dans le circuit, ils n'auraient pas été perdus pour tout le monde : la récup', c'est pas fait pour les chiens.
- Drôle de comparaison !
- Bah, entre un vêtement et un homme. Il n'y a guère de différence. Tous deux te caressent, s'imprègnent de tes odeurs, épousent les replis les plus intimes de ta chair. Ça crée des liens indissolubles.
(Dans : Mémoires d'une aveugle)
Les fantasmes ne meurent pas, quoiqu'il ait pu en penser tout à l'heure! Ils survivent là où les a fixés l'écriture, éternellement! Gavroche et Cosette ont-ils disparu avec Victor Hugo? Les trois mousquetaires ont-ils suivi Dumas dans la tombe? Et Madame Bovary, dont Gustave Flaubert disait "c'est moi", n'a-t-elle pas survécu à son auteur? C'est dans l'imagination de milliers de lecteurs qu'ils mènent aujourd'hui leur existence propre.
Nous marchions droit devant nous, sans savoir où nous allions. Peu importait, d'ailleurs, puisque nous étions ensemble. Quand on s'aime, on est bien n'importe où !
On ne jette pas un rêve, même brisé !
"Je vais vous décrire Ida, car elle était très belle. Elle avait de longs cheveux bruns qui tombaient sur ses épaules, et un joli visage. Sous sa cape noire, elle portait un jupon qu'elle avait échangé contre Alice au Pays des Merveilles, et des petits souliers qui faisaient chanter le pavé."
"Comme j'aimerais retourner dans le passé, profiter du bonheur d'avant !" La lecture nous donne cette possibilité : il suffit de reprendre les chapitres précédents, et on revit les moments que l'on aime à chaque fois qu'on le désire.
Les yeux de Titus [le chien], on dirait de grosses billes noires. D'habitude, ces billes-là sont pleines d'amour. Tellement, tellement que, quand on les regarde, ça vous fait chaud partout. Mais là, elles débordaient de peur. Une peur affreuse. Ses yeux criaient : « Au secours ».
Je n'ai jamais vu des yeux hurler aussi fort.
- Je déteste les livres où les gens meurent.
- C'est parce que tu ne les ouvres pas à la bonne page, dit le petit prince.
- Comment ça ?
- Ce qu'il y a de bien avec les histoires, c'est qu'on peut toujours revenir en arrière.
- Que veux-tu dire ?
- C'est l'avantage qu'ont les livres sur la vie réelle. Dans la vie réelle, quand un drame arrive, on se dit : "Comme j'aimerais retourner dans le passé, profiter du bonheur d'avant !" La lecture nous donne cette possibilité : il suffit de reprendre les chapitres précédents, et on revit les moments que l'on aime chaque fois qu'on le désire."
Guillaume n'avait jamais envisagé les choses sous cet angle.