Je crois qu'il y a beaucoup à dire sur ce livre qui me laisse pourtant une impression mitigée. Je ne parviens pas à dire si je l'ai apprécié ou non, peut-être parce que mon sentiment est allé descrescendo au fur et à mesure que la vie d'
Héloïse s'éloignait de la mienne. Peut-être l'ai-je moins bien comprise passé la moitié.
Ce livre aborde beaucoup de sujets graves, sans toutefois tomber dans le glauque : l'orphelinat, les accidents de la vie, la maltraitance, le viol, l'avortement, l'abandon, la dépression voire les troubles mentaux, l'alcoolisme, l'automutilation, l'autodestruction etc. Il ne s'agit pas d'un livre qui traite de tous les malheurs possibles de la vie, mais plutôt de la façon dont les événements de la vie construisent une personnalité.
Il me semble en effet que l'auteur réussit parfaitement à nous montrer comment des blessures d'enfance peuvent façonner toute une personnalité, toute une existence, et met en lumière le fait que certaines ne se referment jamais vraiment malgré les périodes d'accalmie que la vie nous offre. Pour
Héloïse, ces périodes coïncideront toujours avec la rencontre d'une personne qui lui témoignera de l'amour. Malheureusement, elle se retrouvera seule avec ses démons chaque fois que l'amour s'en ira ou qu'elle s'imaginera qu'il s'éteint.
Héloïse souffrira donc éternellement de son sentiment d'abandon, du manque de tendresse, du sentiment de ne pas être digne d'amour ni d'intérêt de la part de quiconque, de ne pas avoir de place. Elle ne parviendra jamais vraiment à s'extirper de ce cycle infernal, et forgera son propre malheur.
Nous comprenons bien la spirale dans laquelle sombre
Héloïse, pourquoi elle adopte telle ou telle réaction, réactions qui peuvent paraître complètement disproportionnées ou incompréhensibles pour quelqu'un qui ignore son histoire. Je crois que les choses se passent pareillement dans la vie réelle : nous ne comprenons jamais vraiment les autres, tant que nous ignorons leur histoire, et nous ne pouvons pas être compris non plus, sauf par ceux qui se trouvent avoir des points communs avec nous.
J'ai été touchée par les premiers chapitres, par les mots simples mais justes pour raconter l'absence du père, l'espoir irrationnel de le rencontrer un jour, la certitude de l'avoir trouvé dans le regard d'un inconnu. J'ai également été touchée par le choix de certaines chansons qui ont un jour eu du sens pour moi.
Voilà sur le fond, même si je peine à organiser mes pensées.
Sur la forme, je déplore les nombreuses fautes d'accord de participe passé, des concordances de temps parfois hasardeuses et une faute de conjugaison (p286). Les fautes me font perdre le fil de l'histoire, cela m'agace toujours autant d'en trouver dans un livre et me contraint à baisser la note que j'aurais pu être tentée de lui attribuer...
Je remercie néanmoins Babélio et les éditions Ifs de m'avoir permis de découvrir l'auteur.