Des rêves à n'en plus finir

Je veux être libre. Et être aimée pour ce que je suis. Aimer de toute mon âme, vivre sans me soucier du regard des autres. Je veux de l’aventure, de l’imprévu, de la folie, de l’inédit…

Chapitre 3 :
«… — Je n’ai plus le contrôle sur grand-chose désormais… Et pour répondre à votre question, c’est sans doute un gentil garçon, mais je le déteste. Je le déteste, car je hais cette situation qui m’a été imposée. Vous aviez raison, il est trop jeune.
Et surtout, il n’a pas votre charisme…
— J’aurais préféré avoir tort, vous méritez d’être heureuse.
— Je ne pourrai jamais être heureuse ici, même avec la meilleure volonté du monde.
Ma répartie semble le peiner. Je suis incapable de mettre des mots sur ce que je ressens, mais quelque chose d’étonnant nous lie tous les deux. Cet homme m’attire et ses bras m’apportent un inestimable réconfort.
Nous évoluons en silence, les yeux dans les yeux, néanmoins conscient qu’une foule nous observe et scrute le moindre de nos gestes. Quelques instants avant que la musique ne prenne fin, il serre ma main un peu plus fort.
— C’est d’accord, me murmure-t-il en plongeant son regard dans le mien.
Mon cœur se déchaîne.
Ai-je bien compris ? …»

Chapitre 1 :
La poupée qui dit « Non »
Le Havre, France, 1709
«… Je croise le regard désolé de Madeleine de Parabère dans le miroir qui est face à moi. J’ai envie de lui arracher des mains la brosse en ivoire qui appartenait à ma mère afin de briser quelque chose.
Pourquoi pas ce miroir qui me renvoie l’insupportable image d’une de ces jeunes filles françaises bonnes à marier auxquelles je ne veux surtout pas ressembler ?
Ma dame de compagnie entrouvre les lèvres. Agacée, je l’interromps immédiatement :
— Inutile d’essayer de me dire que cette union finira par avoir du bon dans ma vie… C’est peine perdue, ma chère Madeleine, garde tes précieux commentaires pour toi.
— Ce n’est pas une si mauvaise chose quand on y pense, Votre Altesse, insiste-t-elle malgré mes recommandations.
— Je suis condamnée à être malheureuse, il n’y a rien de plus à dire à ce sujet ! rétorqué-je en croisant mes bras contre la poitrine et en lui jetant mon regard le plus féroce.
Un goût amer ne quitte pas ma bouche depuis l’annonce de mon père plus tôt dans la journée. …»

« Je veux être libre. Et être aimée pour ce que je suis. Aimer de toute mon âme, vivre sans me soucier du regard des autres, et envoyer balader l’étiquette et toutes ces règles désuètes qui régissent cette société. Je veux de l’aventure, de l’imprévu, de la folie, de l’inédit… Je veux savourer chaque moment de ma vie avec passion. Alors, si pour cela je dois dire adieu à tous mes privilèges, je suis prête.
Je suis plus que prête. »

« Il me reste quelques heures pour changer le cours de ma vie et je compte bien les mettre à profit pour reprendre le contrôle.
Je refuse de devenir une poupée ! »