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4,06

sur 376 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Gouri sur sa moto traverse la campagne Ukrainienne ; il retourne dans sa ville sinistrée , récupérer la porte de la chambre de sa fille.
Un arrêt pour revoir ceux qui sont encore là ou plus pour longtemps et parler des souvenirs en buvant de la vodka ..

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Avec une petite histoire toute simple , Antoine Choplin nous raconte un voyage à moto , un beau roman tout en douceur malgré un sujet dramatique .
Un roman court , simple , poétique , pleins d'émotions , comme un paysage qui défile devant nous .


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Un court roman qui remue. Une très belle langue qui sait décrire la tragédie (l'après catastrophe de Tchernobyl) avec force mais aussi avec sensibilité, pudeur et poésie.
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Gouri au guidon de sa moto quitte Kiev où il habite maintenant pour retourner à Pripiat, dans " la zone" pour récupérer un souvenir dans son ancien appartement.
Ce voyage lui permet de retrouver en chemin des anciens amis et d'évoquer avec eux les bons et le mauvais moments de leur jeunesse et surtout "l'évènement" l'explosion de la centrale nucléaire dans la ville où ils habitaient, la décontamination, l'exode, la peur, les regrets, la maladie.
Un roman poignant, aux accents et à la philosophie slaves où le chant, la musique, la vodka et la poésie sont là pour aider, consoler et se résigner.
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Qu'il est agréable de se laisser emporter par un livre sans savoir où on va ! En douceur, l'auteur nous plonge au milieu d'ukrainiens qui se connaissent, aiment bien boire de la vodka, chanter, manger, parler du passé. Avant Tchernobyl. Car ils ont dû quitter leurs villages, leurs maisons. Un quotidien ordinaire qu'un écrivain poète revenu de Kief va animer en allant récupérer une porte dans sa maison abandonnée. Les petits gestes de la vie, les blessures radioactives, les silences et les confidences s'égrainent dans cette campagne ukrainienne paisible avec une grande humanité. Alors que ce pays subit une guerre atroce, pénétrer la douceur de ce récit fait rêver à cette campagne victime de la pire catastrophe nucléaire de l'histoire.
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Faire se côtoyer l'horreur et la poésie...
Telle est l'étrange alchimie à laquelle se livre Antoine Choplin dans "La nuit tombée".
Ses héros survivent -ou pas- à l'accident nucléaire de Tchernobyl. Certains d'entre eux persistent à vivre chez eux, à proximité de "la zone", hantant des villages par ailleurs désertés.
Gouri, lui, a saisi l'opportunité d'un poste d'écrivain public à Kiev pour quitter, deux ans auparavant, sa ville natale. Mais le drame l'a suivi, sous la forme de l'insidieuse maladie qui touche sa fille Ksenia. C'est pour elle qu'il fait aujourd'hui le chemin en sens inverse : il se rend à Pripiat au volant de sa moto; il y a attelé une remorque de sa fabrication dans le but d'y rapporter la porte de l'ancienne chambre de Ksenia, sur laquelle sont gravés des extraits de poèmes, et les repères témoignant de la croissance de la jeune fille.
Il fait halte à Chevtchenko, où il rend visite à ses amis Véra et Iakov, qui font partie de ces "résistants" qui n'ont pas voulu quitter leur maison. Iakov, gravement malade, est méconnaissable et extrêmement faible.

Le mal est presque invisible. Il a doucement mais invinciblement envahi, investi villes, villages et sites naturels, les recouvrant d'un imperceptible fluide délétère et poisseux. C'est pour cela que l'évacuation est souvent mal acceptée : on pleure davantage la perte du foyer, de l'environnement familier, que l'on ne craint les dangers de cette radioactivité impalpable.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Ce roman, publié en 2012 aux éditions de la Fosse aux ours, relate le voyage que fait le héros, Gouri en direction de Pipriat sa ville d'origine devenue ville interdite depuis l'accident nucléaire de Tchernobyl en 1986. Gouri est un poète qui travaillait autrefois à la centrale, il vit désormais à Kiev depuis l'évacuation de Pipriat mais sa fille Ksenia est malade, sans doute contaminée et il veut rapporter à Kiev la porte de sa chambre, objet chargé de souvenirs.
Au cours de son voyage, il s'arrête pour revoir son ami Iakov. Celui-ci est très mal en point. Comme les autres, il avait accepté de faire oeuvre citoyenne en allant "enterrer la terre" après la catastrophe mais il en paie très cher les conséquences. Éva son épouse prends soin de lui et aussi de ses voisins qu'elle reçoit chez elle au dîner : Svetlana qui peint des pierres et son époux le vieux Léonti qui a entrepris de reconstruire sa maison, le jeune Piotr, qui semble avoir perdu la tête et le mystérieux Kouzma. Ensemble ils partagent de nombreux verres de vodka, la soupe de poulet le chou. Kouzma met en garde Gouri : "tu me retrouveras rien de ce que tu as connu là-bas." dit-il. Il dresse même un portrait terrifiant de Pipriat : "Mais avec le temps, ce qui finit par te sauter en premier à la figure, ce serait plutôt une sorte de jus qui suinte de partout, comme quelque chose qui palpiterait encore. Quelque chose de bien vivant et c'est ça qui te colle la trouille. Ça, c'est une vraie poisse, un truc qui s'attrape partout. Et d'abord là dedans. de son pouce, il tapote plusieurs fois son crâne. Je sais de quoi je parle"
J'aime beaucoup l'écriture de ce roman, la plongée dans l'univers des personnages, la tendresse avec laquelle l'auteur en dresse le portrait mais je suis très déçue par la fin : je n'ai pas compris le revirement de Kouzma qui choisit d'accompagner Gouri à Pipriat, l'aide à récupérer sa porte et même, bizarrement et à plusieurs reprises, "est contre Gouri" (p 109). Or alors que Gouri attend Kouzma parti guetter les pilleurs à Pipriat, Gouri pense que "ce n'est pas Kouzma qui le tracasse. Kouzma, ce n'est pas important. Qu'il meure, même, et ce ne serait qu'un petit drame de plus [...] Il envisage sa lâcheté." Heureusement Kouzma revient, ils rentrent ensemble jusque Marianovka où Kouzma "disparait entre les arbres".
Gouri aurait-il été un temps victime de la "vraie poisse" dont parlait Kouzma ? Il finit pourtant par tenir sa promesse chez Iakov, l'aidant à écrire à Éva sa lettre d'amour et d'adieu.

Lien : http://www.lirelire.net/2018..
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Un texte à la fois grave et d'une grande pudeur sur la réalité de la catastrophe de Tchernobyl. On suit le quotidien de ces gens qui ont tout perdu du jour au lendemain, les villes abandonnées, le « devoir patriotique » d'enterrer la terre… Avec les causes physiques que l'on peut imaginer. Un texte poignant et dont on ne ressort pas indemne.
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Gouri quitte Kiev sur sa moto à laquelle il a attaché une remorque.
Son voyage commence, plein de douleur et de souvenirs, en direction de la "zone".
La "zone", c'est celle qui se trouve à proximité de Tchernobyl, là où il habitait, un endroit maintenant interdit à toute personne. Il veut ramener une seule chose, la porte de la chambre de sa fille, là où il a fait des encoches au fur et à mesure qu'elle grandissait.
En passant il s'arrêtera voir quelques amis et évoquer la vie d'avant, avant la catastrophe...


Comme d'habitude Antoine Choplin me ravit avec son écriture minimaliste qui réussit quand même à exprimer tellement de sentiments et de sensations.
Dans cette histoire ne restent que les relations humaines, l'amitié, l'amour, pour donner encore un sens à la vie.
Un récit certes sombre mais illuminé par le personnage de Gouri qui est poète et sait mettre des mots sur ce qui est souvent indicible.

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Livre découvert dans l'émission "La grande librairie" du 30 mai 2013, emprunté à la bibliothèque dès le lendemain et dévoré en quelques heures.
Gouri, avec sa moto et sa remorque retourne vers son village de Pripiat, village fantôme, déserté après la catastrophe de Tchernobyl.
Sur son chemin Gouri s'arrête chez d'anciens amis, d'anciens compagnons de travail dont certains vont mourir des suites de la catastrophe.
C'est beau, bref, sobre ...
J'aime cette phrase trouvée dans un article publié après l'attribution du prix "France télévision 2012" à Antoine Choplin :
"Choplin fait partie de ces écrivains fascinés par la peinture. On dirait presque, de ces écrivains qui pensent que la littérature est la peinture de ceux qui ne savent pas peindre."
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Ce livre m'a été offert par une amie, à l'occasion d'une soirée Paroles d'Encre. Elle avait aimé le héron de Guernica et voulais me faire découvrir cet auteur.

Un livre remarquable, une très belle écriture, pour un récit qui se déroule suer une nuit: un homme retourne dans une zone interdite, après un incident nucléaire dans une centrale, pour aller dans son ancien appartement chercher la porte de la chambre de son fils. Ce voyage sur ses pas d'avant la catastrophe va faire renaître des amitiés, des sentiments forts entre des gens éloignés par le drame. Sa quête sera couronnée de succès, et il repartira, sans qu'on sache si ces amis pourront se revoir un jour.

J'ai beaucoup aimé cette lecture, et j'ai donc mis le héron de Guernica sur ma liste :-)
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