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4,06

sur 376 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai longtemps hésité à lire ce roman pour diverses raisons. La nuit tombée est un court roman d'Antoine Choplin qui m'a entraîné dans le voyage de Gouri sur sa moto qui tire une remorque brinquebalante. Nous sommes en Ukraine. C'est un voyage entre Kiev et Pripyat, deux ans après le drame de Tchernobyl, rappelez-vous c'était un certain 26 avril 1986. Gouri, sa femme et sa fille, comme des milliers de personnes ont dû fuir rapidement la zone contaminée dans les jours qui suivirent l'événement.
Il revient là-bas deux ans après, il revient sur ses pas. Pourquoi revient-il ? Il revient avec une idée dans la tête. Retourner à l'appartement de Pripyat qu'ils habitaient, la grande ville aux abords de la centrale nucléaire, la grande ville effervescente qui étaient grouillantes de vies il y a encore deux ans, où les habitants vivaient de cette proximité.
Sur cette route il fait halte dans un petit village chez Vera et Iakov, un couple d'amis et c'est brusquement une longue rencontre faite de retrouvailles et d'émotions. Il y a de la joie à se retrouver. Les gestes se retiennent, s'effleurent un peu. La vodka coule dans les verres, les langues se délient, les souvenirs aussi s'invitent, les larmes se retiennent cependant encore derrière des digues que l'on sent aussi fragiles que le sarcophage qui recouvre désormais le réacteur de la centrale de Tchernobyl.
Avec l'évocation des souvenirs récents et tenaces, des scènes sidérantes se reconstituent sous nos yeux pour dire ce qui fut l'innommable. Comme cette vieille femme qui ne voulait pas fuir sa maison et que deux hommes sortent de chez elle de force à bouts de bras comme si elle était un cadavre... Comme cette maison qu'on décide de démolir et d'engloutir dans une fosse creusée à cette effet par des pelleteuses.
Le père et le fils contemplent ce désastre, ils pensaient avoir vidé la maison et brusquement surgit parmi les décombres une petite Tour Eiffel dans sa bulle de verre où coulait la neige, souvenir désuet de Paris... Comme cet homme, un de ces volontaires chargés d'accompagner l'évacuation des lieux et qui, une nuit, courut tel un illuminé vers cette forêt dont les arbres s'étaient mis soudainement à rougeoyer. C'était comme le chant des sirènes...
Tchernobyl est une de ses catastrophes violentes et insidieuses dont on ne sent pas le mal immédiatement.
Le paysage au début semble comme n'avoir jamais changé. Les gens aussi. Rien ne se voit dans l'air ni dans le vol des oiseaux. C'est après...
Il paraît que, lorsque l'endroit fut vidé de sa population ou presque, les animaux se réapproprièrent ce territoire y compris dans les rues désertes de Pripyat. Des oiseaux entraient dans les maisons et les fenêtres lorsque les fenêtres étaient restées ouvertes. Et puis vinrent aussi des pillards, par centaines, bien que l'accès fût surveillé et protégé sans cesse par les forces de l'ordre...
Gouri, en revenant sur les lieux du drame, sur ce lieu qui restera contaminé durant des centaines d'années encore et sans doute bien plus encore, risque sa vie pour pas grand-chose... On saura plus tard pourquoi il va là-bas, et pourquoi son voyage ultime doit s'effectuer à la nuit tombée...
Mais peut-être l'instant le plus émouvant dans ma lecture fut lorsque Iakov, qui sait qu'il n'en a plus pour très longtemps à vivre, demande à Gouri de l'aider à écrire une lettre pour Vera, parce qu'il ne sait pas bien poser les mots sur une feuille de papier... C'est peut-être là que les digues que j'évoquais plus haut commencèrent à se fissurer, pas celles qui retenaient ce maudit atome en fission, mais celui d'un coeur en sanglot.
Voilà ! Tout ce texte est ainsi tissé par l'écriture empathique d'Antoine Choplin, pudique, tout en retenue. L'horreur de cet événement est dit par ellipse, le sujet n'était pas facile à aborder, il y a une poésie à la fois lumineuse et saisissante qui ne fuit pas cette horreur, qui ne se complet pas dedans, qui dit simplement avec des mots touchants le drame humain qui s'en est suivi pour des milliers de familles...
La trajectoire de Gouri sur sa petite moto fragile ressemble à un chant crépusculaire. Sa quête est comme un geste aussi dérisoire qu'éprise de sens. Elle est belle.
J'ai été ému jusqu'aux bords des larmes par ce magnifique récit porté par beaucoup d'humanité. En refermant ce livre, je n'ai pas pu m'empêcher de penser au père d'une amie de mon épouse, elle s'appelle Svetlana, habite aujourd'hui dans le Finistère à quelques kilomètres de chez nous, son père était pompier là-bas au moment de « l'accident », dont la cause, il faut le rappeler, n'était rien d'autre qu'un essai technique de sécurité qui fut mal maîtrisé dans l'enchaînement de très mauvaises décisions. Il fut avec une quinzaine de ses collègues les premiers à intervenir auprès du réacteur en fusion. Ils furent aussi les premiers à décéder... Certains dès le lendemain...
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Une véritable merveille bien que les sujets abordés dans cet ouvrage ne soient guère réjouissants, bien au contraire !

Gouri, le personnage principal, revient, après deux ans d'absence, dans sa région natale de l'Ukraine, non seulement pour revoir ses amis, Iakov et Svetlana mais surtout parce qu'il a une mission à accomplir : celle de retourner dans Sa ville, celle où il a vécu heureux avec sa femme et sa fille, et qui est désormais en ruines afin de récupérer une porte. Vous allez croire que je raconte n'importe quoi mais lisez la suite et tout prendra peut-être sens pour vous ! Gouri s'est exilé à Kiev suite au 26 mai 1986. Cette date ne vous évoque-t-elle rien ? L'accident nucléaire de Tchernobyl bien évidemment ! Même si ce dernier n'est pas clairement mentionné par l'auteur, le lecteur, lui, lit entre les lignes puisqu'il parle de "zone", d'évacuation à grande échelle de villages entiers et, bien évidemment de plutonium. le rapprochement ne fait donc plus aucun doute. Et su Gouri tient tant à retourner dans cet endroit pillé, dévasté et surtout interdit, c'est pour se rendre à Pripiat, la ville dans laquelle où il habitait et de se rendre, illégalement bien entendu, dans son ancienne demeure pour récupérer la porte de la chambre de sa fille.
Pourquoi celle-ci et pas une autre ? Et dans quel but ? Je ne vais quand même pas vous dévoiler toute l'intrigue donc je m'arrête là, ne serait-ce que pour vous tenir sur votre faim...

En tout cas, je vous recommande vivement la lecture de cet ouvrage qui se lit très vite, qui est extrêmement bien écrit et très touchant. Il a d'ailleurs obtenu le Prix France Télévisions 2012, dans la catégorie "Romans". A découvrir absolument !
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Magnifique roman d'Antoine Choplin. J'avais déjà lu un roman de cet auteur "Partiellement nuageux" que j'avais beaucoup aimé. C'est un peu par hasard que j'ai vu ce livre "La nuit tombée". Je ne savais pas trop quelle histoire j'allais découvrir mais le fait de voir l'auteur qui l'avait écrit, a suffi pour que je le commence. le sujet n'est pas bien gai. Cela se passe en Ukraine, deux ans après la catastrophe de Tchernobyl. Gouri, un écrivain public de Kiev se rend avec sa moto et une remorque à l'arrière dans la campagne ukrainienne. Il veut retourner dans son village qui est devenu une zone interdite à cause de la grande contamination autour de Tchernobyl. En route, il passe chez ses amis, Véra et Liakov. Il y trouve de la chaleur humaine, le partage du repas, les échanges joyeux et tristes et la vodka qui coule à flot autour des convives. Gouri attend la nuit pour pouvoir aller à Pripiat, son village natal. Il veut récupérer quelque chose qui lui est cher.
C'est un roman humaniste et chaleureux où la solidarité n'est pas un vain mot. Un sujet rude traité avec poésie, un vrai bonheur malgré le sujet.
Je ne peux que vous le conseiller.
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Antoine Choplin nous donne à vivre une journée et une nuit avec Gouri qui decide deux ans après la catastophe de Tchernobyl de retourner à Pripiat, Zone dorénavant interdite et surveillée. Il fait une escale avant chez des amis survivants puis part avec sa moto , sa remorque et Kouzma pour Pripiat, là où il a vécu. Il veut récupérer la porte de la chambre de sa fille sur laquelle, il avait noté les signes du temps qui passe, les mesures de sa fille qui grandissait au cours du temps. Cette porte , objet symbolique à plusieurs titres est celui qu'il a besoin pour avancer et peut- être aussi fermer une page de son existence.
Ce petit roman sombre nous donne à vivre quelques heures heures dans ce no man's land rafioactif, quelques heures qui suffisent à nous faire comprendre l'ampleur de la catastrophe .
L'écriture est sobre et pourtant sensible, parsemée de petits poèmes, le style EST celui qu'il fallait pour cette histoire. Pas de fioritures, les mots choisis sont emplis de pudeur.
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Un petit bijou d'humanité...

Quelle douceur, quelle quiétude, quel silence sous cette épaisse couche de neige.
C'est ce qu'on pourrait penser. Mais là, pas de neige. L'épaisse couche qui recouvre le paysage est l'accumulation de poussières radioactives.
Le pays c'est l'Ukraine. La grande ville proche est Kiev. le paysage est celui de Tchernobyl et des villages voisins abandonnés.

Plus de deux ans après la catastrophe, Gouri revient dans son ancien village, là où il a vécu heureux avec sa femme et sa fille, mais devenu zone interdite depuis le jour de colère, le 26 avril 1986. Il lui faut récupérer la porte de la chambre de Knesia sur laquelle sont notés tant de souvenirs. Car sa fille est malade. Elle aussi fait partie des innombrables personnes touchées par cette gangrène insidieuse : "La bête n'a pas d'odeur / Et ses griffes muettes zèbrent l'inconnu de nos ventres."

C'est pour lui l'occasion de retrouver, pour une soirée, des amis. Et ce sera pour eux l'occasion d'évoquer la catastrophe, les maisons abandonnées en toute hâte, le travail sur les réacteurs, la maladie, la résignation, le temps disparu, le temps suspendu, la nuit tombée.
Gouri parcourra son ancien village, à la beauté figée dans le temps sous un ciel étoilé, à la senteur des bois résineux alentour, mais englué irrémédiablement dans des poussières post-apocalyptiques. Un village se préparant à la fête, si plein de vie, si plein de rires et si cruellement silencieux aujourd'hui. Ici pas de destruction, pas de guerre, pas de trou d'obus, juste "des fragments de ciel étoilé se faufilent parmi les frondaisons et c'est comme si l'univers dégringolait jusque-là pour se mettre à exister pour de bon, presque à portée de main". Fallait-il vraiment partir, se questionne t'il encore, alors que tout semble endormi...


C'est avec des mots simples, doux et pudiques qu'Antoine Choplin nous dévoile les lendemains de Tchernobyl au cours desquels la solidarité et l'amitié soutiennent les hommes. Un grand moment de lecture à laquelle j'ai associé quelques vers De Lamartine :

Ô temps ! Suspends ton vol...

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Gouri traverse la campagne ukrainienne à moto, en route pour une mission personnelle à Pripiat, en zone interdite. Juste avant la Zone, il s’arrête à Chevtchenko chez ses amis Vera et Iakov, le temps d’un repas, d’une discussion autour des événements de 1985. Iakov et leurs amis Stepan, Pavel (et tant d’autres!), ont « accompli leur devoir de citoyens », participant à nettoyer la zone de la centrale de Tchernobyl, et ils en portent les stigmates.
Gouri, le poète, témoigne à sa façon pour ceux qui ont été évacués et ceux qui sont restés, les villages, la campagne et les forêts contaminés :

« La bête n’a pas d’odeur
Et ses griffes muettes zèbrent l’inconnu de nos ventres
D’entre ses mâchoires de guivre
Jaillissent des hurlements
Des venins de silence
Qui s’élancent vers les étoiles
Et ouvrent des plaies dans le noir des nuits
Nous voilà pareils à la ramure des arbres
Dignes et ne bruissant qu’à peine
Transpercés pourtant de mille épées
A la secrète incandescence. »

Récit tout en finesse, de l’auteur du Héron de Guernica, à la fois sobre et bouleversant, ode à la dignité, à l’humanité et à l’amitié.
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Dies irae (jour de colère)
Jour funeste que ce 26 avril 1986 !

"L'entrelacs de la nuit et de nos pénombres ".

Gouri va se rendre à moto sur les lieux de sa vie perdue, il va s'arrêter près de ses vieux amis, ceux restés au pays ; ils évoqueront les temps nostalgiques et douloureux de l'avant et de l'après.

Joie des retrouvailles atténuée par les douleurs partagées.

(p.11) Les pensées de Gouri vagabondent, de moins en moins consistantes. Elles gravitent alentour de cette masse sans réalité qui renâcle à renvoyer la lumière. C'est quelque chose comme le sentiment de l'abandon.
Qui recroqueville les bustes, replie les horizons.

Un Requiem lent pour tous leurs morts, et la mort de leur terre à jamais contaminée.

Malgré l'horreur qui est présente au fil des phrases lancinantes , Antoine Choplin m'a touchée avec ses mots
pour dire les maux !

(p.109) C'est un drôle de sang qui a bondi par les allées de chez nous / à l'encontre des roses et des haleines fraîches de femmes / C'est un sable assassin qui pour toujours grimpe aux écorces / et avance comme une langue jusqu'aux portes des maisons.

- Dans le sombre des lieux; de curieuses trouées ...... Inconfort dans le vertige d'un Univers qui dégringole .....

Livre bouleversant !

(p.115)
Le gouffre tend ses lèvres
Vers le sommet des solitudes
Et ce n'est pas une affaire d'homme

Sauf à emprunter à la vigueur du vent
lui qui chahute la chevelure des filles
même sachant
qu'il n'a nulle part ou revenir.

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Une petite ville près de Tchernobyl. Une zone interdite évacuée et "nettoyée" depuis longtemps. Autour, des villes et des villages où vivent des hommes et des femmes, qui survivent, écorchés au propre comme au figuré. Ceux qui ont survécu voient leurs peaux partir en lambeaux, à l'image de leurs vies d'avant qui sont elles aussi parties en morceaux. Ils ont emporté ce qu'ils ont pu. Les bulldozers et les trafiquants ont fait le reste.
Ce dont nous parle Antoine Choplin, de son écriture toujours aussi pudique et sensible, c'est du désir, qui va devenir besoin, de retourner là-bas, d'aller revoir son enfance, ses souvenirs, tâcher d'y retrouver un objet, dernier témoin d'une vie, d'un parent, d'un enfant désormais perdus.
Il ne faut pas y aller, dit l'un, qui y est allé lui-même plusieurs fois, et accompagnera encore celui qui veut juste récupérer une porte. Oui une porte qui garde les traces de l'enfant perdue, les encoches faites pour marquer sa taille, les dessins qu'elle griffonnait, porte qui servit de civière pour un père malade.
Qui n'a jamais tout perdu brutalement ne comprendra peut-être pas cette obstination à vouloir retourner dans le passé, serait-ce au risque d'en mourir.
Antoine Choplin sait montrer la part d'humanité au milieu de ce monde désespérant, et on l'en remercie.
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Il y a des noms qui dès qu'on les prononce, ont une image qui leur colle à la peau. Qui nous colle à la conscience collective. On vous dit Hollywood et hop vous voyez des starlettes, des villas immenses dans lesquelles les occupant s'ennuient, font la fête et se perdent. On vout dit Saint Tropez et la silhouette de Brigitte Bardot, les yachts où il faut se montrer, s'impriment dans votre rétine. Quand on vous dit Tchernobyl, c'est le noir, la désolation. Ce morceau de planète bousillé par les radiations. Cet échec cuisant de l'humanité à prendre soin de la nature. Tchernobyl c'est le Titanic du nucléaire. Un nom maudit. Un lieu maudit. Des habitants qui tentent de survivre à cette triple malédiction, comme un parfum qui s'épanouit en trois phases. Nom du parfum : accident nucléaire. Note de tête : vous êtes voisin, alors hop du jour au lendemain on vous dégage de chez vous. C'est affreux, car le danger est aussi grand et grave qu'invisible. Note de coeur : vous avez été voisin, vous avez agit sur la centrale pour sauver ce qui pouvait l'être ou au moins éviter le pire, donc vous êtes contaminé, condamné à plus ou moins long terme ; vous, vos proches. C'est la roulette russe pour savoir qui va réussir à vivre sans mourir dans d'atroces souffrances. Notes de fond : vous ne vous débarrasserez jamais de ce parfum de radiation, d'échec, de mort, de poussière. Vous êtes Tchernobyl.
Ce roman raconte pourtant de manière particulièrement douce et apaisée, toute cette souffrance et ce déchirement perpétuel de ceux qui étaient là. Ceux qui se rappellent, ceux qui tente de trouver le juste milieu entre le souvenir et l'oubli. Ceux pour qui une journée sans souffrance est une bonne journée. Et puis il y a cette zone interdite qui attire comme un aimant, qu'on a envie de revoir pour retrouver le parfum d'avant, le lieux du bonheur, figé dans le temps, figé dans une poussière mortifère.
Ce roman est magnifique, apaisant et rend un hommage pudique à ceux qui ont tout perdu, juste parce qu'ils n'habitaient pas au bon moment au bon endroit. Ils n'ont pas de colère. Ils ont la nostalgie chevillée au corps. C'est ce qui les fait tenir.
Alors faut-il le lire ? Oui. C'est très beau. Je vous recommande également La Supplication de Svetlana Alexievitch, Prix Nobel de Littérature 2015. C'est dense et magistral. Mais vous pouvez commencer par ce roman plus court sur le sujet.

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Ce roman se déroule sur deux jours.Gouri veut retourner dans le village qu'il a dû quitter après les événements de Tchernobyl,afin de récupérer dans son ancien appartement une porte.L'objet peut paraître insolite mais cette porte représente beaucoup pour lui et je n'en dévoilerai pas plus.Avant de s'aventurer dans ce village désormais en zone interdite, il s'arrête chez de vieux amis dont l'homme va mourir suite aux radiations.
C'est un roman tout en douceur, en pudeur mais aussi violent par la souffrance qu'il évoque.Il est empreint de poésie, de symboles mais aussi de silence.Un silence qui reflète l'intériorité de chacun.Un silence qui vient ponctuer le temps: le temps des souvenirs,ceux qu'on partage comme le trésors d'un temps révolu,ceux qu'il est impossible d'énoncer.Ce temps,c'est aussi la marque du respect pour ce que l'autre ressent, une reconnaissance qui se passe de mots, un terrain connu.Ce temps est également celui qui a brutalement scindé la vie:il y a "avant" et "après"; le passé et le présent mais l'avenir n'est pas évoqué.Les descriptions d'une beauté profonde,fascinante mais aussi effrayante et font souvent frissonner...Mais heureusement lecteurs,n'ayez aucune crainte,ce drame ne peut pas se passer dans nos frontiéres!Avec nos centales si performantes, si protégées ,indestructibles comme le Titanic , nous pouvons dormir sur nos deux oreilles...
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