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EAN : 9782851949448
43 pages
Fata Morgana (16/11/2015)
4/5   1 notes
Résumé :
Lorsqu'une grande méduse rouge laisse couler son venin hallucinatoire sur un corps, la réalité d'une nuit de trente et un décembre, à l'hôpital de Salvador de Bahia, devient un théâtre d'ombre et de lumière où les visions surgissent des profondeurs de la peau, des entrailles et du puits de l'oeil.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un texte qui demande plusieurs lectures ou plutôt de s’y ouvrir lentement pour progressivement se laisser envahir et absorber par les mots, leurs couleurs et leur musique et comme le dit Antoni Casa Ros, à propos de l’écriture, se laisser «aspiré, prêt à être avalé, dissous, à n’être plus rien que de l’espace dans le ciel des mots.».
Se laisser emmener, écarteler pour atteindre une « surréalité », pour ne plus faire partie de « tous ces êtres qui se promènent avec leur fauteuil, comme s’il faisait partie de leurs corps.(…)
Médusa leur ordonne de venir déposer leurs fauteuils comme on demanderait à des guérilleros de l’absurde de déposer les armes. (…)
Les mains habituées à mourir sur les coussins douillets des salons retrouvent la capacité de toucher, de caresser, d’effleurer, de sentir.» p 29-30

Quittez fauteuil et coussins pour suivre Médusa-Yemanja et Antoni Casas Ros écrivain qui profite « des instants vides pour remplir une bouteille de lune à l’intention d’un naufragé » qui peut se confondre avec l’écrivain ou l’un de ses lecteurs.

J’ai bien souvent pensé à Antonin Artaud en le lisant, en particulier le Pèse-nerfs, l'ombilic des limbes et ce beau poème intitulé "Silence" :

Belle place aux pierres gelées
Dont la lune s’est emparée
Le silence sec et secret
Y recompose son palais
Or l’orchestre qui paît ses notes
Sur les berges de ton lait blanc
Capte les pierres et le silence.

C’est comme un ventre que l’amour
Ébranle dans ses fondements
Cette musique sans accent
Dont nul vent ne perce l’aimant
La lumière trempe au milieu
De l’orchestre dont chaque jour
Perd un ange, avance le jour.

Rien qu’un chien auprès du vieillard
Ils auscultent l’orgue en cadence
Tous les deux. Bel orgue grinçant
Tu donnes la lune à des gens
Qui s’imaginent ne devoir
Leurs mirages qu’à leur science.

(Antonin Artaud, Silence [1925], dans Œuvres complètes, tome I, Gallimard, 1976, p. 253.)
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les musiciens laissent les notes voler librement, elles s’unissent, s’accouplent au hasard et laissent dans le ciel des trainées lumineuses qui à leur tour allient lumière et matière pour peindre et sculpter, fasciner et anéantir, tendre jusqu’à l’implosion les corps qui refusent de s’abandonner.

La musique
n’est pas faite pour tomber dans l’âme des mortels
Mais pour faire jouir les dieux inventés. p 36
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Les bateaux comme les rêves échouent tous dans une bouteille. Je tremble pour mon corps devenu cathédrale lorsqu’il est enlacé au tien.

Saisi par la beauté
Je ferme tous les livres
Place au silence
Je ne prends part à aucun débat
Je tais ma gueule
De lapis-lazuli
Et je glisse ma langue
Dans ta rosace

Je hais les grands déplacements de foule à
L’intérieur de moi-même
Toi et moi
Effaçant les traces de nos passages
Je donne mon ombre à la femme — toi
Suce ta lumière ma belle
Enivre-toi de ton obsidienne
Fais de nous le clair obscur
Le nerf de la joie
L’irruption de l’irresponsabilité
p 41
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A l’intérieur de moi-même je connais une île, une Reine, un ciel qui porte le doux nom de Médusa.

Elle a déposé la lumière derrière chaque oeil
Couleur ou feu
Larmes sans fond
Transfusion

Ton corps remplit les absences à tout jamais. Je ne décide plus de mes mouvements car c’est ta danse, tes tentacules, tes océans qui me portent. La couleur m’échappe. Le bleu me brûle. Le rouge me précipite dans l’espace. J’ai donné tous mes gris, tout ce qui est limité par le regard des autres et par les vues étroites que j’entretenais sur la nature du corps et sa solitude.p 35
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