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Autres journées

Autres journées n'est pas tout à fait un recueil de poésie. Dans ce livre publié en 1987 aux éditions Fata Morgana, Philippe Jaccottet se fait promeneur, passant, observateur, lecteur et témoin. Datées de 1980 à 1984, les notes datées qu'il a prises au fil de ses journées s'enchaînent de façon aléatoire, sans distinction. Surprenant, il partage même certains de ses rêves.



Il n'y a point ou peu de mise en forme. Il y a juste ce qu'il faut de précision et de clarté pour rendre compte de manière appuyée ou furtive d'un fait particulier. Absence de développement, de construction, de projet ; comme si Jaccottet était absent, ou demeurait dans l'ombre, ne décidant de rien, simplement réduit à l'état de témoin innocent, saisi, émerveillé.





« Au bleu naissant, miraculeux, des soirs de février. A cette aile? à cet envol? parce qu'il y a allégement, ouverture, allongement de la lumière mais c'est encore à peine sensible: un commen- cement, une amorce, une grâce. Pigeon. Ardoise. On éloigne un peu plus la nuit on agrandit le toit de lumière, on est sous son aile qui se déploie. (Cela, c'est ce qui peut être pensé, de loin ; sur le moment, on ressent différemment et c'est ce qui compte le plus. On ressent ce que ressentent les enfants qui refusent de rentrer, qui prolongent leurs jeux en criant gaiement. On ressent que le jour gagne sur l'obscurité avec une douceur infinie, qui touche aux larmes.) »





Un tel projet d'écriture ne va pas sans une certaine ascèse. Elle implique chez lui de renoncer volontairement aux influences illusoires de la langue et du concept. Ce que révèlent également Autres journées, c'est chez Jaccottet une certaine forme de vigilance, une manière d'accéder à la présence. Ici son écriture semble marcher sur un fil entre la parole et son contraire, entre la possession et la dépossession.



Dans cet ouvrage, Jaccottet livre sa perception des oeuvres qui lui sont chères, qu'elles soient poétiques (Hölderlin, Rimbaud, Mallarmé, Dhôtel,...) picturales (Morandi) ou musicales (Gesualdo, Monteverdi, Bach et Schubert). Au travers de citations et de commentaires, Jaccottet décrit quelle compagnie et quels appuis familiers elles constituent pour lui. Toujours il s'émerveille, toujours il se préoccupe des possibles affleurements de l'obscur dans la lumière, des tressaillements de l'énigme. Par là, il esquisse et définit en propre ce qu'est la poésie.



J'ai beaucoup aimé lire ce livre. Comme dans son oeuvre poétique, ces notes sont emplies de quantité de minuscules événements qui sont la substance du temps et dans lesquels se donnent à éprouver simultanément la particularité de notre condition et sa finitude, sa précarité, son énigme toujours.



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Le Repos du Potier

Trouvé dans un vide-greniers, ce livre court, mais d’une grande qualité matérielle, mérite largement d’être lu.

Un témoignage humble et pétri de poésie qui invite à la réflexion.

Le métier de potier est un tourbillon manuel et métaphysique de silence peuplé de pensées.

J’ai beaucoup apprécié les deux poèmes dans leur dépouillement et leur justesse de ton.

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Le Vent parmi les roseaux

Mon premier ouvrage de cet auteur et j’ai ADORÉ. J’ai peu de connaissance de l’univers celtique, encore moins la culture irlandaise. Cependant, des poèmes du recueil un univers très typique se dégage. Féerique, chevaleresque, le ciel, les étoiles… je les lis à voix basse pour pouvoir ressentir l’écho et la beauté des mots. Sans être nécessairement bilingue, certains poèmes lus en anglais sont un vrai délice. Comme « He Wishes for the Cloths of Heaven». Je lirai certainement d’autres de cet même auteur.
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