Pour l'amour de l'Ecosse

— Nous arrivons, ma chère amie.
Lorsqu’il ralentit son équipage pour franchir l’impressionnante grille en fer forgé, Mildred eut une exclamation de stupeur.
— Un château !
J’ignorais que vous possédiez un château !
— Wentwood a tout d’un château, c’est la vérité. Mais comme on a toujours appelé cette propriété « le manoir », ce n’est certainement pas moi qui vais la débaptiser.
— Vous devriez ! Je pourrais ainsi écrire à mes amis en Amérique pour leur apprendre que non seulement j’ai épousé l’aristocrate de mes rêves, mais que, de plus, j’habite maintenant un superbe château !
En guise de réponse, le comte se contenta d’éclater de rire.
Au petit trot, la calèche remontait l’allée ombragée par de grands hêtres.
Mildred joignit les mains.
— Quelle superbe, quelle magnifique demeure ! Elle est digne d’un roi…
— Des rois y ont souvent séjourné.
— Est-ce possible ?
Avec incrédulité, elle demanda :
— Je vais donc devenir châtelaine ?
— Vous l’êtes, ma chère amie. Vous allez régner sur ce manoir… comme vous régnez déjà sur mon cœur.
— Vous trouvez toujours de si gentilles choses à dire !