Un entre-deux…
Je m'explique, ce n'est pas du gnangnantisme romanesque guimauve à vomir mais ce n'est déjà plus l'auteure du roman précédent plus historique et documenté, un entre-deux en fait.
Une toile de fond bien maîtrisée avec une reine vieillissante toujours entourée de jeunes courtisans et qui doit continuer à se battre contre une Espagne vorace qui garde des partisans acharnés sur le sol anglais. Une jeune héroïne un peu trop sosotte et pourtant courageuse, une affreuse méchante et perverse mais très très perverse, un jeune traître amoureux et malhabile et un héros par trop sérieux ; un mélange amusant mais qui parfois traîne un peu en longueur même si le roman est court ;-)
Commenter  J’apprécie         130
Elle ressentait de la honte à s'être trompée aussi grossièrement sur le compte du gentilhomme Elle avait imaginé, sans trop réfléchir, qu'il n'était qu'un courtisan, un de ces jeunes oisifs qui erraient dans le palais, guettant les faveurs royales. Des hommes frivoles, soucieux seulement d'arborer de somptueux costumes, de participer à d'interminables repas et de gagner au jeu!
Comme elle s'était trompée! Sir Hengist avait servi sous les ordres de Francis Drake, un héros dont les exploits étaient tels que sa réputation de courage rejaillissait sur tous ses compagnons.
« Sotte que j'étais, se répétait-elle dans l'obscurité de sa chambre, de n'avoir su découvrir qui il était vraiment avant de le traiter comme je l'ai fait. »
L'amour est une arme à double tranchant, mon enfant, car il apporte à la fois d'immenses joies et de vives douleurs.
Crois-tu que je sois aveugle au point de ne pas me rendre compte que chaque mois qui s’écoule m’éloigne un peu de cette jeunesse qui, pour une femme, est plus précieuse que l’or, les bijoux, le pouvoir, et le prestige ?
Pour elle, la reine était une divinité, dont son père, et tous ceux qu'elle connaissait parlaient avec respect et ferveur. Il ne lui était jamais venu à l'esprit que la reine était aussi une simple mortelle avec des réactions et des sentiments on ne peut plus humains.
Cependant, en regardant danser la reine, elle ne pouvait s'empêcher de penser que quelque chose de surnaturel émanait de sa personne... Ce petit bout de femme gracieuse et fière ne régnait-elle pas depuis vingt-huit ans? Ce visage fin, ces yeux fascinants sous la chevelure rousse pouvaient-ils appartenir à une créature humaine?
Jamais personne ne lui avait parlé de cette manière, et jamais elle n'avait imaginé qu'une voix d'homme puisse s'adoucir ainsi, au point de devenir un murmure. Elle sentit son coeur battre plus vite sous le regard brûlant de lord Murton.