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Une légende court chez les aventuriers qui parcourent le désert, dans les tavernes après plusieurs verres, sur les marchés au fil des conversations : il existerait, perdue au milieu des dunes, une cité peuplée et dirigée par des femmes. Impensable dans une société où l'homme tient la première place et seul décide du destin des membres de sa famille. Et pourtant, ils sont nombreux à être tentés par le voyage à travers la solitude de sable afin de découvrir la ville mythique. Lecteurice, assieds-toi, car l'histoire de la cité de soie et d'acier va commencer.

J'avais proposé les premières lignes de ce roman voilà déjà deux mois. Comme le temps passe ! Mais, je le répète souvent, il me faut être dans le bon état d'esprit pour en profiter. Et j'ai bien fait d'attendre, car j'ai été conquis, enchanté par cette histoire merveilleuse, au doux parfum d'un Orient imaginaire et fantasmé. Comme dans un de ces contes qui ont bercé une partie de mon enfance, l'action se déroule dans un pays où l'air est chaud, le sable doux mais meurtrier quand on ne le connaît pas. Les hommes n'hésitent pas à risquer leur vie pour un trésor, une nuit avec une femme. Femme qui est censée être belle et ne pas poser de problème, bref rester à sa place attitrée.

Mais dans La Cité de soie et d'acier, l'ordre ne va pas être respecté longtemps. Les femmes vont devoir changer de rôle si elle veulent survivre. En effet, suite à l'assassinat du sultan qui les possédait, ses trois-cent-soixante-cinq concubines sont condamnées à disparaître. Une seule solution : s'échapper. Et ensuite, on verra. Les voilà donc parties, se demandant que faire. Où qu'elles aillent, même dans des lieux éloignés de Bessa, la ville où elles menaient leur vie d'esclaves (mais bien traitées, disaient-elles), elles devraient faire face à une évidence : les femmes sont toujours traitées comme subordonnées aux hommes. Elles doivent se conformer à leurs volontés. Aussi, elles décident finalement de tenter une aventure originale : composer un groupe autonome non soumis à la volonté des mâles.

La gestion du groupe, puis de la cité m'a automatiquement fait penser à Un pays de fantômes, de Margaret Killjoy. Dans ce roman qui évoque l'anarchie et son fonctionnement, on trouve des points communs avec la façon dont les femmes mettent en place la bonne gouvernance de l'entité qu'elles composent, puis de leur nouvelle demeure. Pas de nouveau sultan, pas de nouveau chef. Même si cela doit être une cheffe. Les décisions se prennent de façon collégiale. Et tout le monde a droit à la parole. Même si, comme le fait remarquer une participante, cela relève de l'impossible : « Les quatre cents d'entre nous ? C'est absurde. Nous ne parviendrons jamais à une décision ! » Il lui est répondu avec sagesse : « Nos vies sont toutes en jeu. Nous devons oeuvrer de concert pour survivre. Et nous travaillons ensemble, d'un commun accord. » Comme dans le récit de Margaret Killjoy, la parole est libre et partagée, chacune a le droit de donner son avis. Malgré la difficulté de se mettre d'accord. En tout cas, à Bessa, dans La Cité de soie et d'acier, cela fonctionne parfaitement. Et l'on assiste à la mise en place d'une utopie réjouissante, même si on en sait déjà le caractère éphémère.

Mais La Cité de soie et d'acier n'est pas un écrit révolutionnaire. Enfin, pas de prime abord. Ce roman est avant tout un récit plaisir, construit avec science pour notre plus grande joie. Comme dans Les Mille et une nuits, au début, les histoires s'enchâssent les unes dans les autres. Une manière habile de nous faire découvrir les personnages les uns après les autres. Et de maintenir le suspens. Ça marche à tous les coups. Et même si cette structure ne continue pas tout le long du récit (on revient souvent à des chapitres qui se suivent de manière chronologique), les auteurices se montrent subtils dans la construction de leur texte : ils maintiennent le mystère, nourrissent la curiosité et savent accompagner leurs lecteurices jusqu'au bout sans aucune once de lassitude.

La Cité de soie et d'acier possède décidément et le plumage et le ramage. J'avais été attiré irrésistiblement par la superbe illustration de couverture de Shahzeb Khan Raza (dont vous pouvez aller voir le travail à cette adresse). Et je n'ai pas été déçu par le contenu. Dès les premières pages, dès les premiers mots, je suis parti en voyage avec les trois membres de la famille Carey loin de mon domicile, loin de mon quotidien, loin de ma routine. Et j'ai vibré avec les fondatrices de cette cité mythique, la Cité des femmes.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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J'ai adoré ce roman ! Il m'avait attiré par sa couverture et sa maison d'édition, l'Atalante, dont j'aime déjà beaucoup les romans. Je n'avais pas lu le résumé et j'ai donc découvert une fantasy orientale originale. C'est l'histoire de la légendaire cité des femmes, dont le point de départ se situe à Bessa, alors que les concubines d'un sultan assassiné, se voit contrainte de partir, exilées vers une autre cité. Mais c'est sans compter l'histoire et les ressources de chacune...à travers plusieurs récits, nous allons découvrir peu à peu comment la cité a pu voir le jour. Connaitre l'histoire de quelques personnages permet de vraiment comprendre les détails de cette incroyable aventure et de s'attacher fortement aux personnages. Des héroïnes fortes mais qui montrent aussi leurs faiblesses. J'ai apprécié que l'on ne force pas non plus sur le féminisme, que les hommes puissent aussi avoir une part belle dans le récit. C'est écrit sur un ton juste, c'est beau, révoltant et mémorable. A découvrir !
Merci aux éditions Atalante et à Babelio :)
Challenge Mauvais genres 2023
Challenge auteure sfff 2023
Challenge pavés 2023
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« Jadis existait une cité de femmes. » C'est avec ces mots que débute le nouveau roman de Mike Carey, co écrit pour la première fois avec Linda et Louise Carey. Fortement inspiré sur le fond comme sur la forme par les « Milles et Une Nuits », le récit se compose d'une dizaine de contes imbriqués les uns dans les autres et dont chacun des personnages est lié, plus ou moins directement, au sort de la cité de Bessa. Une cité sur laquelle règne un sultan au pouvoir depuis de longues années mais ne possédant que peu de goût pour les affaires politiques, préférant les plaisirs dispensés par ces trois-cent-soixante-cinq concubines. le calme du sérail va cependant voler en éclat lorsque le sultan en question est détrôné par un fanatique faisant l'apologie de l'ascèse et exécrant par conséquent par dessus tout les plaisirs de la chair. Si les épouses et enfants directs du sultan doivent mourir, le sort des concubines, lui, est moins sévère, puisqu'on les envoie sous escorte afin qu'elles rejoignent le harem d'un autre souverain voisin. Pour atteindre Perdondaris, toutefois, il faut entreprendre un long voyage dans le désert au cours duquel bien des choses peuvent basculer. Et c'est justement ce qui se passe lorsque les femmes du sérail, qui s'étaient jusqu'ici docilement soumises aux injonctions du nouveau leader de Bessa, vont tenter de reprendre leur destin en main. le leur, mais aussi celui de leur ville, qu'elles entendent bien libérer du joug des Ascètes. A cette histoire qui constitue le fil rouge du roman se greffe toute une série de récits plus ou moins longs adoptant la forme d'un conte et retraçant le parcours de tel ou tel personnage important de l'intrigue. L'un raconte comment une jeune fille dépossédée de son propre corps et de son avenir va devenir l'élève du roi des Assassins et ainsi reconquérir sa liberté. L'autre relate la vie mouvementée d'un voleur de chameaux particulièrement rusé et doté d'un don incomparable pour raconter des histoires. Un autre encore narre comment une jeune fille ayant intégré malgré elle le sérail du sultan parvint à exercer une grande influence sur la politique de la ville de Bessa, sans renoncer pour autant à son premier amour.

Tout ces contes emboîtés livrent le récit d'une ville ayant désormais acquis le statut de légende. Une ville dans laquelle les femmes sont traitées en égal des hommes, où elles peuvent gouverner, commercer, se marier selon leur bon vouloir, et même combattre. Une ville qui fait figure d'oasis dans le désert, les cités environnantes dépeintes par les auteures étant régies selon un régime patriarcal strict. Leur corps ne leur appartient pas, aussi sont elles régulièrement confrontées à des violences, ou des pratiques comme le mariage forcé. Elles sont aussi totalement exclues de la vie politique, et même de l'espace public en général, dans lequel elles ne s'aventurent seules qu'à leurs risques et périls. Au milieu de cet environnement hostile et étouffant, Bessa et son régime, non pas matriarcal mais égalitaire, font au contraire figure de bouffée d'air frais. le roman porte ainsi un message féministe puisqu'il met en scène l'instauration d'une nouvelle société basée sur l'égalité de toutes et tous et donc la disparition totale des rapports de domination entre les sexes. Les femmes étant les principales victimes du régime antérieur (notamment après l'avènement de fanatiques religieux qui durcissent encore davantage les règles auxquelles elles doivent obéir) ce sont évidemment elles qui représentent le fer de lance de la révolution en cours. Difficile de ne pas faire le parallèle avec les événements qui ont secoué l'Iran il y a maintenant plus d'un an et dans lesquels les femmes jouèrent là aussi un rôle de premier plan dans un contexte de rigueur religieuse similaire. le roman de Linda, Louise et Mike Carey livre aussi un message politique puisqu'il met en scène une sorte d'utopie. La libération des femmes de Bessa s'accompagne en effet d'une expérimentation démocratique, avec la disparition du principe du chef unique duquel dépendent toutes les décisions, remplacé par une assemblée librement constituée et mouvante dans laquelle tout le monde peut intervenir, se faire son avis, exprimer ses réserves, et participer aux prises de décision. Il n'est toutefois pas question ici de dépeindre une démocratie idéale dans laquelle tout serait facile, les auteures insistants sur la lenteur des débats, leur caractère improductif parfois et la frustration qu'ils peuvent engendrer. L'expérimentation dépeinte ici n'en est que plus inspirante.

Le roman ne vaut cela dit pas que pour les messages qu'il porte, puisqu'il nous livre aussi une série de contes dignes de ceux de Shéhérazade, et donc plus captivants les uns que les autres. Tous les chapitres sont dignes d'intérêt et, quand bien même certains contes tardent parfois à se rattacher à la trame principale, on se laisse aisément bercer et émerveiller par l'histoire qui nous est narrée. Parmi les plus développées, celui de Zuleika donne à voir la transformation d'une jeune fille désespérée et à l'avenir tout tracé en une assassine puissante et maîtresse de son destin. le parcours de Jamal, prince soustrait in-extremis à la tuerie et caché parmi les enfants des concubines, est lui aussi passionnant et donne à voir un point de vue alternatif sur la révolution en cours à Bessa. Ma préférence va toutefois à Rem, jeune femme dotée par les djinns du don de prescience, et qui tente par tous les moyens possibles de sauver les ouvrages de la bibliothèque de Bessa du fanatisme des Ascètes. Une histoire qui rappelle là encore de véritables événements historiques, ainsi que l'excellente bande dessinée « La bibliomule de Cordoue » de Wilfrid Lupano qui relate aussi cette histoire à même d'émouvoir n'importe quel bibliophile. Quelque soit le conte et le type de personnage qui y est mis en scène (simple figurant ou de premier plan), toutes celles et ceux qui interviennent dans le récit bénéficient d'un portrait soigné et d'une psychologie convaincante, y compris ceux qui souhaitent par dessus tout la chute de Bessa. La plume, elle, est élégante et parvient sans mal à transporter le lecteur dans cet Orient fantasmé, peuplé de djinns, de sultans, de confréries d'assassins, de voleurs de chameaux et de femmes belles, fortes et libres.

« La cité de soie et d'acier » est un roman écrit à six mains qui s'inspire des « Milles et une Nuits » et nous raconte la création d'une cité orientale dans laquelle le patriarcat a été mis à bas par les anciennes concubines du sultan qu'elles étaient censées suivre dans la mort. Composé d'une succession de contes mettant en lumière l'histoire de tel ou tel protagoniste, l'ouvrage séduit autant par la qualité de ses protagonistes que par le talent de conteur/conteuse déployé par le trio Carey. Passionnant et émouvant.
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La Cité de Soie et d'Acier est un roman de fantasy écrit sous la forme d'une pluralité de contes, à la façon des « Contes des Mille et une Nuits ».
L'auteur nous emmène à la découverte d'une cité occupée par des femmes, anciennes courtisanes de harem qui, pour échapper à un sort funeste, ont réussi à fuir et à développer cette cité légendaire, même au sein de l'univers imaginé par l'auteur.
Ce roman a été écrit non pas à quatre mains mais à six. le nom de l'auteur est en effet rejoint, sur ce titre, par celui de sa femme et de sa fille.
Un ouvrage féministe ? Certainement mais avec une juste dose car si cette fantaisie orientale met en avant le courage des femmes devant l'oppression, elle brosse aussi le portrait d'hommes qui ne profitent pas de la situation.
Je me suis sentie bien dans cette histoire, assise avec ces femmes, au coin du feu, à écouter les histoires de la vieille conteuse.
Toutefois, j'ai eu parfois quelques difficultés à me passionner pour l'histoire.
En effet, chaque conte est une histoire dans l'histoire et j'aurais, par moment, préféré avoir un développement plus long du récit principal, car même en choisissant de développer seulement l'histoire de quelques unes des trois cent soixante-cinq femmes présentes dans le roman, les auteurs m'ont un peu perdue, d'autant plus que certains personnages m'inspiraient moins de sympathie et d'empathie.
La Cité de Soie et d'Acier est un un bon roman qui emmène le lecteur dans des contrées lointaines et se pose en plaidoyer pour les droits de la femme.
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La Cité de Soie et d'Acier est le fruit de trois plumes de l'Imaginaire qui ont décidé de mêler leur talent de conteurs pour nous livrer une histoire des plus envoûtante.

Après l'assassinat du sultan Bokhari al-Bokhari, les trois-cent-soixante-cinq concubines de son sérail sont d'abord condamnées à l'exil, puis à la mort. Mais refusant de succomber à ce funeste destin, elles se rebellent en commençant par se débarrasser de leurs geôliers, puis organisent leur survie dans le désert. A force de travail, elles finissent par triompher de l'adversité et l'idée de reconquérir leur cité commence à germer peu à peu en elles. Dès lors, démarre pour elles une nouvelle vie où chacune peut prendre ses propres décisions se libérant ainsi du joug masculin. Une révolution mais pourront-elles réellement agir à leur guise en menant leur audacieux projet à son terme ?

Avec La Cité de Soie et d'Acier, Linda, Louise et Mike Carey signent une fantasy féministe qui s'épanouit dans la chaleur brûlante du désert et envoûte à coup de contes. Chaque chapitre correspond à une nouvelle histoire portant soit sur l'une des concubines ou tout autre résident de Bessa, soit sur un épisode décisif pour ladite cité. Ecrite à la manière des contes des Mille et Une Nuits, la destinée de cette cité hors norme est hissée au rang des légendes oubliées que l'on découvre ou redécouvre en lisant cette histoire fragmentée. La Cité de Soie et d'Acier prend donc cadre dans un univers oriental baigné par la présence des Djinns qui comblent de bienfaits certaines protagonistes. Ainsi, Rem la bibliothécaire possède un don de prescience bien utile pour avertir certains dangers et éviter certains écueils. Loin d'être ostentatoire, la magie qui prend corps entre ces lignes est délicate, s'exprimant par touches secrètes et agissant sur les lecteurices comme un élixir ensorcelant.

Maintenant que le décor est posé, analysons l'intrigue d'un peu plus près. Il s'agit d'une histoire de femmes en but à une domination patriarcale qui refusent d'être sacrifiées sur l'autel d'une idéologie. C'est d'abord bien malgré elles qu'elles se retrouvent à prendre leur destin en mains, en apprenant à se défendre et à travailler pour conserver leur autonomie. de leur expérience va découler l'élaboration d'un modèle de société utopique instaurant une véritable démocratie participative, l'accès à l'éducation pour tous, l'abolition des titres au profit d'une égalité entre les habitants de Bessa.

Pour Linda, Louise et Mike Carey, l'écriture de la Cité de Soie et d'Acier a été aussi l'occasion de mettre à l'index les idéologies sectaires conduisant à la destruction du savoir par l'autodafé des livres, à la persécution des pensées dissidentes et à l'invisibilisation des femmes.

Dans La Cité de Soie et d'Acier, les plumes de Linda, Louise et Mike Carey s'accordent parfaitement pour nous délivrer une histoire éblouissante, terrible et merveilleuse à la fois, que l'on quitte avec un petit pincement au coeur tant on s'est attaché à cette communauté cosmopolite... suite sur Fantasy à la Carte










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La Cité de soie et d'acier, c'est Bessa. Les habitant.e.s de Bessa. Un groupe de concubines dont la vie toute tracée va prendre un tournant de liberté, de connaissance, d'indépendance et d'épanouissement au prix de choix difficiles, de pertes, de remise en question et de batailles diverses et variées. La place des femmes est prépondérante mais les hommes font partie du show également, qu'ils soient avec elles, contre elles ou neutres. Tous ont un rôle à jouer et il n'y a pas qu'un seul personnage qui mène la danse dans ce livre.

Trois auteurs pour un roman fantastique absolument génial. Mike, Linda et Louise Carey ont construit une épopée orientale semée de contes, de transmission orale, de sagesse qui résonnent avec nos vécus passés et contemporains.
J'ai tout aimé. C'est bien ficelé, les répliques sonnent justes, les histoires d'amour tiennent la route sans en faire des caisses, les leçons gagnées au fil d'épreuves douloureuses sont raisonnées, etc.

Rien n'est manichéen, tout est ambivalence dans cette histoire. Comme la vie en faite. Ce qui est juste n'est pas toujours ce qui sauve mais la violence ne résout pas tout non plus. Il y a plein de notions qui sont abordées pour nous faire réfléchir autour de thèmes universels : l'amour, la religion, le sexisme, les inégalités sociales, le libre arbitre, la façon de transmettre et ce qui en découle, etc.

C'est un gros coup de coeur et je quitte les personnages à regret tant ils sont marquants par leurs personnalités et la dynamique qu'ils et elles créent ensemble.

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La Cité de soie et d'Acier est un tour de force livresque. J'ai adoré ma lecture, d'un bout à l'autre.

Les trois cent soixante cinq concubine du sultan de Bessa sont expulsées de la ville lorsque ce dernier est renversé. Elles vont reprendre leur destin en main une fois dans le désert, et ceci est leur histoire.

Dès les premiers chapitres, j'ai été charmée par la plume, mais aussi la construction particulière. La narratrice n'hésite pas à casser le cinquième mur très rapidement, en s'adressant au lecteur avec un ton bien à elle. Tous les chapitres sont placés intelligemment, avec une alternance de contes et de récits plus classiques. Les liens se font plus tard entre les chapitres et les personnages, dévoilant le tissage au coeur de l'histoire.

Et ce sont aussi les histoires qui sont le centre du roman. Entre la bibliothécaire aux pouvoirs liés à l'encre et les contes narrés par une concubine au coin du feu, en passant par les histoires racontés par d'autres personnages, le conte est partout, quelqu'en soit la forme. On y trouve un hommage marqué aux écrits de toute sorte, et à la puissance des histoires.

D'autres thèmes sont abordés au cours des pages, avec bien sûr la place des femmes, qui sont traitées comme des possessions des hommes, sans leur mot à dire. Elles ne sont surtout pas autorisées à donner leur opinion, et encore moins à diriger.

Pourtant, c'est bien une cité de femmes qui va apparaitre au milieu du désert.

J'ai aimé ce féminisme, qui n'est jamais tombé dans l'extrême ; les auteurs montrent les deux côtés des actes des femmes. Rien n'y est jamais décrit comme parfait. Des hommes ont aussi une place de choix dans le récit, et pas uniquement comme méchants.

C'est rafraichissant, le message est clair, et le roman est dans l'équilibre.

C'est d'ailleurs ce qui en ressort pour moi, après la lecture : tout est équilibré. de l'humour à déchiffrer entre les lignes (ben oui, des enfants écoutent ces contes après tout) à la construction du roman et des personnages, tout est parfaitement exécuté.

Je n'aurais pas peur de le dire : j'ai trouvé ici un chef d'oeuvre d'écriture.

Le seul petit bémol que j'ai pu trouver vient au final de moi ; comme pour tous les récits construits en conte, je n'ai pas réussi à trouver de réelles attaches au personnages. J'ai suivi tout le roman en y étant un peu externe.

C'est juste un problème qui vient de moi, je le sais, les récits en contes ayant tendance à me laisser sur le côté. Ce n'est donc pas un pur coup de coeur.

Et pourtant ? J'ai adoré cette histoire. Et je la recommande à 200%.

Voilà la marque d'un récit de qualité :)
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La Cité de Soie et d'Acier de la Carey Family aux éditions l'Atalante 🕌

Lorsque le Sultan de la cité de Bessa se fait assassiner, ses trois-cent-soixante-cinq concubines se voient exilées loin de chez elles. Perdues au coeur du désert, elles vont devoir unir leurs forces et leurs talents afin de tenter de reconquérir leur cité perdue... et leur liberté !

Attention, petite pépite de lecture ! 🌟

Mike Carey, sa femme Linda & leur fille Louise nous offrent ici un récit de fantasy orientale écrit à 6 mains, empli d'aventures et de poésie.
Le livre est composé d'une multitude de contes faisant référence aux différents personnages, tous ces contes narrant l'histoire de Bessa, la légendaire cité des femmes.
Un récit féministe, parlant du destin des 365 concubines exilées, mais aussi des hommes et femmes gravitant autour d'elles. Les héroïnes sont profondes et attachantes, l'histoire se savoure petit à petit, un conte après l'autre, comme on savourerait loukoums et pâtisseries au miel... 🍯
Un pur délice. 😋
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Quelle lecture que celle de la Cité de soie et d'acier !

J'ai d'abord été emportée par les premières centaines de pages. Elles s'écoulaient facilement, grâce à une histoire qui me semblait inconnue et une narration intriguante.
En effet, différents point de vue s'offrent à nous dans ce roman qui nous promet encore plus d'autres récits au sein même du récit... Ça n'en finissait pas et j'adorais ça !

Surtout que l'intrigue repose sur des machinations orchestrées par des femmes afin de sauver leurs peaux et leur pays, leurs familles et leurs valeurs... et leurs livres !

Et puis je me suis aperçue que je reconnaissais cette histoire (l'intrigue générale) : celle des conflits au Moyen Orient... Alors, bien sûr, toute histoire à ses références et celles-ci ne me déplaisent pas. Je pense simplement que ça a contribué au fait que je me suis lassée aux 2/3 du livre...

Les récits enchâssés qui me plaisaient tant ont également eu raison de moi et je me suis détachée de la dernière partie de l'intrigue que je pourrais résumer par "l'après" sans risque de spoiler. J'avais l'impression que l'histoire avait été dite et que cela aurait été très bien de s'en tenir là. Mais je voulais terminer ce roman, alors j'ai continué (en lisant en diagonale je dois bien l'avouer).

Finalement cela a gâché mes premières impressions élogieuses vis-à-vis du livre et voilà pourquoi je ne lui attribue pas la note maximale.
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Je ne sais pas par où commencer pour parler de cet excellent roman de fantasy orientale. J'ai absolument tout aimé et je l'ai dévoré en peu de temps compte tenu de son épaisseur. Je m'éloigne de plus en plus des grosses briques parce qu'elles contiennent souvent des longueurs mais ce n'est pas du tout le cas ici.

Cette histoire est celle d'un groupe de femmes qui décident de prendre leur destin en main après avoir échappé à un massacre. À travers une narration semblable à celle des contes, on découvre plusieurs protagonistes, leur passé et leur engagement. Ce sont pour la plupart des femmes du commun, elles sont plurielles, jeunes ou vieilles, guerrières, artisanes, intellectuelles, elles apprennent petit à petit à faire confiance à leurs capacités, elles conscientisent leur propre valeur, elles s'émancipent et ça ne plaît pas à tous les hommes...

Outre l'univers teinté subtilement de magie, j'ai apprécié l'absence de manichéisme car tous les hommes ne sont pas des monstres et toutes les femmes ne sont pas des victimes. L'histoire est à la fois riche sur un plan narratif mais aussi sur un plan philosophique et politique. Il y a de belles idées et un message d'espoir malgré les échecs.

Ce livre a tout pour lui et, ironiquement, j'ai failli ne jamais le lire parce que le résumé ne m'avait pas trop attirée. Une chance que j'ai lu un avis qui m'a fait sauter le pas ! Je trouve ce roman important dans ses thématiques, intelligent dans sa façon de les aborder et riche de mille subtilités qu'on ne peut pas entièrement percevoir en une seule lecture. Un texte marquant à relire et à conseiller massivement...
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