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sur 2032 notes
Même s'il était encore en vie Charles Bukowski n'aurait pas fait le Dry January, c'est certain. Car la devise du vieux dégueulasse, qui revendique son alcoolisme, est plutôt l'excès de tout, sexe, alcool, drogue.
C'est avant tout un provocateur qui est quand même assez fort dans son domaine et ses "Contes de la folie ordinaire" ont même réussi à me faire rire quand il met ses tripes sur la table voire d'autres organes.
D'ailleurs, il y a un côté fellinien dans ses parties de pattes en l'air que l'on retrouve dans les vingt nouvelles de ce recueil et si ses partenaires ont du tempérament, Bukowski semble avoir un désir sans limite de sexe mais aussi d'amour et de tendresse.

La légende de Bukowski grandit avec la Beat Generation des années 1970 et il n'oublie pas de croiser Ginsberg entre autres compagnons de bitures. Parce que la littérature a une place importante dans ce livre, l'écriture faisant partie des obsessions de l'auteur.
Et puis derrière le récit de ses aventures excentriques il y a le refus des normes sociales et politiques et l'expression d'un mal de vivre parfois brutale mais qui peut aussi être touchante vu son éclairage libre et original.


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Dans « Contes de la folie ordinaire », Charles Bukowski nous livre quelques épisodes de sa vie, faisant fi de toutes fioritures littéraires. Au contraire, le langage est grossier, cru et franc. Au travers de vingt nouvelles, il nous raconte ses galères et ses déboires. L'alcool et le sexe sont au centre de ses préoccupations quotidiennes et il ne se met jamais en scène sans l'un ou l'autre de ses compagnons et bien souvent les deux !

Bukowski se fout du « quand dira-t-on », de la bienséance et joue à fond la carte de la provocation. Il se décrit comme un « vieux, éteint, crevé, avec la gueule de bois » qui n'hésite pas à se mettre minable et assume. Des textes bruts de décoffrages, écrits sans détours et dans lesquels jaillissent la colère et l'indignation d'un auteur hors normes, d'un looser de génie, d'un homme décadent, sexiste et excessif, adoré et détesté par ses pairs.

« Contes de la folie ordinaire » dresse le portrait au vitriol d'une population borderline, rejetée et méprisée par une société aseptisée. Un recueil décapant, corrosif et extrêmement cru, qui bouscule, prend aux tripes, agace mais en aucun cas ne laisse indifférent !
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Bukowski déroute avec "les contes de la folie ordinaire". Aucun doute qu'il ne cherche pas à nous choquer mais plutôt à nous faire participer, avec une simplicité et un naturel déconcertant, à ses aventures alcoolisées.
L'homme verse dans nos gamelles le fatras de ses expériences anecdotiques, à la louche, dans un mouvement lâche et désabusé.
Il nous renvoie à notre animalité, nos instincts les plus primaires, nos pulsions les plus basiques.
Bukowski boit, baise, dort.
Il traverse sa vie comme nous faisons nos courses, sans réelle motivation dans la démarche, mais avec une liste de courses, de rendez-vous incontournables.
Rien de semble l'atteindre, la vie glisse sur lui sans jamais l'émouvoir.
Nous avons tous une part de Bukowski en nous.
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Lire Bukowski, c'est une aventure quand on y met les pieds pour la première fois. Attention, esprit prude et très sensible, passez votre chemin. Sinon, ouvrez les pages et laissez la folie ordinaire vous envahir.
Tais-toi, traînée! Tu as vidé plus de couilles qu'il y a de boules sur un sapin de Noël. le ton est donné. 21 nouvelles vont se succéder ayant toutes deux choses en commun : du sexe, du sexe, du sexe et la femme. Et ici pas de détour de forme pour parler de sexe. Pas de mots tels que pénis ou vulve ou d'image pour parler sexualité. Une bite, une couille, un doigt, c'est clair et direct. Derrière cette thématique, on découvre une société pauvre, qui coule, qui sombre, qui n'a plus de repère. L'espoir est une utopie de riche.

Charles Bukowski dit Hank est le personnage principal de ces histoires. Profitez de la vie, c'est profitez de chaque instant de plaisir : le plaisir de la chair, la drogue, la nourriture. Demain, est un autre jour et on verra à ce moment là. Bien entendu, cela ne se fait pas avec le sourire et la bonne humeur. Hargneux, mécontent, chieur, grossier, il déteste les gens. Sa haine c'est sa manière d'aimer le monde.

Les histoires malgré le désespoir ont une intensité qui m'ont touché. Surtout la nouvelle où une jeune fille se suicide, où la petite parcelle de lumière qui commençait à luire ne lui à pas permis de se battre. J'ai ri dans la découverte extraordinaire de la "machine à baiser". Un peu dangereuse quand même, surtout si vous tenez à votre service trois pièces.

Bref, des histoires qui mettent un bon coup de pied dans les couilles qui permettent de bien prendre en compte que le monde des bisounours c'est pas là. A moins que cela soit la version non officielle.

Une lecture qui à mon avis va se compléter par la découverte de ces autres romans.
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Bukowski ne se contente pas de tomber là dans le piège de la facilité de la provocation à deux balles, ce genre de provocation dont on nous rabat les oreilles à l'époque actuelle dans tous les médias, ce n'est pas un gars qui rentre chez lui et retrouve sa vie pépère, pof!, oubliée la provoc' : non, Bukowski fait de l'attitude provocatrice une ligne de conduite principale et sans concessions, à travers les personnages et leurs scènes de vies présents dans ces nouvelles.

Sous les strates concernant les domaines favoris de provocation (sexe, alcool, propos vulgaires, machisme) on discerne toute la tristesse d'un grand désabusé des hommes, las des règles et conventions sociales, un grand inadapté en quelque sorte, et surtout inadaptable, revendication sans fin...

Alors, si comme "Le Bison", l'envie peut prendre de tout envoyer claquer et de finir sa vie au fond des bars, voir le monde autrement et s'approprier cette vision intérieurement est déjà ce que nous permet ce genre de lectures, si l'on est capable de dépasser le niveau "perception"et de trouver ce qui transparaît au-delà de la simplicité cruelle du vocabulaire et des actions.

Très drôle, très cynique, très sombre, à l'image de ce grand écrivain.
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Petite relecture des ces Contes de la folie ordinaire, lus il y a bien longtemps. Une vingtaine de nouvelles bien claquées de celui qui, à défaut de percer en poésie, se fit un nom dans ce genre que généralement je déteste.

Sauf qu'ici c'est Hank et qu'une nouvelle de Hank, c'est plus qu'une nouvelle : c'est un déferlement de sexe brut, d'alcool lourd, de misère, de sordide, de glauque... C'est la quatrième dimension de la littérature, celle ou l'on appelle un chat un chat, une chatte une chatte, une bite une bite, une... vous avez compris.

Celle où l'homme est montré sous sa facette la plus misérablement humaine et détestable. Mais debout, après être tombé au plus bas.
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Aujourd'hui j'étais toute de noir vêtue, comme si j'honorais le deuil temporaire de mon vagin, tirant ma gueule habituelle : froide et hautaine. Je me présente à la vieille secrétaire qui me fait une réflexion sur ma façon de dire l'heure de mon rendez-vous. Ca commence bien. Ma réponse glacial lui aura cousu la bouche et c'est avec un air désabusé que je pose mon royal cul sur une chaise. En observant le monde autour de moi, j'ai pensé à toi, Buko. Ce sera un hommage, une offrande à toi qui nous aime, à toi qu'on obsède. Quand je parle de "nous", je parle des femmes, présentes encore ici jusqu'à l'overdose.

La salle d'attente du gynécologue, ou l'antichambre de l'Enfer.

Deux noires à côté de moi dont une s'est endormie en ronflant. Une petite brune très enceinte dont j'apprécie le sac et qui semble sourire en permanence. Pourquoi ? Comment ? Arrête. Une blonde a la gueule de fonctionnaire, une belle alliance au doigt, qui s'impatiente. Puis débarque une grosse et son mec tout sec qui lui tient amoureusement la main.
Ma rêverie est interrompue par la sonnerie de téléphone de la secrétaire, qui n'est autre qu'Alexandrie-Alexandra de notre bon vieux Cloclo. Sans déconner ? Je ricane nerveusement tout en soupirant devant ce spectacle.
La grosse se lève et part causer avec la vieille secrétaire, lui parle de... quoi ?! Non.. de son mari. Putain même dans une salle d'attente ma solitude me claque à la gueule.
Patience.. dans quelques minutes je serai cuisses ouvertes devant l'homme en blanc, dans un moment d'érotisme sans précédent. Il s'étonnera de ma douleur, je lui soumettrai l'idée de lui tordre les couilles sans préliminaires pour voir s'il apprécierait.

Qu'à cela ne tienne, j'ai une mycose à soigner et une fierté à consoler.

Le tout sera adouci par les chroniques réconfortantes de notre Buko chéri, dont j'aime partager les petits bouts de vies déglinguées et souillées (imaginaires ou non). Aussi souillées que les spéculums de l'homme en blanc. Mais dans le fond c'est tellement humain, et bordel que ça fait du bien en ces temps médiocres d'une époque à vomir ou l'on a tourné le dos à la réalité, à la vie.

Merci Buko, de me faire sentir encore un peu humaine.
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Depuis le temps que mes amis lecteurs me bassinaient avec le grand Bukowski, je me suis enfin décidée à lire ses Contes de la folie ordinaire.
C'est avec un mélange de crainte et d'enthousiasme que j'ai ouvert ce recueil de nouvelles tant on m'avait mise en garde contre le bonhomme. Sexiste, alcoolique, serial fucker, gros dégueulasse au langage branché couilles et chattes.
Bon.

Les premiers textes me font sourire, m'émeuvent aussi parfois, le style direct me plaît. Au bout de quatre/cinq textes, je commence à me poser des questions.
Il est où le grand écrivain à la langue bien pendue qui est censé me faire rougir de honte et de plaisir ? Non, parce que si le type écrit toutes les pages «baiser, trou, chier, branlette », force est d'admettre qu'il ne se passe pas grand-chose et que ces quelques mots grivois ne me mettent pas du tout mal à l'aise. Pas de quoi dire « Hou là là Bukowski ! Hou là là ! » comme mes amis lecteurs l'ont fait.

Pendant 200 pages, Bukowski nous raconte sa vie de pochard, ses nombreux échecs, ses relations pas réjouissantes avec les femmes, ses allers-retours en taule, sa haine des flics. de temps en temps une saillie sur le gouvernement ou sur le monde des écrivains. Pas de quoi s'exciter.

Les nouvelles se ressemblent, j'ai eu l'impression de lire la même histoire dix fois et ça m'a fatiguée. J'ai mis un temps fou à lire ce petit bouquin de 250 pages. J'ai même fini par m'endormir dessus alors, qu'habituellement, les livres me tiennent éveillée jusque (trop) tard dans la nuit.

Je n'ai pas été remuée, surprise ou écoeurée par ces récits. Je suis restée assez indifférente surtout quand les récits ressemblaient à des crises de delirium.

Peut-être que j'en attendais trop. Je pensais rencontrer le grand méchant loup, j'ai trouvé un gros chien vieillissant qui a encore de bonnes dents.
Ou peut-être que je n'ai rien compris, ce qui n'est pas impossible.

Quoiqu'il en soit, je suis contente de l'avoir lu et de passer à autre chose.
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Critique à chaud sur ce 2ème Bukowski et déception, je n'ai pas retrouvé la verve ,la tendresse dans la noirceur du récit de son livre: le postier.
J' ai lu ce dernier voilà deux jours et il ne m'en reste rien .Bukowski est un poète et un écrivain de l'extrême et il aimela provocation, mais là j'ai trouvé ces contes plats ,le style ne m'a pas interpellé, et la dernière nouvelle : le zoo libéré ne m'a pas vu sourire.
Un " flop" pour moi: ces contes de la folie ordinaire ,mais ....... voir ma critique suivante.⭐⭐
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Découvertes lorsque j'avais 20 ans, ces nouvelles laissèrent sur moi une très forte impression. Ainsi la littérature, cela pouvait être AUSSI ça ?
La claque fut telle que j'en ai encore la marque sur la joue.
J'ai le sentiment que ce livre occupe une place essentielle dans le monde des lettres dans le sens où, de par son propos, sa hargne, sa crudité, et son style incendiaire d'une liberté absolue, il s'assoit sur la balance à l'exacte opposé des romans classiques perçus comme ampoulés et ennuyeux.
Vous n'aimez pas lire ? La littérature vous ennuie ? "Contes de la folie ordinaire" va vous faire revoir votre jugement.
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