Depuis le temps que mes amis lecteurs me bassinaient avec le grand
Bukowski, je me suis enfin décidée à lire ses
Contes de la folie ordinaire.
C'est avec un mélange de crainte et d'enthousiasme que j'ai ouvert ce recueil de nouvelles tant on m'avait mise en garde contre le bonhomme. Sexiste, alcoolique, serial fucker, gros dégueulasse au langage branché couilles et chattes.
Bon.
Les premiers textes me font sourire, m'émeuvent aussi parfois, le style direct me plaît. Au bout de quatre/cinq textes, je commence à me poser des questions.
Il est où le grand écrivain à la langue bien pendue qui est censé me faire rougir de honte et de plaisir ? Non, parce que si le type écrit toutes les pages «baiser, trou, chier, branlette », force est d'admettre qu'il ne se passe pas grand-chose et que ces quelques mots grivois ne me mettent pas du tout mal à l'aise. Pas de quoi dire « Hou là là
Bukowski ! Hou là là ! » comme mes amis lecteurs l'ont fait.
Pendant 200 pages,
Bukowski nous raconte sa vie de pochard, ses nombreux échecs, ses relations pas réjouissantes avec les femmes, ses allers-retours en taule, sa haine des flics. de temps en temps une saillie sur le gouvernement ou sur le monde des écrivains. Pas de quoi s'exciter.
Les nouvelles se ressemblent, j'ai eu l'impression de lire la même histoire dix fois et ça m'a fatiguée. J'ai mis un temps fou à lire ce petit bouquin de 250 pages. J'ai même fini par m'endormir dessus alors, qu'habituellement, les livres me tiennent éveillée jusque (trop) tard dans la nuit.
Je n'ai pas été remuée, surprise ou écoeurée par ces récits. Je suis restée assez indifférente surtout quand les récits ressemblaient à des crises de delirium.
Peut-être que j'en attendais trop. Je pensais rencontrer le grand méchant loup, j'ai trouvé un gros chien vieillissant qui a encore de bonnes dents.
Ou peut-être que je n'ai rien compris, ce qui n'est pas impossible.
Quoiqu'il en soit, je suis contente de l'avoir lu et de passer à autre chose.