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3,72

sur 2032 notes
.Bukowski n'est pas sortable. Ses personnages boivent , baisent et vomissent puis ils baisent , vomissent et boivent . Bukowski fait de la provoc à deux balles. Bukowski étalent les dessous malpropres de l' « Américan Way of Life ». Bukowski est énervant , Bukowski est attendrissant. Mais , pervers pépère ou gros dégueulasse ,Bukowski nous entraine dans ses délires alcoolisés pour explorer un monde qui , s'il n'est pas meilleur, est plus rigolo que le nôtre et ,au détour d'une beuverie, offrir des éclairs de poésie .
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Oh, moi, tu sais, Hank... s'il y a un obsédé sexuel flegmatique, vulgaire qui ne mâche pas ses mots et qui me fait rire... je suis partante.

T'écris tellement bien que tu me vends du rêve avec la déchéance. Un peu comme Werther et Kurt qui ont fait du suicide un idéal romantique.Je la regarde avec des étoiles plein les yeux. Je suis à deux doigts de sombrer dans la gnôle, les putes, les bastons, la taule, avec un clope au bec.

Retenez moi, retenez moi...
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Un bouquin et un auteur aux antipodes de toute forme d'aseptisation.

Quand on lit Bukowski, on sent qu'il y a un type derrière le livre, une personnalité, quelqu'un qui se met à nu et ne se cache pas. Charles pourrait presque être un des deux clodos de la pièce « en attendant Godot » de Beckett. Un de ces deux clodos qui aurait décidé d'écrire sa vie ; en racontant, en prime, plus de choses dignes d'intérêt que bien des auteurs dits talentueux.

En dehors de la banalité, l'américain dépeint la vie et le quotidien absurde de personnages qui vadrouillent dans des bordels, des prisons, des chambres d'hôtel sordides. Si ces histoires peuvent paraître dérisoires, elles sont souvent écrites de manière spontanée, franche, avec un argot et un humour ravageurs. Il redonne vie aux laissés pour compte de la société, leur donne de la matière, une âme.

En 250 pages, on a droit à une vingtaine de contes très variés, écrits avec beaucoup de style (une forme d'originalité qui manque à beaucoup, y compris chez les écrivains considérés comme « bons » et dont Bukowski n'hésite pas à se moquer. Bon, l'auteur-narrateur se paie aussi régulièrement le luxe de se foutre de lui-même.). On passe d'un homme transformé en un jouet sexuel de vingt centimètres (« le petit ramoneur ») par une sorcière, à l'histoire d'une prostituée très jolie qui finit par mourir tragiquement (« la plus jolie fille de la ville ») ou encore, l'histoire d'une femme folle d'animaux qui reconstitue un véritable zoo chez elle (« le zoo libéré »).

De nombreux passages du livre sont à mourir de rire.

Toujours armé d'une bière, le narrateur apparaît comme un homme qui a compris toute la farce que constitue la société. Pas sérieux pour un sou, le narrateur et l'auteur ne semblent faire qu'un dans une volonté de montrer les aspects que l'on dissimule le plus dans la société.

Une découverte tardive mais intéressante et qui me pousse à m'intéresser davantage à l'oeuvre de l'auteur.
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Jamais je n'écrirai que les filles ont de jolis culs,

pour rien au monde je ne mettrai sur le papier

que caressé par leurs seins splendides,

j'ai pu les baiser pendant dix-sept jours

comme un oiseau en feu

qui regarde Kandinsky;



jamais je ne penserai à l'alcool

et à un poète marcheur marchand, 

dans les bras d'une fille qui me montre

tous les trucs du pays de ses merveilles

dans un chalet de la montagne bleue

où nous écoutons  Stravinsky ;



je peux me réveiller comme lui,

je peux regretter mes regrets,

j'ai pu insulter le monde,

je peux aussi boire de l'Ardbeg

ou du Macallan,

et tous les single malt whiskys



mais jamais je n'écrirai comme Bukowski.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Quel homme! Je ne sais pas si je préfère l'oeuvre ou le type qui l'a pondue. Il raconte un peu toujours la même chose (1. telle fille est le meilleur coup de ma vie, 2. je vais me murger au bar) sans nous faire fuir. J'ai été immergée dans l'esprit d'un être humain d'exception. Dans l'archétype du anti-héros, et hypersensible de surcroît.
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Le plus drôle, c'est qu'on ne se lasse pas de ces histoires de vieux pochtron, de type imbuvable, de vieux dégueulasse. Pour illustrer les histoires de Bukowski, il faudrait le dessin de Reiser ou celui de Vuillemin. Un type en slip kangourou sale, l'élastique détendu, le marcel qui baille et une main en train de fourrager le paquet, se grattant nonchalement les c***. Et des cadavres de bouteilles un peu partout dans un appart sale.
Voilà, c'est ce qu'évoquent ces histoires.
Le lecteur est toujours sûr que le narrateur est pire que lui, plus alcoolique, plus vieux, plus laid. Bukowski se voit et se montre tel qu'il est, il a fait de la fange son domaine littéraire et adore nous mettre le nez dedans.
Cela commence par "la plus jolie fille de la ville", une belle histoire tragique. Ça continue par la vie dans un bordel au Texas, un écrivain qui veut revoir une femme rencontrée par hasard.
Le petit ramoneur, ou le fantastique façon Bukowski, la machine à baiser, ou la SF façon Bukowski.
Aucune nouvelle ne se détache spécialement. Elles forment toutes les chapitres d'un roman composite. On ne peut pas parler de subversion, car Bukowski et ses personnages se fichent de pervertir la normalité. C'est son monde qui est normal, il veut juste boire et baiser et tant pis pour ceux qui ne sont pas d'accord.
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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Alors oui c'est vulgaire, cru et plus arrosé d'alcool qu'une phrase de Proust ne l'est de virgules. Bukowski ne fait pas dans la finesse et si son humour cynique a quelque chose de rafraîchissant, je dois dire que je me suis quand même parfois salement ennuyée au milieu de tous ces culs, ces chattes et ces gueules de bois. Mais étrangement, le tout mis bout à bout, il en reste quelque chose de viscéralement authentique qui ne peut pas laisser indifférent. Un fond de misère crasse dans un élan de liberté intense. La pulsion de vie et la pulsion de mort flirtent dans un amas de divers fluides corporels. le désespoir et l'espoir se renvoient la balle, la beauté se meut en laideur et inversement et pour mieux tenter de masquer un désir latent d'amour et d'affection qui joue à cache cache de nouvelle en nouvelle rien de tel qu'un gros degueuli à la face du monde en guise d'au revoir. Déroutant.
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Bukowski torche ses nouvelles comme il enfile ses bières, son pinard et son whisky, avec constance mais à la va-vite. C'est très inégal, vraiment trop inégal pour moi. J'aurais mis deux étoiles sans quelques saillies qui m'ont tiré un franc sourire et quelques passages véritablement bien écrits. La plupart des nouvelles souffrent d'un manque d'imagination. Quelques exceptions cependant comme cette histoire du petit ramoneur qu'une sorcière rapetisse jusqu'à le transformer un objet sexuel ou celle du savant allemand inventeur d'une machine à baiser qui se détraque.

Post-scriptum du lendemain : je me rends compte que ce livre continue de me trotter dans la tête. J'ai probablement été sévère et injuste dans mon jugement à chaud lorsque je lui reprochais son manque d'imagination. Bukowski écrit sur la déchéance et le désespoir et l'imagination n'est peut-être pas l'arme la plus adaptée pour exprimer cela.
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Et donc, retrouver Bukowski quelque quarante années plus tard, ça le fait toujours?

Ces "Contes de la folie ordinaire", j'ai décidé de les écouter et de les lire. Et c'est donc Denis Lavant qui s'y colle.
Évidemment aurais-je envie de dire.
Si ce n'avait pas été lui, j'aurais bien vu un Philippe Léotard ou éventuellement Richard Bohringer. Des gueules quoi! Ravagés par la vie. Et j'ai aimé sa voix magnétique, rocailleuse de trop de tabac et d'alcool.

Moi qui apprécie la finesse et l'élégance d'un Stefan Zweig, est-ce que j'allais encore trouver un quelconque intérêt à lire le sulfureux Buk?

Et bien là réponse est oui. Je trouve qu'il y a du Gainsbourg chez Bukowski (ou inversement). Ce n'est pas tant la provocation que j'apprécie chez ces deux là mais plutôt leurs failles et leur hypersensibilité qui transpire dans leur art.
Pardon par avance pour la psychologie à deux balles qui va suivre.
Je perçois chez ces deux là un besoin de se protéger des agressions du monde extérieur.
Bukowski se réfugie dans l'alcool et s'anesthésie afin de vaguement tenter de rendre ce monde qu'il n'aime pas et qui, du moins le croit-il, ne l'aime pas non plus, supportable. Et il écrit pour déranger, secouer.
Il en devient une caricature de lui-même, joue ce personnage dégueulasse et puant comme le faisait Gainsbourg. Ils donnent à manger à leur public qui en demande toujours plus.

Donc oui, Bukowski est grossier, vulgaire, excessif, de mauvais goût, parfois grotesque, parfois très mauvais... et aussi sublime dans la déchéance et sa souffrance.
Il aime les fesses, la bière et surtout la littérature. Comme il l'écrit dans la nouvelle "La vie dans un bordel au Texas", "Je ne bois pas, je me soûle."

Lors de ma première rencontre avec Bukowski, j'avais dix-huit ans, je découvrais une forme d'écriture totalement insoupçonnée et invraisemblable. Un ton d'une absolue liberté sans interdit.

Un langage cru, c'est donc permis en littérature? Ainsi que des histoires salaces?

Il est vrai que je sortais à peine des lectures scolaires imposées ; je pense à Hervé Bazin, Gilbert Cesbron, Kessel, Frison Roche, Michel Tournier, Alain Fournier et j'en passe.

Ce furent aussi pour moi les années où arrivait le "Moins que zéro" de Bret Easton Ellis et la découverte des "Chants de Maldoror" De Lautréamont auquel je n'avais rien compris mais qu'on se prêtait discrètement sous le manteau "pour faire genre". C'était tellement subversif et qu'est-ce que c'est bon parfois de regarder un peu dans le rétroviseur.



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Vingt nouvelles de plus ou moins dix pages qui traitent, sous forme de délire -ou plutôt de delirium- des femmes, de l'alcool, de la dèche, du sordide et même de la politique et des éditeurs. Bukowski n'y va pas quatre chemins et entre droit dans le vif.
Ou les femmes sont très belles, comme Cass dans « la plus jolie fille de la ville » et enferment toujours une tragédie :
« Pour les gens c'est tout ce que j'ai, ma beauté. La beauté n'existe pas, la beauté ne dure pas. Toi, tu es laid, et tu ne connais pas ta chance : au moins si on t'aime, c'est pour une autre raison. »
Ou elles sont fortes et terre-à-terre et renvoient notre bonhomme à ses études, son ultra-moderne solitude et ses farouches partis-pris. Témoins cette sorcière qui en fait son sex-toy ou cette marginale entourée d'animaux de zoo avec qui il vit ses dernières amours terrestres. On passe du très dégueulasse au très tendre, ou au poétique.
Des inserts, dans ce manque de construction apparente, dévoilent les goûts littéraires et musicaux de Bukowski, souvent auteur-narrateur de sa propre histoire qui se déroule comme autant de carpe diem imbibés de whisky et de bière, développant à l'envi ce poème de Baudelaire, « enivrez-vous ». Car le monde et les gens -notamment ceux de pouvoir-sont plus sordides que les aventures déjantées de notre héros. Question littérature et musique, il est sans concessions « Bukowski ne comprend rien à Rimbaud » (moi non plus et je défie quiconque de me l'expliquer) ; « est jaloux de Ginsberg » (on comprend ça lui ressemble parfois); « Dylan en rajoute » (c'est assez vrai) et « Donovan a du style » (vrai aussi).
Maintenant on sait pourquoi on lit Bukowski : parce qu'il n'est jamais politiquement correct et fuit cette tendance comme la peste. Même si on a souvent la nausée dans ses descriptions, il y a toujours un sourire triste, une ironie vitale qui remet les pendules à l'heure, ça signifie qu'il a touché à l'essentiel et on lui en sait gré.
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