Alors que je viens de commencer le tome 2, il était temps de vous parler du tome 1, non ?
Pour être honnête, je ne pensais pas qu'un nouveau tome de Shannara pourra dépasser les précédents, et pourtant, à chaque fois, l'auteur me surprend par la qualité de ses textes. J'ai littéralement dévoré celui-ci, que j'ai trouvé très entraînant, bien que l'intrigue en elle-même reste semblable avec les précédents. En même temps, les histoires restent plus ou moins semblables : un druide vient chercher les élus pour sauver le monde. Pourtant, l'auteur réussit toujours à se renouveler, de telle sorte que le lecteur reste assidu dans sa lecture.
Ici, ce nouveau cycle change du précédent, car nous retrouvons les mêmes personnages sur 4 tomes. Une nouvelle menace règne et voilà que la famille des Ohmsford est une nouvelle mise sur le devant de la scène. Cette fois, nous suivons Par et Coll, deux frères. le premier dispose du pouvoir de l'enchantement, tandis que le second ne possède aucune magie, si ce n'est celle de soutenir son frère quoi qu'il arrive.
Évidemment, ils ne seront pas seuls dans cette aventure. Accompagnés de Wren et Walker Boh, qui auront chacun leur quête à mener, ils ne sont pas au bout de leurs surprises. J'ai été embarquée dès les premières pages, avec ce plaisir coupable de retrouver cet univers si bien mené et si complet. de découvrir de nouveaux personnages et une intrigue qui se passe 300 ans après la précédente. Lorsque je lis un tome de cette série, j'ai toujours l'impression de retrouver des amis de longue date, que j'ai pourtant quittés la veille, alors que je ne les connais même pas encore !
De nouvelles intrigues se dessinent au fur et à mesure du tome, nous montrant une nouvelle fois que l'auteur a plein d'idées derrière la tête et qu'il est loin d'avoir fini de nous en parler ! Et la fin de ce tome, m'a totalement retourné le cerveau ! Et bien qu'on suive Walker dans le tome 2, je ne doute pas qu'on reviendra sur le dernier chapitre du tome 1, avec un cliffhanger de qualité !
Commenter  J’apprécie         30
Assis seul à l’ombre des dents du Dragon, le vieil homme regardait les ténèbres chasser la lumière du jour. Pour un milieu d’été, la journée avait été étonnamment fraîche. La nuit serait glaciale. Des nuages cachaient le ciel, dérivant comme un troupeau égaré entre la lune et les étoiles.
Un silence profond régnait sur les lieux.
Le silence typique de la magie, pensa le vieillard.
Un feu brûlait devant lui, mais trop faiblement pour durer jusqu’à son retour, puisqu’il serait parti plusieurs heures. Il l’observa avec un certain malaise, puis ajouta de plus gros morceaux de bois mort, qui firent aussitôt crépiter les flammes.
Le vieil homme les attisa avec un bâton et recula pour échapper à la chaleur soudaine. Il resta à la lisière de la zone éclairée, entre le feu et les ténèbres, comme une créature appartenant à la lumière et à l’ombre – ou à aucune des deux.
Ses yeux brillèrent quand il regarda au loin. Les pics des dents du Dragon s’élançaient vers le ciel comme des os jaillissant de la terre. Un calme souverain émanait des montagnes – avec une sorte de mystère qui y planait telle la brume par un matin glacial, dissimulant les rêves de tous les âges.
Le feu jetant des étincelles, le vieil homme écarta d’un geste vif la cendre incandescente qui menaçait de se poser sur lui. Son corps ressemblait à des brindilles mal fagotées et susceptibles de tomber en poussière si un vent trop fort se levait. Ses robes grises et son manteau de forestier pendaient sur ses membres décharnés comme sur un épouvantail. Sa peau parcheminée et tannée semblait prête à éclater sous la pression de ses os. Ses cheveux et sa barbe entouraient son visage d’un halo blanchâtre et il était si ridé et voûté qu’on lui aurait donné cent ans.
En réalité, il en avait près de mille.
Bizarre, se dit-il soudain, au souvenir des trop longues années de sa vie. Paranor, le Conseil des Races, et même les druides… Tout avait disparu. Étrange qu’il ait survécu à ça.
Cela datait de si longtemps qu’il se rappelait à peine cette période de sa vie. Il avait pensé qu’elle était terminée pour de bon, il s’était cru libre. Mais il ne l’avait jamais été. Comment se libérer d’un phénomène sans lequel il serait mort depuis des lustres ?
N’était le Sommeil Druidique, aurait-il encore arpenté ce monde ?
Par sourie ne cachant pas son étonnement.
– Un joli tour, Damson, dit-il.
– Ma propre magie, Valombrien, souffla la jeune fille. Celle d’une magicienne des rues. Pas aussi extraordinaire que le vrai pouvoir mais fiable. Pas de fumée, pas d’odeur, facile à dissimuler… C’est mieux qu’une torche si nous devons nous cacher.
– Exact, admit Par.
Festivaletteratura 2013 - Intervista a Terry Brooks