- Les êtres humains ne goûtent jamais un bonheur parfait en ce monde. Je ne suis pas née pour connaître un destin différent de celui du reste de l'espèce.
- Quelle honte! Quelle honte! s'écria la femme de chambre. Quelle affreuse conduite, Miss Eyre; frapper un jeune gentleman, le fils de votre bienfaitrice! Votre jeune maître!
- Mon maître! En quoi est-il mon maître? Suis-je une servante?
- Non, vous êtes moins qu'une servante, car vous ne faites rien pour gagner votre subsistance.
Jamais créature humaine n'avait pu désirer être aimée davantage que je ne l'étais, celui qui m'aimait ainsi, je l'adorais absolument ; et il me fallait renoncer à l'amour, à mon idole ! Mon intolérable devoir était contenu dans ce mot unique : "partir" .
Je revins alors à mon livre. C'était l'histoire des oiseaux de l'Angleterre par Bewick. (...) J'étais saisie à la pensée de cette solitude de la zone arctique, de ces immenses régions abandonnées, de ces réservoirs de glace, où des champs de neiges accumulées pendant des hivers de bien des siècles entassent montagnes sur montagnes pour entourer le pôle, et y concentrent toutes les rigueurs du froid le plus intense.
Je m'étais formé une idée à moi de ces royaumes blêmes comme la mort, idée vague, ainsi que le sont toutes les choses à moitié comprises qui flottent confusément dans la tête des enfants ; mais ce que je me figurais m'impressionnait étrangement. Dans cette introduction, le texte, s'accordant avec les gravures, donnait un sens au rocher isolé au milieu d'une mer houleuse, au navire brisé et jeté sur une côte déserte, aux pâles et froids rayons de la lune qui, brillant à travers une ligne de nuées, venaient éclaircir un naufrage.
Il y a maintenant dix ans que je suis mariée. je sais ce qu'est vivre entièrement pour ce que j'aime le plus au monde et de vivre à son côté. Je m'estime suprêmement bienheureuse ....bienheureuse au-delà de ce que le langage peut exprimer, parce que je suis la vie de mon mari aussi totalement qu'il est ma vie. Jamais une femme ne fut plus proche de son compagnon que moi, jamais plus absolument l'os des ses os et la chair de sa chair. Je ne me lasse pas de la société d' Edward, il ne se lasse pas de la mienne, pas plus que nous nous lassons tous deux de la pulsation du cœur qui bat dans chacune de nos poitrines. Aussi sommes-nous toujours ensemble. Être toujours ensemble, c'est être tout à la fois aussi libres que dans la solitude, aussi gais qu'en compagnie. Nous nous parlons, je crois, du matin au soir, nous parler n'est pour nous qu'une façon plus animée et plus audible de penser. Nous avons l'un en l'autre une confiance totale, nos caractères sont en harmonie, il en résulte une entente parfaite.
On sait combien il est difficile d'arracher les préjugés d'un cœur qui n'a pas subi la bonne influence de l'éducation, car ils y sont aussi fortement enracinés que les mauvaises herbes dans les pierres.
«Il me reste qu'a mourir,et puisque je crois en dieu, je dois essayer d'attendre en silence l'accomplissement de sa volonté.»
Les pressentiments, les sympathies et les signes sont trois choses étranges qui, ensemble, forment un mystère dont l'humanité n'a pas encore trouvé la clef.
Je vous ai trouvée, vous. Je vous ai rencontrée, jamais passion plus fervente n'a ému mon coeur; elle s'incline vers vous et vous attire à la source de ma vie, s'enroule à votre vie, tandis qu'une flamme pure nous fond et nous unit pour faire de nous un seul être.
Je ne suis pas un oiseau, je ne suis prise en aucun filet ; je suis un être humain; libre, avec une volonté indépendante.