Ce roman m'a touchée. Je me suis attachée à cette histoire d'enfance et d'amitié, qui interroge le destin, la destinée, ou qu'importe le nom donné au fil tendu entre premier cri et dernier soupir.
Dans
Les petites filles,
Elizabeth Bowen prend l'angle d‘une amitié d'enfance interrompue par la guerre. Diana, Clare et Sheila sont meilleures amies.
Elles ont onze ans au printemps 1914 et vivent dans une mignonne petite ville de la côte sud-est de l'Angleterre, école perchée sur la falaise et pique-niques sur la plage.
Elles se sont inventé des noms de code, Dicey, Mumbo et Sheikie, et d'improbables missions secrètes.
Au début du roman, cinquante ans ont passé. Les trois amies ne se sont jamais revues depuis l'été 1914 et se sont oubliées. Mais un jour, Diana a un déclic et cherche à les retrouver en passant de rocambolesques petites annonces dans les quotidiens locaux et nationaux. Il y a beaucoup d'humour dans ce roman, très anglais. de fil en aiguille, nous allons assister à leurs retrouvailles et aux nouv
elles relations entre
elles trois.
Elizabeth Bowen tisse sa narration avec une construction très habile, et y piège l'âme de ses personnages. Elle nous les offre sur le plateau de ses mots, frétillants de vie et prêts à mordre ; des personnalités authentiques et très justes, dans leurs subtilités et leurs travers. Il y a les femmes qu'
elles sont devenues, les enfants qu'
elles furent et les liens qu'
elles avaient forgés – ces liens existent-ils toujours quelque part en
elles ? Que seraient-
elles devenues si
elles ne s'étaient pas perdues de vue ?
Il ne se passe pas grand-chose dans
Les petites filles. L'intérêt de cette histoire niche ailleurs. Ce roman psychologique est composé majoritairement de dialogues, un art dans lequel excelle
Elizabeth Bowen. L'écriture est très détaillée, souvent ampoulée et pas des plus fluide, hélas, et cela m'a parfois gênée. Je ne sais pas si c'est dû à la traduction, qui date de 1967, ou au style de l'autrice en lui-même. Cela ajoute un léger parfum suranné à l'époque disparue.
La quatrième de couverture situe
Elizabeth Bowen « quelque part entre
Jane Austen et
Virginia Woolf », et j'aurais tendance à abonder dans leur sens ! Je ressors en tous cas de cette lecture séduite, et j'ai maintenant très envie de lire rapidement
Emmeline et
L'adultère, eux aussi dans ma pile à lire.
Lien :
https://lettresdirlandeetdai..