Un petit conte de Noël, une lecture détente, sympathique, sans grand suspense. On passe un bon moment si on aime l'atmosphère de Noël et des fêtes de fin d'année, les traditions provençales. Personnages un peu convenus, pas beaucoup de surprises malgré ce que pourrait laisser présager le titre du roman, mais pas très grave, on lit avec plaisir ce petit conte, comme on regarderait un téléfilm de Noël
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De temps en temps, j'aime bien lire un roman à l'eau de rose, certainement qualifié de « feel good » par les générations plus récentes que la mienne.
Ça détend, on connaît la chute avant de commencer et même si je ne crois plus au prince charmant sorti de nulle part, ça ne coûte rien de s'embarquer dans cet imaginaire le temps de quelques heures.
Le roman est bien écrit, il se lit vite et quoi de mieux qu'un conte de Noël en ce jour de printemps automnal.
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Une jolie histoire comme on en voit dans les contes de Noël. Florent 10 ans décide de faire une surprise à sa maman , en souriant il prend une hache et sa luge pour aller chercher un sapin de noël dans le bois qui se trouve devant la maison de campagne de sa maman qui en ce moment joue une pièce de théâtre. Surpris par la neige et le brouillard le petit garçon va se perdre. Mais tout va bien se terminer non sans quelques frayeurs.
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— Grégoire ?
— Je dois répondre ? Bon… Un proverbe provençal prétend qu’on ne connaît une personne qu’après avoir partagé avec elle un sac de farine. À savoir, rompu le pain ensemble pendant toute une année. Vous aviez donc tout à fait raison de vous méfier, c’est votre rôle de mère. Mais je l’ai très mal pris, évidemment, jamais on ne m’avait assené un truc aussi monstrueux. J’adore les enfants et, croyez-moi, ma fille me manque chaque jour. Je ne souhaite ça à personne… Alors, me faire plus ou moins traiter de pédophile m’a été non seulement odieux, mais très douloureux.
Du bout du doigt, il poussait une miette sur la table. En voyant son visage fermé, Louise fut envahie d’une immense compassion. S’il avait l’air d’un ours, c’était d’un ours gentil, solitaire et triste.
– Alors, ces dessert ? Tu en as vraiment treize ? demanda Marc d’une voix moqueuse ?
– Navettes, fougasse, nougat de Sault, énuméra Grégoire en comptant sur ses doigts, pralines, fruits confits d’Apt, figues sèches, noix, noisettes, raisins, amandes, pompes au sucre, calissons et pâtes de fruits !
Ce ne sont pas toujours les gens de votre famille qui vous aiment le plus. De parfaits étrangers sont parfois de meilleurs soutiens que les proches.
Florent tira son épée de plastique du fourreau puis, d'un geste fier, mit sa main sur son cœur.- Tout autre que mon père l'éprouverait sur l'heure ! lança-t-il en défiant un ennemi imaginaire.Comme il avait vu la pièce plusieurs fois et, surtout, assisté aux nombreuses répétitions, il connaissait toutes les répliques, dont certaines lui plaisaient particulièrement.- Tout autre que mon père...Il leva les yeux sur le cartel, constata qu'il était à peine deux heures. Au théâtre d'Arles, sa mère n'était donc pas encore entrée en scène. Il l'imagina, maquillée et coiffée, splendide dans sa longue robe de velours rouge. Pourquoi prétendait-elle que la place d'un petit garçon ne se trouvait pas dans les coulisses ? Il adorait ça !Sur la pointe des pieds, il alla jusqu'à la porte du séjour où Fanélie dormait, affalée dans la bergère râpée. La brave femme était censée le garder mais, après le déjeuner, le sommeil la prenait toujours. Et aujourd'hui, elle avait abusé des cerises à l'eau-de-vie, son péché mignon, sous prétexte qu'à l'approche de Noël on avait bien droit à quelques friandises. La chaleur du feu aidant, sa sieste pouvait durer tout l'après-midi.Avec un petit soupir, Florent s'approcha de la fenêtre du vestibule. Il ne voulait pas réveiller Fanélie parce qu'il avait une idée en tête. Le genre d'idée qui ne manquerait pas de faire hurler les adultes, il en était certain.Du bout des doigts, il effaça la buée sur la vitre et contempla le paysage figé par le givre. «Ce sera un Noël blanc !» avait prédit sa mère le matin même. Oui, mais un Noël triste et démuni, Florent le savait bien.- Tout autre que mon père..., articula-t-il en silence.Quel autre ? Impossible de changer de père, or le sien était parti. Parti avec ses valises à la main, et chassé du cœur de Florent parce qu'il avait dit des choses terribles.Le ciel plombé semblait chargé de neige, ce qui était somme toute réjouissant. S'imaginant déjà sur sa luge, le petit garçon tourna son regard vers la colline. Des chênes kermès s'accrochaient à son flanc, tandis qu'au sommet des buissons d'amélanchiers et d'éphédras étaient battus par les vents. Rien de tout cela ne pourrait faire un arbre de Noël, mais bien plus loin, au-delà de la crête suivante, Florent avait repéré des pins.Par un rapide calcul, il estima qu'il avait presque trois heures devant lui avant la nuit. Fanélie dormirait-elle aussi longtemps ? Il pouvait lui laisser un mot expliquant qu'il était allé jouer dehors et, à condition de se dépêcher...Vaguement mal à l'aise, il hésitait encore. L'aventure le tentait mais présentait des risques, dont le plus grave serait de décevoir sa mère. N'avait-il pas solennellement promis d'être sage ? Cependant, était-ce désobéir que d'aller chercher un sapin de Noël ? Après tout, personne ne lui avait interdit de sortir de la maison. Seul un chemin de terre y menait, la route était loin, les voisins aussi, aucun danger ne le guettait.«Ce sera le paradis, ici !» avait affirmé son père deux ans plus tôt, lorsqu'ils étaient venus s'installer dans ce coin perdu des Alpilles. Un étrange paradis que ce désert de cailloux et de genévriers où s'élevait une bâtisse trapue, faite de galets rehaussés de pierres de taille près des ouvertures. Plus grande qu'un oustau, plus petite qu'un mas, elle avait une certaine allure avec son toit de tuiles romaines, ses volets bleus, sa treille, mais on voyait bien qu'elle était à l'abandon depuis des lustres.
Qu'est ce qui était normal? Florent menait-il une existence normale? Et elle-même? Courir d'un théâtre à l'autre sans réelle perspective d'avenir, redouter les factures et le sempiternel rappel à l'ordre de la banque, s'endormir seule chaque soir, était-ce bien normal à trente-trois ans? Avoir du talent ne lui servait pas à grand chose au bout du compte, et ses illusions mouraient l'une après l'autre. Ce qu'elle avait appelé l'indépendance n'était que la précarité, et ce qu'elle avait cru être le grand amour se soldait par un divorce sordide.
Françoise Bourdin présente son nouveau roman, « Un si bel horizon » !