Docteur Fog, éminent homme de science rencontre Cousin, un intellectuel, un écrivain ; mais aussi un personnage engagé dans la deuxième guerre mondiale où il se fera remarquer, tant par ses faits d'arme que par son indiscipline.
La débâcle en 1940 et le retrait qui suivit lui permet de rencontrer le caporal Morvan. Celui-ci deviendra son binôme pour des missions très spéciales.
En fait, ils se feront pincer par la gestapo dans la ferme occupée par la mère de Morvan et sa soeur. La gestapo qui utilisera la torture pour les faire parler…
Cousin a-t-il trahi ? Ou est-ce Morvan ? Ce qui est sûr, c'est que l'un des deux a donné le réseau à l'ennemi…
Plus qu'un roman d'espionnage rondement mené, chapitres courts, enchevêtrement d'actions passées et présentes, «
Un métier de seigneur » constitue une réflexion sur l'engagement en temps de guerre : Qui ? Avec quelles motivations ?
Ajoutons à cela le même type de réflexion sur la résistance à la torture : pourquoi certaines personnes résistent, d'autres non… La fameuse « étoffe des héros » est-elle une réalité ou est-elle le résultat de circonstances personnelles particulières ?
Quelqu'un a parlé. Qui ? le doute s'installe ; un enregistrement semble contredire la version de Cousin. Fog est aux commandes, assisté d'Austin, son adjoint. Cousin sera renvoyé sur le terrain avec la propre soeur de Morvan...
«
le pont de la rivière Kwaï » m'avait impressionné dans le genre roman de guerre.
Pierre Boulle signe avec «
Un métier de seigneur » un excellent roman d'espionnage doublé d'une « étude psychologique » des motivations qui peuvent sous-tendre les engagements des uns et des autres en temps de crise. Deux ouvrages qui ne manquent pas de rappeler l'engagement et les activités de l'auteur en Indochine où il fut arrêté et condamné aux travaux forcés par des militaires restés fidèles au Maréchal Pétain…