Nous étions le sel de la mer de
Roxanne Bouchard
L'Aube noire
« Si tu lis ça c'est que j'aurais bu la mer »
Ils ont tous aimé Marie, l'insaisissable Marie, à leurs risques souvent, maintenant, elle n'est plus, la mer a rejeté son corps, pris dans un filet de pêche, accident, suicide, meurtre ?
Dans ce village de Gaspésie où les secrets sont érigés en monuments, tous se connaissent, tous se côtoient...
C'est le moment qu'a choisi le Sergent Joaquin Moralès pour débarquer, il croyait venir pour des vacances et finalement il se retrouve avec une enquête sur le dos, une enquête que chacun voudrait bien voir bâcler et boucler au plus vite. Il est difficile de remonter la vie de Marie Galart sans se heurter aux mensonges, aux fausses pistes et aux taiseux.
C'est aussi le moment qu'a choisi Catherine Day pour faire connaissance avec sa mère. Elle a quitté Montréal pour La Baie des Chaleurs, mais voilà, sa mère biologique n'est autre que Marie Galart et la défunte n'a pas livré ses secrets et encore moins celui des origines de sa fille.
Saint-Ciboire-de-Calice ! J'ai de la misère à vous causer de ce polar sans en dévoiler l'intrigue...
C'est un roman à atmosphère, un roman sombre où la mer tient le rôle principal. La mer qui a droit de vie ou de mort, qui vous donne à manger et qui prend les hommes. Elle rend folle les mères qui attendent les fils qui ne reviendront pas et les épouses veuves trop tôt, trop vite...
En toute sincérité, J'ai eu un mal fou à entrer dans le maillage de cette langue québécoise pourtant si riche et si authentique, si imagée, si primaire, si drôle et en même temps si juste. C'est une immersion totale en Gaspésie et cela peut dérouter !
Je me suis accrochée et finalement, je n'ai pas pu lâcher ce polar qui joue parfaitement son rôle. Il vous tient en haleine et vous emporte parmi les pêcheurs, un monde rude où il est difficile d'être femme.
Roxanne Bouchard, professeure de littérature au Québec, a un véritable talent de conteuse et excelle dans la restitution d'atmosphère de huis-clos étouffant.