Le Testament du Dernier Parrain,
Bill Bonanno
Voici le livre ultime qui devait nous éclairer sue la Mafia, ses origines, son implantation, son influence grandissante jusqu'à occuper une part importante dans le vie sociale et économique. Comme beaucoup de monde, j'adore les films mettant en scène ce monde là et on m'avait offert ce livre aux Fêtes, alors pourquoi pas, ça se lisait vite...
Le rendez-vous est en grande partie manqué.
Bonanno est donc ce dernier parrain newyorkais, mais il n'a pas grand chose à nous raconter, si ce n'est la narration d'interminables réunions inter-familles mafieuses et de règlements de compte entre capos et sotto capos (les seconds du capo). Pour monter de grade, on complote, on tue et l'affaire est faite. Très casse-bonbon après cent pages...
Il y a cependant quelques passages intéressants quand Bonanno nous dépeint l'histoire de la Mafia en Sicile, comment elle s'est transposée aux Etats-Unis, comment elle y a grandi est devenue, en Sicile particulièrement, un art de vivre. Comment Lucky Luciano a aidé l'armée US à débarquer en Sicile en été 1943 et ainsi reconquérir l'Italie fasciste. Mais ces illustrations historiques représentent un quart des pages du bouquin, le reste demeure dans le magma d'autosatisfaction décrit plus haut.
Tout cela sans la moindre remise en question. L'auteur a beau brandir les principes « d'hommes d'honneur », de loyauté et de respect, les mafieux restent des chiens fous sans foi et sans morale.
Le système mafieux est ce que l'humanité aurait été sans loi & justice, sans parlements et sans juges.
Bref, restons fascinés par les films de Scorsese, par de Niro, Pacino ou Joe Pesci. En dehors du cinéma, la Mafia est un monde glauque et gris, sans relief, sans merci, sans grâce ni beauté et sans objectif autre que faire du profit, rien que du profit.