Rue du chat crevé

C'est ç'ui qui dit qui l'est !
répète en boucle une gamine de la bande de Nino,
des gamins au grand coeur mais fauchés comme les blés
qui offriraient bien un cadeau à l'une des leurs hospitalisée.
Du coté des grands, Fred traficote, Kili, lui reproduit presque tout..à l'identique. Et Rosko dresse son Pitbull pendant qu'un mystérieux tueur rode dans le coin...
Les puces ça remuent dans tous les sens et même que parfois ça gratte très fort ...jusqu'au sang !
Joseph Bialot manie bien la langue verte et l'argot
Il plante son intrigue et son décor dans les puces de Saint-Ouen qu'il connaît comme sa poche percée. Un joyeux bazar et carnaval de brocs, de jeux de hasards, de bibelots, de recel au son de cris d'enfants, d'aboiements et de... bruits de pétards.
Le scénario est vraiment bien ficelé, pas du genre rafistolé.
j'ai apprécié cette balade littéraire mouvementée
et suis très content de ma trouvaille, celle d'avoir enfin déniché la perle rare.. Rue du chat crevé.

Aussitôt commencé, aussitôt fini. On est emporté dans le monde dingo et imagé de Joseph Bialot.
Ça commence par un accident de la route, une gamine renversée.

Ça continue avec un homme qui écrit le mot chômeur sur une étoile jaune avant de péter un cable et devenir un forcené qui tire sur les objets électroniques et les télés en particulier.
Pour payer un flacon de parfum au muguet à leur copine accidentée, une bande d'enfant cherche un stratagème pour obtenir de l'argent. Nino le rêveur va fourbir un plan aux petits oignons pour faire un hold up dans une gare...Il faudra le faire un lundi car « on vote dimanche, donc pas d'école lundi matin puisqu'on désinfecte toujours après les élections. »
Espérons qu'il ait plus de chance que son grand frère, le type même de ce que les flics appellent un petit casseur. Il est rencardé et fournit un faussaire et recéleur, le légendaire Kili des Puces. Et on n'oubliera pas Max et son tueur, le pitbull Rosko.
Joseph Bialot Rue du chat crevé, ça sonnait bien et j'ai passé deux heures emporté dans la trombe d'un monde coloré où des enfants jouent aux adultes en mettant des masques de carnaval, kidnappent des chiens, où les pit-bull tuent sans pitié dobermans, berger allemand et vieil homme, et où une gamine n'aura jamais son flacon de parfum. A la fin, il ne reste qu'un conte cruel. Une belle découverte. Pour comparer, c'est comme un Pennac en plus cruel et plus rapide.
Lien : http://killing-ego.blogspot...

Joseph Bialot est un peu oublié de nos jours et c'est bien dommage . Ses romans sont souvent de petites perles emplies d'humanisme et d'espoir même et peut-être surtout parce que le cadre des récits est lui bien noir .
"Rue du chat crevé"ne fait pas exception à la règle . Les protagonistes de l'histoire qui ne sont pas de grands gangsters mais plutôt des paumés, un peu minables et légèrement à côté de leurs pompes décident de réaliser un hold up . Ledit hold up étant l'idée de gamins plutôt délurés mais trop jeune pour le réaliser eux-mêmes. Bien entendu cela va foirer dans les grandes largeurs . Bon petit polar a l'ancienne à lire dans un Paris disparu aujourd'hui..

Joseph Bialot nous livre là un excellent roman policier qui aurait pu faire un très bon film...
Une histoire qui se passe du côté De Saint - Ouen , des enfants qui n'en sont plus vraiment , des adultes un peu naïfs et un hold - up qui se termine en eau de boudin , mais j'en ai trop dit , il faut le lire ...