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EAN : 9782072950827
128 pages
Gallimard (03/03/2022)
3.61/5   9 notes
Résumé :
À la mort de son grand-père, un jeune homme s’attarde dans une maison déserte des Yvelines. Dans cette maison où la lumière de partout lui tombe entre les mains, la découverte d’un carnet le renvoie à un fait divers troublant qui engagea, soixante ans auparavant, la réputation de la famille : au matin du 12 décembre 1966, dans la plaine encore noyée de brume, un ouvrier polonais perdit un œil dans un accident de chasse.

Au récit d’une Île-de-France p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Recherche internet biographique. Quasiment rien si ce n'est son année de naissance 1987. Il est nécessaire afin de bien saisir une oeuvre, d'en savoir un minimum sur l'auteur.

Braves d'après, à commencer par le titre, restera donc un livre insaisissable. Respectons le choix de l'auteur même si ce choix est lui aussi insaisissable.

Qu'en est il ?

Une phrase : Retour était familier de ce goût de fer trahissant que dans les plus secrètes régions du corps le vide s'étendait.
Si vous comprenez la phrase faites moi signe. Les phrases d'avant et celles d'après fussent elles braves, n'éclairent pas.

Retour, c'est comme cela que s'appelle le petit fils, a donc perdu son grand-père. En cherchant dans ses papiers il trouve un carnet relatant et commentant un accident de chasse intentionnel ou pas commis par le père du grand-père. J'allais vous dépeindre le cadre de l'histoire, inutile, faisons comme l'auteur qui ne cherche pas plus que moi à être compris.

Une autre phrase : Aux âmes que leur cycle fait descendre pour le bref intervalle de vivre survient une telle concentration d'accidents que la pensée trop neuve n'a pas le temps de durcir, le souffle jamais assez long, le ventre nu ecchymosant sur tous les coins possibles et le bon sens, non, on ne trouve guère à l'exercer.
Quatrième de couverture : écriture singulière, fascinante, ironique et tendre capable d'évoquer les tragédies invisibles qui font ce que nous sommes.
Ah bon.

Des envolées littéraires que l'on comprend ou pas, des pensées qui n'engagent que l'auteur, une histoire de carnet qui semble secondaire ou pas car l'honneur d'une lignée familiale est en jeu, des oppositions ruralité modernisme urbain, attachement au passé ou passons à autre chose sans crainte ni remords, pardon sans peur et sans reproches, parti pris aux frontières du manichéisme, et un auteur qui voudrait que l'on ne sache rien de lui.

Une autre phrase : il admirait la toute puissance tertiaire en homme exclu lui même de la course aux trimestres cotisés mais qui ne se serait moqué pour rien au monde.
Sacrebleu, encore rien compris bien que souvent dans quelques critiques lues ici ou là je vois le mot poétique. Soit. Je relis la phrase peut être ai je deviné sûr de rien vide de savoir et honte d'ignorer.

Donc, un livre probablement militant mais je n'ai pas compris de quoi, une histoire d'importance via un satané carnet même pas écrit par lui, un style accrocheur sauf pour les décrocheurs et enfin une dernière phrase  pour la poésie du rythme : la volonté humaine se fonde tout au plus sur une espèce de poudroiement, un vent dans les feuilles qu'inverse qu'on ait pris ou non le temps d'aller pisser, sur rien en fait.
Je vous laisse commenter.

Fin du livre : cette vision sédimenta avec les autres dans l'inconscient des choses jolies qu'on n'explique pas.

Braves d'après, à commencer pas le titre, restera donc un livre insaisissable.
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Le roman nous emmène en banlieue parisienne, dans une ancienne ferme où le dernier paysan vient de mourir: monsieur Retour. Son petit-fils revient sur l'histoire de cette famille, ses secrets, ses petites gloires, alors qu'il ne sait plus lui-même où il en est. L'auteur Anton Beraber a sa propre langue, très imagée, puissante, tantôt savante et tantôt populaire: le genre dont on recopie des phrases entières pour soi. Mais c'est surtout l'histoire qui m'a happée, si semblable à la mienne et à tant de gens que je connais, fils et filles d'agriculteurs qui s'efforcent de renouer avec la bravoure. La mémoire résiste aux métamorphoses du monde et ça nous trouble. Un texte magnifique.
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ce livre me laisse une drôle d'impression...il emmène à la dérive d'une belle écriture dans un dédale de sensations confuses, c'est comme se perdre dans le brouillard. on lit comme on avance, sans rien voir sans savoir où l'on va ni même au bout d'un moment pourquoi on y va. C'est curieux et pas désagréable pour peu qu'on accepte le total lâcher prise.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le lendemain des forts orages le grand-père venait le secouer dans son lit quelques minutes avant l'aube. C'était beau, qu'il disait, avant que le soleil n'efface tout. Ce que le grand-père entendait par beau passait aux yeux de Retour pour une de ces énigmes dont les morts remplissent les maisons qu'ils nous laissent et, quand bien même le frisson s'en fût communiqué à nous, qu'on refuse de résoudre par attachement au mystère de mourir. C'était beau, qu'il disait, et Retour malgré la fatigue écoutait respirer les pierres, le grésillement de la faïence chaude dans la cuisine, le tapage des sabots de caoutchouc sur le gratte-merde, à l'entrée, pour faire tomber les paquets d'argile sèche. Il y avait le beau des tableaux et des livres, le beau des assiettes peintes sur le mur, d'On ira Où tu voudras Quand tu voudras et des cartes postales mais il ne serait venu à l'idée de personne de tirer quelqu'un du lit à cette heure pour lui montrer une assiette peinte; toute la gloire des Arts et des Lettres, épuisée par le franchissement de la petite couronne, leur mourait sur les murs en reproduction de reproduction. On sortait sans plus parler.
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Le beau, dans l’idée du grand-père, devait toucher à ces plantes d’un autre âge qu’il achetait bien plus que de besoin, les choux amers, les rhubarbes à gros fils, les artichauts tout juste séparés du chardon dans la phylogénèse, rosissant sur la coupure, dégueulasses évidemment : botanique d’avant le Déluge dont l’hostilité affichée ne se consommait qu’au prix d’un bouillissement interminable, pas tant pour les cuire que pour y décourager une tendance génétique à la pétrification. La forêt, prise encore dans le bloc de nuit, déposait sur le tube des baromètres une haleine brunâtre et remplissait les collecteurs à pluie de loriots morts. Le beau, dans l’idée du grand-père, c’était ramasser au sol une poire à cinq heures du matin, à l’ongle retirer les œils et mordre dans la chair dure, acide, presque pas de jus, des poires de nature morte, de tombeau égyptien que Retour n’osait cracher de peur qu’une dent ne parte avec.
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