Les bras de Morphée

En 2070, dans la ville de Prague, Pascal Frimousse, professeur de français, est capable de veiller douze d'affilée alors que la plupart des gens sont condamnés chaque jour à dix-huit ou vingt heures de sommeil. Depuis quelques années en effet, l'humanité souffre d'un syndrome étrange : son temps d'éveil journalier ne fait que diminuer au fil du temps et sans réelle explication. Ainsi sa compagne Aurélia, une « quatre heures », dort beaucoup plus longtemps que lui, utilise un langage simplifié avant de retomber très vite dans les bras de Morphée. Pour vaincre son ennui, Frimousse exerce un second métier, celui de troll professionnel. En échange de primes plus ou moins substantielles, il pourrit la vie de votre ennemi et peut même, avec la complicité de son ami Michel, autre réveillé, vous en débarrasser totalement. Une riche comtesse les embauche pour retrouver un étrange professeur…
« Les bras de Morphée », classé dans la catégorie science-fiction, relève plutôt de l'anticipation, voire de la fantaisie pure et simple. L'intrigue démarre sur un concept intéressant : que se passerait-il si tout le monde souffrait soudain de cette étrange maladie du sommeil ? L'ennui, c'est que l'auteur n'a pas vraiment poussé jusqu'au bout les conséquences de cette pandémie hormis la présence d'une violence institutionnelle accrue. On pend beaucoup, on liquide pour un oui ou un non. L'histoire manque un peu de consistance et les personnages d'épaisseur. le lecteur sent que l'auteur a surtout voulu privilégier une certaine forme d'absurde et le faire passer avec un certain humour qu'on pourrait qualifier de potache (blagues, calembours, astuces vaseuses ne manquent pas). Les allusions et références littéraires sont innombrables et peuvent même finir par lasser certains. Heureusement, un style correct permet d'éviter de peu l'endormissement. À noter également la belle qualité éditoriale de l'ouvrage, graphisme magnifique, joli papier, couverture très réussie. En gros, un emballage de luxe pour un petit roman amusant mais sans grand contenu. (Livre critiqué dans le cadre d'une opération « Masse Critique » de Babélio.
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Les bras de Morphée de Yann Bécu est paru dans un premier temps aux éditions de L'homme sans nom avant d'être repris chez Pocket Imaginaire. Ce passage en poche lui a permis d'acquérir une visibilité plus importante avec des retours plutôt sympathiques qui m'ont encouragé à y jeter un oeil.

Les bras de Morphée repose sur une idée de base on ne peut plus originale. Dès les années 2050, la totalité de la population s'est vue s'endormir et se réveiller à heures fixes tous les jours. Les plus chanceux comme Pascal Frimousse, un prof de français expatrié à Prague, est un Douze Heures (entendez qu'il dort douze heures par jour et est réveillé le même temps) Sa compagne n'a pas cette chance, c'est une Quatre Heures, elle n'est debout que de 5h30 à 9h30 tous les matins. Mais comme leur plage de veille n'est pas coordonnée, ils ne se voient que trente minutes par jour. Difficile dès lors d'avoir une vie aussi bien privée que sociale, toute interaction doit se faire rapidement, en allant à l'essentiel, en étant le plus direct possible. Surtout que la plage de sommeil peut s'allonger du jour au lendemain...

Le raccourcissement du temps bouleverse le quotidien, la société mondialisée a disparu, finis les longs trajets, les longs déplacements. Chaque ville, chaque quartier (sur)vit en autonomie. Les milices et mafias ont remplacé la démocratie, la loi du plus fort est de mise. Pascal continue de dispenser ses cours mais il arrondit ses fins de mois à faire perdre du temps aux autres, il est devenu le roi de la vengeance temporelle ce qui va l'entrainer dans une course effrénée...

Les bras de Morphée est un roman surréaliste et absurde. Yann Bécu nous invite dans son monde improbable auquel il n'est pas facile d'adhérer. le contexte manque clairement d'explications, l'intrigue ne s'embarrasse pas de subtilités et multiplie les impossibilités. Heureusement la plume de l'auteur est vive et acérée, nous délivrant nombre de bons mots mais cela ne suffit pas.

A la fois divertissant et complètement barré, Les bras de Morphée ne laissera pas indifférent. L'idée originale laisse place à un traitement surprenant, on accrochera ou pas...


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Je remercie la Masse Critique de m'avoir fait découvrir ce roman.
2070, le monde est victime depuis plus de vingt ans d'une pandémie: Morphéus, qui modifie et allonge le temps de sommeil. Il ne reste plus que 2% de la population qui reste éveillé "normalement". Frimousse, un professeur de Français à Prague, en fait parti, il est éveillé 12h. Sa compagne Aurélia par contre est une "quatre heures". La société s'est adaptée laborieusement, le langage synthétique des Marmottes est apparu: le temps est précieux !
Frimousse, par contre, a du temps, il devient Troll professionnel en plus de son métier.
Et là, l'histoire devient délirante: une duchesse a la tête d'une mafia du 3e âge, embauche des Trolls pour pourrir la vie de nos ennemis (et plus si besoin), qui ne dure déjà que quelques heures par jour (pour rappel).
J'ai vraiment apprécié le fond: l'idée est géniale !
Par contre, la forme m'a ralentie et parfois perdue ; avec des formules un peu compliquées, pompeuses, des descriptions. J'ai ressenti un côté impersonnel, comme un constat pour l'histoire du passé, les nombreux détails et explications plus ou moins compliquées m'ont fait perdre le fil de l'histoire.
Beaucoup d'idées m'ont beaucoup plu, je regrette d'avoir été gênée par leur assemblage.

J'ai retrouvé un peu de 1984, du meilleur des mondes et de Fahrenheit 451, autant dans le style que dans la problématique. Les phrases et les chapitres sont courts mais c'est logique puisque dans ce monde où la vie est réduite à quelques heures par jour il est important de ne pas perdre de temps !
Je ne peux pas dire que j'ai aimé ni que je n'ai pas aimé, c'est un ovni, indéfinissable, qu'il faut avoir lu au moins une fois pour réfléchir au monde. Un anti-flemme garanti !! Prochaines lectures : quelque chose de léger puis Ecotopia de E. Callenbach.

Alors que dire... quand on a un personnage principal qui s'appelle Pascal Frimousse, ça augure du meilleur. Ou du pire. J'ai adoré une grande partie de ce roman. On peut le caractériser de roman d'anticipation avec cette vague de Morpheus, la pandémie du sommeil. L'univers est extrêmement bien retranscrit. La maladie expliquée de manière jubilatoire, les interactions qui en découlent et l'économie de mots étant relativement crédibles. Ses retombées, et même son origine potentielle. Et le plus grand prédateur est devenu la licorne, inventée par des généticiens fous à Disneyworld. Avec pertes et fracas à la clef.

En revanche, l'insistance sur le fait que les gens doivent manger de la viande de chien m'a un peu lassée. Certes l'auteur appuie là où ça fait mal, à répétition. Mais les blagues les plus courtes sont souvent les meilleures comme on dit. Et l'histoire de base, une "enquête" m'a laissée de marbre. J'ai surtout eu l'impression qu'elle était un prétexte au déploiement de cet environnement génial créé par Yann Bécu.

C'est envolé, c'est chiadé, c'est marrant et original, une très bonne lecture récréative. Mais je passe volontiers à autre chose.
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