J'ai lu ce livre dès sa sortie en 82 ou 83. Et il a dû me plaire alors. Je l'avais oublié. Depuis, il s'est passé pas mal de temps et j'ai voyagé dans un tiers des pays africains pour le plaisir et/ou le travail. Si l'humour cynique de l'auteur me fait encore (un peu) rire, c'est qu'une partie des problèmes abordés sont toujours actuels: condition féminine déplorable, corruption ou destruction de l'environnement par exemple. Pour le reste bien des blagues sont pour le moins douteuses, surtout pour un passionné de l'Afrique. L'obsession de l'auteur au sujet des superstitions, du sexe et de la violence est vite lassante. L'arrogance de l'expert auto-proclamé (qui se moque largement des autres experts !) est risible comme l'est aussi l'omniprésente superficialité. Pour son information, la
Côte d'Ivoire n'est pas l'Afrique. Même le gigantesque territoire des anciennes colonies françaises sur le continent ne peut prétendre à cette abusive simplification bien franchouillarde. Quant à la préface élogieuse de
Lucien Bodard, un auteur que j'aime beaucoup par ailleurs, elle n'est pas convaincante du tout. Tout au plus prouve-t-elle que
L. Bodard ne connaissait pas grand-chose du continent noir. Peut-on oublier la colonisation comme le suggèrent P. de Baleine et
L. Bodard de concert? Pour moi, c'est clairement non. Aucun descendant des colonisateurs n'a le droit de se moquer comme le fait l'auteur des descendants des colonisés. Encore un livre auquel j'aurais aimé pouvoir attribuer 2,5 étoiles... ni plus, ni moins.