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EAN : 9782209060504
329 pages
Messidor Scandéditions (13/09/1988)
4/5   3 notes
Résumé :
Babeuf est le seul, parmi les grands hommes de la Révolution française, qui ait prolongé sa critique de la société d'Ancien régime jusqu'à concevoir une cité communiste de co-associés.

Deux ans après la chute de Robespierre, babeuf est devenu l'homme de la "Conspiration pour l'égalité", première forme systématisée de contestation pratique de la société bourgeoise issue de la Révolution.

C'est cette trajectoire que nous présente ici, tex... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le dernier des sans-culottes.

Gracchus Babeuf est surtout célèbre pour avoir formé la "Conjuration des Égaux" et pour être considéré comme un prophète du communisme. Il fut pourtant un révolutionnaire de la première heure, connut à de multiples reprises la prison, ce qui l'empêcha surement de jouer un rôle de premier plan au cours de la Révolution Française.


Né dans l'Aisne, c'est grâce à son premier métier (sorte de clerc de notaire) qu'il prit conscience de la misère des paysans français. de par ses écrits qui dénonçaient les injustices, il connut la prison avant même 1789. Arrivé à Paris dès juillet 89, il assista au tout début de la Révolution, écrivit des pamphlets, créa des journaux notamment le Tribun du peuple, retourna de nouveau en prison, affronta Robespierre tout en devenant sans-culotte et finit guillotiné en 1797 pour avoir créer cette "Conjuration des égaux" destinée à renverser le pouvoir en place et pour avoir prôné une meilleure égalité.

Claude Mazauric est un spécialiste de Babeuf. Ce livre, qui est déjà une troisième réédition, commence dans sa première partie par un portrait très détaillé de la vie de Babeuf. La seconde partie se compose essentiellement de ses écrits que ce soit sa correspondance ou ses journaux, accompagnés d'explications et de remises en situation par rapport aux évènements de l'époque. La chance, comme le précise l'auteur, est que Babeuf archivait tous ses écrits mais aussi que lors de ses nombreuses arrestations, la justice conservait et conserve encore les papiers saisis comme pièces à conviction.

Pour la petite histoire, certains de ses textes sont d'une lecture particulière car Babeuf avait inventé un parler et donc un écrit simplifié du "français" pour permettre au peuple d'avoir accès plus facilement et de manière universelle, à la langue française et donc à l'éducation. Invention qui ne fut pas couronnée de succès...

Un livre très complet, donc, qui nous fait découvrir un personnage intègre et qui demeura fidèle à ses idées jusqu'au bout et qui a toute sa place dans le panthéon des grands hommes de la Révolution.
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Babeuf Ecrits Claude Mazauric

C'est avec émotion, que seul Hulot, qui a écrit un billet comprendra, que je viens grâce à lui de lire Claude Mazauric, édition 1988, qui compile les écrits de Babeuf connu comme le premier communiste.
Babeuf est arrivé à rêver et lutter avec intégrité ( en ces temps troublés où les intrigues dominent) pour « un bonheur commun » parce qu'il a connu de près le droit féodal des « terriers » ou ensemble de lois qui précise et recense le nombre et la nature des terres. Autrement dit, pour le compte d'un notaire, Babeuf devient arpenteur-géomètre des terres des nobles qui ignoraient leur étendue, et qui ont « usurpé » quand ils le pouvaient le partage des terres.
« Ce fut dans la poussière des archives seigneuriales que je découvris les mystères des usurpations de la caste noble » écrit Babeuf.
Sous l ‘Ancien Régime , ils ne payaient pas d'impôts, ces nobles et ces bourgeois terriens, ils louaient leurs terres à des fermiers , qui eux, payaient les différents impôts.
1. les aides ( droits de circulation et de douane entre les différentes régions) ,
2. la gabelle( impôt sur le sel , monopole royal, )
3. le champart ( droit des seigneurs possédant la terre de prélever une partie des récoltes accomplies par les paysans )
En Picardie, ces impôts sont prélevés avec bien plus de sévérité et d'obstination que dans d'autres régions, de même que la gabelle ne s'applique pas à la Bretagne ou à l'Artois. ( d'où trafics bien entendu. )
Dans les campagnes picardes surpeuplées, de plus, les droits ancestraux comme :
4. le droit de glanage( droit pour les paysans de ramasser tout ce qui est à terre, fruits, pommes de terre , céréales , et on pense au tableau de Millet : les glaneuses)
5. le droit de vaine pâture ou droit de faire paitre son bétail sur les bords du chemin, et aussi après la récolte.
6. usage des taillis communaux,
sont supprimés, les propriétaires terriens clôturent maintenant qu'ils connaissent l'étendue de leurs biens.

Ces impôts ne sont pas prélevés sur les plus indigents, brisés par la faim et la misère cependant ils touchent les moyennement pauvres, ou , comme dit Babeuf, « les vingt quatre millions de ventres creux », par opposition au « million doré » .
Babeuf a beaucoup écrit et ses écrits ont été gardés par les autorités lorsqu'il était emprisonné, c'est à dire une grande partie de sa vie, puis ont été repris et analysés par les historiens, dont Mazauric.
Babeuf s'intéressait au partage des terres, à sa repartition égalitaire, et jamais n'a prêché dans ses journaux dont « le Tribun du peuple » la violence et le sang. Il appelle à la vigilance et lui même lorsqu'il fonde la « Conspiration des égaux », organisme révolutionnaire « premier exemple dans l'histoire d'un parti révolutionnaire semi-clandestin », se méfie.
Il a raison, il est dénoncé, condamné à mort, et ce sera, dit Mazauric, son cadavre qui sera hissé jusqu'à la guillotine.
Merci de tout coeur à Fred (Hulot).
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Quand la société est pourvue de tout ce qui suffit à la subsistance, à l'entretien et au développement soit physique , soit intellectuel de tous ses membres, cette société est en possession de tout ce qui constitue le bonheur général _ et dans le bonheur général, qui n'est autre que le bonheur de tous, se trouve nécessairement le bonheur particulier.
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Si, sur 24 millions d'hommes il s'en trouve 15 qui n'aient aucune espèce de propriété parce que les 9 millions restants n'ont point respecté assez leurs droits pour leur assurer même les moyens de conserver l'existence ? Il faut que les 15 millions se décident à périr de faim pour l'amour des 9 en reconnaissance de ce qu'ils les ont totalement dépouillés ?

Ils ne s'y décideront pas très volontiers sans doute...
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La République devait voir, qu'elle allait cesser d'être soumise à des loix légitimes, c'est à dire, aux loix l'expression de la volonté générale, proposées par ses délégués, et sanctionnées par le Peuple, pour ramper sous de loix l'expression de la volonté d'un ou de quelques hommes qui auraient manoeuvré pour s'approprier à eux seuls le domaine de l'édifice des loix :
qui, au lieu d'être la construction de tous les architectes choisis par le Peuple, ne devenait plus que celle d'une coterie...
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Peuple ! C’est en bonne partie pour que ce plan infâme (= les lois scélérates de 1796, rétablissant la peine de mort pour ceux qui réclameraient la loi agraire de 1793)
ne pût t ‘être révélé que l’on a voulu garroter la liberté de la presse. Sois tranquille, nous briserons toutes les chaines pour t’empêcher de mourir victime de ceux qui te torturent, te dépouillent, et t’avilissent depuis vingt mois.
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L'objectif de Babeuf est de contribuer à l'avènement d'une révolution sociale irréversible, par laquelle se réaliserait le "bonheur commun" promis dans le Préambule de la Constitution de 1793.
L'égalité des droits civiques lui paraissait un leurre sans démocratie politique, et l'égalité politique un songe creux sans l'égalité sociale.
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